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Les propriétaires de voiture électrique nous le prouvent tous les jours : traverser la France n’est plus un problème. Mais qu’en est-il dans le reste de l’Europe ? Peut-on facilement visiter les Highlands en Ecosse, s’aventurer jusqu’en Islande, ou bien rejoindre des grandes villes comme Prague, Vienne, et Venise ? Trois électromobilistes ont accepté de partager leur expérience de recharge à l’étranger en témoignant. Voici le récit d’Armand, première partie d’un triptyque consacré aux incroyables roadtrips réalisés cet été.
Maintenant que les vacances d’été sont finies, un petit coup d’œil dans le rétroviseur permet de constater que la route des vacances s’est bien passée. Sur les aires d’autoroute, il y avait plus de queue aux stations services qu’aux bornes de recharge lors des week-end de chassé croisé. Preuve s’il en fallait que traverser la France en voiture électrique est devenu un jeu d’enfant tant les stations de recharge sur autoroute sont aujourd’hui répandues. Pour autant, tout le monde n’a pas choisi de rester dans l’hexagone, et certains se sont aventurés bien plus loin. C’est le cas d’Armand, qui a traversé six pays pour visiter les grandes villes d’Europe centrale et a accepté de partager son expérience de recharge à l’étranger.
Pour Armand, père de famille de 4 enfants, la voiture électrique s’est imposée dès 2016 avec une Nissan Leaf de première génération, en LOA. Lui qui est plus intéressé par les nouvelles technologies que par l’automobile, a très vite compris que, pour réaliser ses 150 km de trajet quotidien domicile-travail, « l’électrique s’avérait financièrement plus intéressant que le thermique ». Et s’il possède encore un Renault Espace de 250 000 km, il roule aujourd’hui en Nissan Leaf phase 2 acheté en 2021, aidé par un Nissan NV200 7 places, histoire de pouvoir transporter la famille au complet sur de courtes distances. Des voitures qu’il compte bien garder le plus longtemps possible, comme il l’a toujours fait jusqu’à présent. En revanche, hormis avec le monospace diesel, difficile d’envisager un voyage de grande envergure avec l’une de ses 2 électriques, soit en raison d’une autonomie bien trop juste, soit en raison d’un connecteur CHAdeMO qui réduit considérablement le nombre de points de recharge possibles sur le trajet. Fait notoire, le père d’Armand roule en Tesla Model 3 propulsion de 2021. Une voiture à laquelle il a accès si les besoins se font ressentir.
Las d’entendre dire que voyager en voiture électrique était compliqué, lui et sa femme n’ont pas hésité une seule seconde quand il leur a fallu choisir leur mode de déplacement : ce sera en Tesla ! « On a la chance d’avoir accès à la voiture de mon père, donc la question de partir en Espace ne s’est pas réellement posée ». Et ce d’autant plus que les enfants, eux, étaient chez leurs grands-parents. Le projet d’un roadtrip à 2 à travers les grandes villes d’Europe centrale est ainsi née. Au programme des 14 jours, la traversée de l’Allemagne, de la République Tchèque, de l’Autriche, de la Slovénie, de l’Italie et de la Suisse. Le tout avec visite et arrêt dans les principales grandes villes comme Munich, Prague, Vienne, ou encore Venise pour ne citer qu’elles.
Avant de partir, un rapide coup d’œil sur Chargemap et ABRP leur a permis de se rendre compte que les bornes étaient bien présentes sur l’intégralité du parcours autoroutier. Un bon point, précise Armand, qui a choisi de dormir en Airbnb. « Il y avait très peu d’annonces qui proposaient la recharge, et quand il y en avait, c’était souvent hors agglomération, or nous, on visait le plus proche possible du centre-ville pour les visiter ». Si les trois premiers jours ont été planifiés à l’avance, très vite, il s’est avéré que les plans avaient tendance à changer au dernier moment. « On peut faire un détour pour aller voir quelque chose, on peut rester plus longtemps sur un arrêt de charge, etc ». Finalement, la planification se faisait le jour même pour le jour d’après, aussi bien dans le choix des endroits où dormir, que des recharges sur le trajet.
