AccueilArticlesVéhicules électriques : faut-­il encore croire à la bascule ?

Véhicules électriques : faut-­il encore croire à la bascule ?

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Le taux de satisfaction des propriétaires de VE a beau compter parmi les plus élevés connus à ce jour, force est de constater que le succès n’est pas encore à la hauteur des attentes. De moins de 1 % de part de marché du neuf actuellement, certains aimeraient voir bondir les ventes de VE à 15 voire 20 % du marché du neuf à l’horizon 2020. Une véritable bascule qui peine hélas à se concrétiser malgré l’élargissement de l’offre constructeur…

I. L’impossible changement de paradigme

On en parle très régulièrement sur ce blog : indépendamment du prix, le problème n°1 que le VE doit continuer à affronter auprès d’une majorité d’acheteurs potentiels, c’est son autonomie limitée. Couplé à un temps de rechargement significativement plus long qu’un véhicule à moteur thermique, l’écosystème VE, aussi pertinent soit-­il au regard des défis énergétiques à venir, ne séduit pas.

Pourtant, il répond parfaitement aux besoins quotidiens d’une immense majorité d’automobilistes pour se rendre au travail ou pour leurs besoins privés.

L’usage le plus dimensionnant – celui des vacances en famille notamment – continue donc d’être celui sur lequel l’immense majorité en question oriente son choix et tant pis pour l’aberration énergétique qui en résulte tout le reste de l’année ou presque. Quant aux ménages qui possèdent 2 voitures voire plus, le budget consacré au second véhicule est généralement inférieur au prix d’achat moyen d’un VE.

L’automobile est ainsi faite qu’elle a toujours fait dans l’irrationnel. Nos amis allemands en savent quelque chose : ils sont depuis plusieurs décennies les champions en la matière et n’ont pas l’air décidés à changer de registre tout de suite.

II. La concurrence féroce du moteur à pétrole

Tant que le prix du litre d’essence ou de gazole restera inférieur à 1,80€ et que l’offre en véhicule thermique neuf ou d’occasion­ capable de moins de 5L/100km sera aussi importante comparativement à celle des VE, le combat s’annonce compliqué.

Si à l’usage, l’agrément offert et les économies réalisables sur le poste entretien sont favorables aux VE, pour le moment, les contraintes qui pèsent sur les véhicules à moteur thermique restent supportables. Il n’y a guère qu’en Norvège que le constat n’est pas tout à fait le même étant donné les nombreux avantages fiscaux et les faveurs accordées aux propriétaires de VE. Pour combien de temps encore ?

III. Le cas Tesla Motors

Reine des voitures électriques, la Tesla Model S a réussi a s’imposer sur un créneau pourtant difficile en offrant à ses (riches) clients, des performances de très haut niveau, une autonomie de plus de 400 km et, cerise sur le gâteau, de l’énergie gratuite grâce aux Superchargers pour les longs trajets. Mais tout cela a un prix : 600 kg de batterie. Un modèle peu reproductible à grande échelle donc, sauf à accepter l’idée que la masse à vide des véhicule puisse encore augmenter ?

Le big boss de Tesla en a parfaitement conscience, considérant que l’autonomie est au VE ce que la puissance et la cylindrée fût (et est encore…) à l’automobile à pétrole : sur le créneau du haut de gamme, il faut en offrir beaucoup plus que de raison…

Pourtant, le jeune constructeur californien est devenu pour certains le modèle à suivre. Rendez- vous en 2017 (au mieux) pour voir si Tesla aura réussi son pari de convertir les acheteurs de compactes Premium au tout électrique.

D’ici là, peu probable que le tout électrique à batterie arrive à percer ailleurs que dans certains pays et/ou Etat par le biais d’une fiscalité hyper­avantageuse comparativement à celle des véhicules à moteur thermique.

IV. Une palette de solutions technologiques pour répondre à des besoins multiples

Si en théorie un véhicule offrant 150 km d’autonomie réelle est suffisant pour répondre aux besoins quotidiens d’une majorité d’automobilistes, en pratique, la situation est hélas un peu plus complexe.

Tout au long de sa vie, une voiture peut connaitre des usages très différents. Selon qu’elle est utilisée à des fins professionnelles ou pas, pour des usages majoritairement urbains ou à l’inverse, sur autoroute. De fait, ses besoins en énergie varient énormément selon l’usage. Jusqu’à présent, cette caractéristique n’a jamais vraiment été un élément fort de la réflexion des motoristes sinon à travers les concepts de gamme (citadine, compacte, routière, SUV, etc…) au coeur desquels, le moteur thermique seul représente plus de 95 % de l’offre. A l’avenir, pour mieux répondre aux contraintes énergétiques et environnementales, la place de chaque type de motorisation va devoir être analysée de façon beaucoup plus précise.

Essence, diesel, hybride (rechargeable), électrique, électrique à prolongateur d’autonomie, pile à combustible , gaz naturel : que la diversité soit !

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