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La prochaine Twingo permettra à Renault de proposer une voiture électrique sous les 20.000 €. Une vraie avancée pour certains, un prix encore trop élevé pour d’autres. Ces derniers ont-ils raison ?
Mi-octobre, Citroën a fait le buzz en dévoilant sa C3 électrique, affichée à moins de 25.000 €. La firme aux chevrons a ainsi grillé la politesse à Renault et sa R5. Qu’à cela ne tienne, le Losange a promis quelques semaines plus tard une auto électrique à moins de 20.000 €. Nouveau buzz !
Mais attention. A ce tarif, ce ne sera pas la R5. Celle-ci commencera autour de 25.000 €. Si Renault marque les esprits avec un prix qui tend à montrer que la voiture électrique devient accessible au plus grand nombre, ce sera avec un véhicule de catégorie inférieure aux C3 et R5. En clair, une nouvelle génération de Twingo. Celle-ci aura donc bien une suite, alors que son avenir était un temps incertain.
À lire aussiNouvelle Renault 5 électrique : voici les premières photos officielles et le choix des batteriesRenault a réussi son coup, car l’annonce de cette future Twingo a été reprise bien au-delà de la presse spécialisée dans l’automobile. D’autant que 20.000 €, c’est un prix qui commence à vraiment intéresser les conducteurs, même pour une citadine. Un sondage publié sur notre page Youtube le confirme : 64 % des répondants trouvent ce tarif acceptable pour une petite voiture électrique.
Si on regarde du côté du verre à moitié vide, 36 % trouvent donc que c’est encore trop cher. Certes, 20.000 €, c’est un prix sans les aides à l’achat. Mais on se souvient que la Dacia Spring, dont la taille est équivalente à celle de la Twingo, a commencé sa carrière en 2021 à 16.990 € hors bonus, avec une autonomie mixte WLTP de 230 km.
Mais son prix a flambé rapidement. Aujourd’hui, le prix de base d’une Spring hors bonus est de 20.800 € ! Dacia n’a pas pris la grosse tête face au succès de sa voiture électrique, vendue à plus de 100.000 exemplaires en Europe en deux ans. La marque a dû répercuter l’inflation des coûts de production, qui ont touché plusieurs aspects, que ce soit les matériaux, le transport ou l’énergie.
Cette inflation a touché l’ensemble du marché automobile. Il faut d’ailleurs revoir ses a-priori sur les prix. Sous notre sondage, plusieurs s’étranglent face à une Twingo à 20.000 € alors qu’ils se souviennent en avoir acheté une à moins de 10.000 €. Mais il y a dix ou quinze ans ! On peut déjà mettre cela en perspective avec l’évolution des salaires. En 2010, le SMIC brut était à 1344 €. En 2023, c’est 1.747 €.
Les prix des voitures ont suivi la même tendance. Les références ne sont plus les mêmes. Une Twingo essence débute désormais à 16.750 €. Avec un autre aspect à prendre en compte : la dotation de base des voitures est de plus en plus riche.
Déjà, la liste des équipements de sécurité obligatoires en Europe ne cesse de s’allonger. Ce sera encore le cas en 2024, avec de gros progrès en matière d’assistances à la conduite. De plus, les modèles de base dépouillés qui servent surtout à avoir un prix accrocheur n’existent plus. Le modèle d’accès sans radio ni clim, c’est fini (même chez Dacia d’ailleurs). Ce qui peut rassurer ceux qui disent trouver le prix de 20.000 € acceptable mais demandent à voir les caractéristiques de l’auto.
Sans prendre de risque, on peut dire qu’elle aura les équipements essentiels. Pour la fiche technique, Renault n’a encore rien dit sur sa prochaine Twingo. Mais on s’attend à des valeurs assez proches de la génération actuelle, cela est largement suffisant pour un modèle à vocation urbaine. Pour rappel, la Twingo E-Tech actuelle, qui commence à un peu plus de 25.000 €, a un bloc de 82 ch et une autonomie de 190 km. La Spring avec son nouveau moteur de 65 ch est à 220 km.
À lire aussiPour des voitures électriques à petit prix, le patron de Renault veut s’inspirer du JaponLa future Twingo ne peut toutefois pas casser les prix comme la Dacia, car il y aura une grosse différence entre les deux modèles : la Spring est made in China, la prochaine Twingo sera produite dans l’Union européenne, où le coût de l’assemblage est plus élevé.
Produire dans un pays émergent était la solution idéale pour proposer des voitures électriques à prix cassé. Carlos Tavares avait par exemple évoqué l’Inde pour assembler une Citroën électrique à bas coût. Mais les constructeurs ont dû vite écarter cette solution car les mesures protectionnistes en Europe se renforcent. En France, les véhicules made in China vont perdre le bonus en 2024. L’Union a aussi brandi la menace d’une hausse des droits de douane.
Au final, même en prenant ce recul, 20.000 € pour une Twingo électrique, avec 250 km d’autonomie et quelques équipements de confort inclus, cela peut manquer d’ambition. D’autant que le modèle est prévu pour 2026. A ce moment là, on ne sera pas encore à la parité des prix entre thermiques et électriques, que Renault compte atteindre vers 2027/2028. Mais on s’en sera approché, avec donc une baisse des prix des électriques grâce à une diminution des coûts des batteries et une hausse des volumes de production.
En fait, on espère que Renault a joué la prudence avec son objectif. La Twingo est promise à moins de 20.000 €, mais ce pourrait être bien moins au final, en fonction de l’évolution du marché et des coûts de production. La marque a d’ailleurs déjà la pression, car Citroën, encore lui, a officialisé le lancement en 2025 d’une ë-C3 à 19.990 €. Celle-ci aura 200 km d’autonomie et sera plus grande que la Twingo, car de taille semblable à la R5.
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