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Témoignage - Taxi autonome de Waymo : « Tesla est en retard là, clairement ! »

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Taxi Waymo
Taxi Waymo

Non, vous ne rêvez pas, c’est bien une Jaguar I-Pace qui offre sa base à des taxis sans conducteur Waymo. Roulant habituellement en Tesla, Sébastien a voulu découvrir cette façon très pratique de se déplacer lors de son passage en famille à San Francisco. Au cours du roadtrip de plus de 3 000 km, il a croisé pas mal de véhicules électriques, dont des Cybertruck.

Découvrir Waymo par curiosité

Si c’est au début de l’année 2009 que le projet de voitures sans conducteur de Google a démarré aux États-Unis, la dénomination Waymo est apparue presque huit ans plus tard. À San Francisco, le service a été ouvert en août 2021 au public, avec déjà des Jaguar I-Pace autonomes. À ce moment-là, les véhicules embarquaient un opérateur à la place du conducteur pour prendre le volant en cas de problème.

L’année 2024 constitue une étape majeure pour la filiale du groupe Alphabet. Désormais, il n’y a plus de personnel humain dans les taxis qui enregistrent chaque semaine plus de 150 000 courses dans plusieurs États américains. C’est lors d’un voyage en famille à six personnes que Sébastien a pu emprunter l’un d’eux, par curiosité. L’électrique, il connaît déjà : « Avec notre installation solaire en autoproduction et gestion domotique Jeedom, nous avons pris une Tesla Model 3 il y a quatre ans, que ma femme utilise ».

Produisant l’équivalent de mille euros d’électricité par an, notre lecteur alsacien a donc aussi remplacé sa vieille voiture thermique : « J’utilise depuis mars de cette année un Tesla Model Y qui permet de mieux amortir notre centrale photovoltaïque. Nous avions augmenté la puissance installée à 16 kW avec l’arrivée de la première voiture électrique. Même si nous avons une unité de stockage par batterie, la connexion au réseau reste importante pour les périodes de faible luminosité et brouillard comme nous connaissons en ce moment ».

Encore faut-il parvenir à créer un compte

Au début de novembre 2024, Sébastien et sa famille rentraient d’un roadtrip de plus de trois mille kilomètres aux États-Unis : « J’avais entendu parler de ces taxis automatisés de Waymo. En les voyant en activité à San Francisco, nous avons eu envie de les essayer, comme un petit délire à vivre. Toutes les vingt secondes environ, on en remarquait un ». Actuellement, Waymo dispose dans cette ville de Californie de 300 robotaxis électriques, pour un volume de l’ordre de 150 000 déplacements mensuels payants, soit une moyenne d’approximativement 16 courses par voiture et par jour.

Pour en utiliser une, il faut passer par une application. Et ce n’est pas si simple pour des Français qui effectuent du tourisme aux États-Unis : « Nous avons galéré avec mon iPhone, car l’application Waymo n’était pas disponible dans l’Apple Store pour la France. Il aurait fallu passer mon appareil en version américaine. On a essayé de le faire avec un modèle plus ancien, mais ça ne fonctionnait pas. Au final, c’est avec l’appareil Android de ma femme que nous avons pu accéder à l’application, elle avait le fichier APK nécessaire. Et là, c’est devenu très facile ».

Il restait encore une étape à conclure : « Nous avons ouvert un compte grâce à cette application, en indiquant un moyen de paiement, ainsi que notre destination. C’est aussi simple qu’avec Uber. Grâce à la géolocalisation du smartphone, la voiture libre la plus proche est arrivée rapidement près de nous et savait nous identifier ».

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4 passagers au maximum

Les clients repèrent également leur taxi autonome avec l’immatriculation communiquée par l’application : « Quand il arrive, on ne peut pas tout de suite ouvrir les portes. Les poignées sont rétractées comme sur les Tesla. Il faut établir une connexion Bluetooth entre le smartphone et la voiture, puis appuyer sur le bouton ‘Unlock’ qui apparaît au niveau de l’application. A ce moment-là les poignées ressortent et on peut entrer dans le véhicule ».

A son arrivée, ce qui impressionne, ce sont les différents dispositifs sur le véhicule. Pour son bon fonctionnement, ce dernier embarque un lidar, une caméra à 360 degrés, des radars, un récepteur GPS et des capteurs sur les roues motrices. Le système de vision sur le toit est sans doute le plus impressionnant : « Un message lumineux défile dessus, comme un ruban sur un cylindre. Quand on entre à bord, la voiture nous dit bonjour d’une voix sympa ».

