Le groupe industriel Imerys souhaite ouvrir une mine de lithium en Auvergne, à Echassières. Pour cela, il a organisé un débat autour d’environ 200 citoyens de la région.

L’installation d’une mine de lithium en Auvergne fait débat. Celle-ci pourrait produire de l’hydroxyde de lithium pour environ 700 000 voitures par an dès 2028. Mais ce projet industriel d’envergure n’est pas sans inquiéter les habitants de la région. Ils craignent notamment des effets sur les écosystèmes de la forêt des Colettes, dans l’Allier.

On ne voit aucune opportunité, mais que des menaces dans ce projet”, a déclaré Jacques Morisot. Ce membre de l’association de défense de la forêt locale s’inquiète ainsi de plusieurs problèmes.

Il évoque notamment “la question du recyclage des batteries qui est problématique, des terres agricoles et du tourisme”, avant de statuer au nom de l’association qu’il représente : “Pour nous, c’est un non franc et massif !”

Les habitants de la région ont également de nombreuses questions. Car outre la crainte écologique, l’opportunité sociale autour des emplois que créerait la mine intrigue. Une habitante a ainsi posé cette question auprès de l’AFP.

On craint pour la forêt des Colettes”, a déclaré Brigitte Rodde. “Mais d’un autre côté, il y a la question de l’emploi. Je suis venue car j’ai du mal à me faire une idée précise.”

Des emplois, mais à quel prix ?

Imerys, qui exploiterait la mine, promet en effet de créer environ un millier d’emplois. Mais un autre habitant d’une commune avoisinante se pose la question des types de métiers accessibles.

“Quelles seront les conditions de travail ? Parle-t-on de CDI ? De CDD ? Ce seront des emplois locaux ou extérieurs ? Qu’est-ce qui est prévu pour la santé et la sécurité des salariés ?”, questionne Bertrand Numa.

Loïc Chenal, le responsable des opérations d’Imerys, s’est montré rassurant et a parlé de 600 emplois directs. “Laborantins, techniciens de maintenance, ingénieurs, etc. Ce seront des emplois permanents, avec des équipes postées, on aura besoin de CDI“, assure-t-il.

Un autre habitant a tenu à recentrer le débat. Vincent, qui habite une autre commune voisine, ne veut pas détourner l’attention de la question écologique. “Parler des emplois, c’est déjà accepter le fait que le projet soit acté, j’ai l’impression que les décisions sont déjà prises.”

Imerys promet notamment de recycler 90 % de l’eau, puisque le million de mètres cubes qu’utilisera la mine chaque année inquiète lui aussi à l’échelle locale. Christophe Poinssot, directeur général du Bureau de recherches géologiques et minières, se veut rassurant.

“La mine propre n’existe pas, mais cela ne veut pas dire qu’on ne peut pas en réduire au maximum les conséquences environnementales”, a-t-il assuré. Le débat public va néanmoins se poursuivre autour de ce projet.

En effet, d’autres réunions vont avoir lieu, et Mathias Bourrissoux, président du débat, insiste sur leur importance. “On se situe en amont de toute décision”, assène-t-il. “C’est un temps démocratique important” car “plus de la moitié des projets se trouvent transformés par le débat public”.