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Alors que beaucoup d’utilisateurs s’interrogent sur la réparation des batteries des voitures électriques, une récente étude jette un pavé dans la mare. Analyse.
Si les ventes de voitures électriques ne cessent d’augmenter depuis ces dernières années, la question de l’entretien et de la réparation des batteries reste cruciale pour de nombreux utilisateurs. Si certains craignent de perdre (beaucoup) d’argent s’ils devaient avoir à changer leur batterie « hors garantie », une récente étude démontre une certaine disparité parmi les constructeurs. Explications…
Dans une voiture électrique, la batterie représente 30 % minimum de la valeur globale du véhicule. Dès lors, en cas de défaillance sur une période non couverte par la garantie, le propriétaire peut potentiellement perdre énormément d’argent.
Selon une étude réalisée par Tchatcham Research et publiée en juillet dernier, réparer une voiture électrique est en moyenne 14 % plus long et 25 % plus onéreux qu’un modèle thermique équivalent.
Pour les concessionnaires, l’opération peut également se révéler délicate sur le plan logistique. Compte tenu du risque d’incendie potentiel, un véhicule électrique dont la batterie est endommagée suite à un accident doit être stocké en extérieur, idéalement à une distance de 15 mètres de tout autre véhicule. « Si le véhicule ne peut pas être stocké en toute sécurité au centre de réparation, des coûts supplémentaires seront associés au transport vers un autre emplacement » rapporte l’étude.
Selon les modélisations réalisées par Tchatcham Research, 9 400 véhicules à travers le monde ont été impliqués dans des incidents entrainant la réparation de la batterie au cours de l’année 2022. Avec la croissance du marché, ce chiffre pourrait bondir à 260 000 par an d’ici à 2035.
Une autre étude, cette fois-ci menée par Mobivia, pointe du doigt une certaine hétérogénéité chez les constructeurs. Plusieurs d’entre eux proposeraient ainsi des voitures électriques sur lesquelles la réparation de la batterie serait compliquée, voire impossible. Car pour réparer une batterie, encore faut-il pouvoir y accéder. C’est notamment le cas de certains constructeurs américains et chinois qui usent de procédés de fabrication singuliers, par exemple, en enveloppant les batteries d’une mousse collante épaisse. Un choix industriel qui rend difficile les interventions sur des modules spécifiques et fait bondir les coûts.
À l’inverse, si la plupart des constructeurs européens rendent le démontage des batteries (et donc leur réparation) plus facile, cela augmente d’environ 10 % le coût de construction des véhicules. Une approche vertueuse, mais pénalisante vis-à-vis d’autres acteurs déjà très agressifs sur les prix.
L’étude Mobivia prend ainsi pour exemple la Renault Megane E-Tech. Sur le véhicule, tous les modules de la batterie sont démontables et facilement remplaçables. Pour le client, cette réparation reviendrait 10 fois moins chère que s’il fallait changer l’intégralité du pack, comme c’est le cas sur des modèles tels que ceux du constructeur chinois BYD.
Le coût parfois exorbitant de ces réparations a évidemment attiré l’attention des assureurs. Prônant un niveau de réparabilité maximal pour éviter l’envolée des coûts, ces derniers appellent à la mise en place d’un cadre commun. Celui-ci permettrait de facilement déterminer si un pack batterie peut être réparé ou pas. Dans ce cadre, des travaux sont en cours pour lancer une nouvelle norme ISO dont la finalisation est prévue pour 2025.
Pour mieux couvrir les risques spécifiques, il serait également judicieux d’envisager une assurance auto en ligne adaptée à une voiture électrique plutôt qu’un contrat d’assurance standard.
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