Évidemment, avec une Tesla, la recharge s’est déroulée en intégralité, ou presque, sur les superchargeurs de la marque. Aucune attente à déclarer pour Armand, même s’il lui est arrivé deux fois de constater durant sa recharge que la station était pleine. « On a vu une ou deux voitures attendre, je pense que ceux qui chargeaient ont tendance à rester un peu plus longtemps sur une aire où on peut déjeuner ». Dans ce cas, et pour ne pas monopoliser la place, lui et sa conjointe n’avaient même pas le temps d’aller aux toilettes et de manger un sandwich que déjà la voiture était prête à repartir pour rejoindre le prochain arrêt.
Malheureusement, tout le monde ne semblait pas avoir cette présence d’esprit. À noter que pour Armand, l’avantage de rouler en Tesla, en plus de la simplicité d’utilisation des superchargeurs, réside dans le prix du kWh. D’après son expérience, « le tarif Tesla en Europe est imbattable ». Pour 4326 km parcourus, un total de 17 recharges a été nécessaire, (13 sur Superchargeurs Tesla, 1 dans une station Shell et 1 chez un petit opérateur via le Chargemap Pass) pour un coût total de 280€, soit 6,50€ aux 100 km, recharge à domicile avant le départ incluse. Une dépense qui aurait été bien supérieure en thermique, surtout qu’il n’a pas été rare de croiser des stations essence affichant le diesel à plus de 2€ le litre.
Au sujet du maillage des bornes de recharge, Armand trouve que la France est particulièrement bien lotie. « Hormis la Suisse qui fait mieux, les autoroutes de l’Hexagone commencent à être bien aménagées ». C’est moins le cas dans les autres pays traversés, et il se souvient du seul moment du voyage où il a fallu réduire la vitesse pour atteindre la prochaine borne. « C’était à la sortie de Prague, nous n’avions pas bien anticipé la consommation du mode sentinelle et nous sommes partis avec un pourcentage de batterie inférieur à celui qui avait été planifié ».
Résultat : une arrivée à la borne avec 4%. Hormis cette petite anecdote, le voyage s’est déroulé sans encombre, le tout dans un grand confort. D’autant qu’avec les pauses imposées par la recharge toutes les 2h30 environ, cela permet d’accumuler moins de fatigue qu’en thermique, où l’on va avoir tendance à continuer la route. Pour Armand, il convient néanmoins de bien choisir son lieu de recharge. « Nous utilisions Google Map pour vérifier les infrastructures aux alentours des stations de recharge afin de combiner nos arrêts avec des petites courses à faire ». Et de rajouter « être à deux facilite grandement les choses ». Mais rien d’étonnant à cela quand on sait que le partage est au cœur d’un voyage !
Et si vous demandez à Armand quelles ont été les villes que lui et sa femme ont particulièrement appréciées, la réponse ne se fera pas attendre : « notre ville préférée, ça reste Venise, parce qu’on avait déjà été et on avait adoré. Mais dans ce voyage, Prague nous a aussi vraiment beaucoup plu ». Voilà de quoi, peut-être, vous donner à vous aussi des idées de voyage au volant de votre voiture électrique !
Un grand merci à Armand d’avoir ajouté sa pierre aux témoignages, n’hésitez pas à lui poser des questions en commentaire pour en savoir plus. Et si vous aussi, vous souhaitez partager votre expérience de la voiture électrique, qu’elle soit bonne ou mauvaise, vous pouvez nous envoyer un mail via le formulaire de contact !
En attendant la suite de ce triptyque consacré aux roadtrips à l’étranger, d’autres récits sont d’ores et déjà disponibles sur Automobile propre, comme celui de Kevin au volant de sa MG4, parti lui aussi jusqu’à Prague !
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