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Autonomie jugée trop faible, peur du changement, trop cher, incertitude concernant la durée de vie de la batterie, offre de véhicule insuffisante, manque de bornes de recharge, etc… les raisons ne manquent pas lorsqu’il s’agit d’expliquer le flop actuel des VE en France.
Malgré de substantielles aides à l’achat et une offre qui continue de s’étoffer gentiment, force est de constater que le marché du VE reste très en deçà des attentes et surtout, du potentiel. Et si tout simplement, les français n’en voulaient pas ?
Il suffit d’écouter les raisons régulièrement citées par les automobilistes pour s’en convaincre : le véhicule électrique pâtit encore aujourd’hui d’un nombre incroyable d’idées reçues. L’autonomie, frein n°1 le plus souvent cité chez les adeptes de l’auto à pétrole peut difficilement être considérée comme une difficulté insurmontable dans la mesure où certains propriétaires actuels de VE roulent plus que nombre d’automobilistes effectuant rarement plus de 50 km par jour.
Même constat s’agissant de la durée de vie de batterie, du coût global à l’usage ou encore des performances offertes par les VE de dernière génération : beaucoup d’automobilistes ont encore en tête des références qui ne sont tout simplement plus les bonnes aujourd’hui.
Autre explication à ne pas sous-estimer celle-là dans un pays comme le notre : la peur du changement. On peut objectivement s’interroger sur le pourquoi de cette peur dès lors qu’il s’agit de passer d’un véhicule que l’on peut recharger très simplement chez soi pour moins de 2€ plutôt qu’en passant obligatoirement à la pompe à pétrole en laissant à chaque fois plusieurs dizaines d’euros.
Certes l’autonomie offerte à chaque plein est très inférieure à celle offerte par un véhicule thermique. Mais pour qui passe rarement plus d’une fois par mois à la pompe, ça n’en fait pas à priori un frein insurmontable. Quant à la possibilité de recharger facilement son véhicule à domicile, est-il besoin de rappeler qu’en France 2 ménages sur 3 vivent en maison individuelle ? Même en Ile-de-France, cette proportion atteint 40 %. Hors Paris, elle est même supérieure à 50 %…
Comparativement à son homologue à pétrole, le véhicule électrique est généralement plus cher à l’achat. En France, ce handicap est partiellement compensé par un généreux bonus à l’achat.
Seulement voilà, le VE reste encore à ce jour un véhicule très peu disponible sur le marché de l’occasion, celui sur lequel 4 automobilistes sur 5 trouvent leur bonheur lorsqu’ils renouvellent leur voiture. Etant donné les petits volumes actuels que représentent le VE sur le marché du neuf, ce constat risque malheureusement de perdurer quelques années encore.
Une vraie difficulté qui fait pourtant les affaires de certains professionnels peu enclins à l’idée de vendre des voitures qui ne possèdent pas d’embrayage, pas de boite de vitesse, pas de turbo, pas de vanne EGR, pas d’échappement, pas d’injecteur, etc, etc…
Que le VE ne convienne pas à tout le monde, c’est une évidence. On pourrait d’ailleurs en dire autant de nombre de (petits) véhicules diesel qui circulent très majoritairement en milieu urbain. Les VE actuellement disponibles n’offrent pas encore la polyvalence ni même la souplesse d’usage d’une voiture à moteur thermique, notamment pour les ménages qui ne disposent pas d’une solution de recharge à leur domicile. Ils ne sont certes pas majoritaires à l’échelle de la France entière mais à l’intérieur des zones urbaines denses, où résident de nombreux usagers potentiels du VE, c’est une problématique à ne pas sous-estimer.
En attendant de trouver une solution, certains adeptes de VE ont malgré tout franchi le pas du tout électrique, considérant que les bornes publiques existantes ou celles accessibles dans des lieux tiers (bureau, administration…) sont déjà en soi un début de réponse (mais à condition de ne pas rouler beaucoup). Ces pionniers-là deviennent alors très vite des inconditionnels de ChargeMap pour trouver où recharger leur VE à chaque fois que cela est nécessaire.
Le manque de courage politique et le refus à agir pour remettre l’automobile à pétrole à sa place ! En 2014, laisser circuler sans aucune restriction des voitures à pétrole – même dépourvues de tout dispositif anti-pollution – y compris à l’intérieur des grandes villes, au prétexte que c’est une mesure discriminatoire s’apparente davantage à de la démagogie pure qu’à de la politique au sens noble du terme.
Vu les sommes investies ces 20 dernières années en faveur des transports collectifs dans les grandes villes en question, on peut quand même s’interroger sur le manque d’ambition et surtout de courage des décideurs locaux pour vraiment durcir le ton fasse aux automobiles à pétrole les plus polluantes encore en circulation ? Certes, il reste encore de très nombreux cas de figure où les transports collectifs seuls sont peu performants. Combinés à la voiture ou au vélo en revanche, l’offre actuelle permet de répondre à bien des situations, pour peu que l’on soit prêt à faire quelques concessions. Pour tous les autres cas de figure, le VE fait clairement partie des solutions d’avenir d’ores et déjà disponibles.
Hélas, face à ce genre de propositions, la réponse est invariablement la même depuis plusieurs années déjà : trop compliqué, trop cher, impossible à mettre en place, etc… Mais puisque plusieurs grandes villes d’Europe ont déjà réussi à solutionner au moins en partie ce problème soit-disant insoluble, c’est qu’il doit bien y avoir un moyen d’y arriver non ?
Oups pardon, j’avais oublié la fameuse exception française…
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