Déverrouillage de la porte d'un taxi Waymo
Dans un taxi Waymo
Dans un taxi Waymo

Un maximum de quatre personnes peuvent prendre place dans un robotaxi Waymo : « On ne doit pas s’asseoir à la place du conducteur. J’étais donc juste à côté, ma femme et nos ados de 14 et 17 ans s’étaient installés à l’arrière ». Un petit rituel est à respecter pour que le véhicule avance : « On a un message sonore qui nous dit d’attacher nos ceintures. Tant que ce n’est pas fait, le taxi ne bouge pas. Il faut aussi appuyer sur le bouton ‘Start Ride’. Nous avions un trajet de 5 km réalisé en 11 minutes entre notre hôtel et le port de San Francisco ».

De l’appréhension à la confiance

Le volant tourne tout seul alors que personne n’est au volant : « Comme ce n’est pas naturel, au début nous ressentions un peu d’appréhension. Dès le démarrage, la voiture accélérait, roulait plus ou moins vite, avec beaucoup de réactivité, comme si un humain conduisait. C’est vraiment impressionnant comment c’est géré ! Les craintes ont rapidement disparu, ça paraissait très fiable. Je pourrais même avoir plus confiance là-dedans qu’avec un Uber ».

Cette prise d’assurance provenait aussi d’un petit événement dans la circulation : « Nous étions immobilisés à un carrefour alors que le feu était au vert. Quand il est passé à l’orange, notre Waymo a avancé en esquivant le véhicule devant et en se rangeant à côté. Notre voiture n’a pas du tout hésité. Le trafic nous est apparu modéré à San Francisco, et les robotaxis s’en sortent très bien ».

C’est cependant à Los Angeles que Sébastien a vraiment trouvé bluffant le fonctionnement du service : « Tesla est en retard là, clairement ! Les rues ne sont pas si larges et la densité du trafic est énorme. A Los Angeles, nous avons roulé avec une voiture de location. Je me suis fait des frayeurs tellement les gens roulent de façon agressive là-bas. Mais les taxis Waymo se débrouillent très bien. La façon dont ils gèrent les événements donne vraiment l’impression d’une conduite humaine ».

Un service qui se déploie

« A Los Angeles, nous avons remarqué qu’il y a moins de taxi Waymo en proportion qu’à San Francisco. Peut-être parce que cette ville est plus grande », compare Sébastien. La réalité est que le service n’a démarré dans cette autre ville californienne qu’en mars de cette année. Avec cent véhicules, la flotte y est trois fois moins importante qu’à San Francisco. Le service est aussi opérationnel à Austin (Texas) et à Phoenix (Arizona).

Quelque chose a pas mal étonné notre lecteur : « Nous n’étions pas les seuls à être émerveillés de rouler dans un Waymo. Ceux que nous croisions et qui étaient également dans un de ces robotaxis souriaient et avaient l’air heureux d’y être ». Depuis l’ouverture du service, les engins autonomes de Waymo ont parcouru de l’ordre de 25 millions de kilomètres. Ce qui ne s’est pas fait sans collisions.

Selon la filiale d’Alphabet, 16 des 23 accidents les plus graves enregistrés ont été causés par des conducteurs d’autres véhicules. Un seul avec blessés graves a été déclaré aux agences gouvernementales, mais ce n’était pas dans le robotaxi impliqué où personne n’a connu de séquelles physiques. C’était à l’occasion d’une course poursuite avec la police. Le fuyard a percuté des piétons et deux véhicules, dont le taxi Waymo.

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Tesla Cybertruck

L’informaticien en systèmes automatisés a aussi remarqué : « Nous avons vu beaucoup de voitures électriques lors de notre roadtrip. Je n’avais jamais vu autant de Tesla auparavant qu’à San Francisco. Et beaucoup de Cybertruck, une dizaine en deux jours dans cette ville. En pleine montagne sur la Route 66, nous avons rencontré un propriétaire qui a accepté de nous faire découvrir son véhicule. On a pu voir l’intérieur. C’est un engin énorme ».

Sébastien et sa famille à côté d'un Tesla Cybertruck
Tesla Cybertruck
Tesla Cybertruck

Que pense Sébastien de ce modèle ? « Je trouve le Tesla Cybertruck à la fois très moche, bizarre et futuriste. A l’arrière, il y a un énorme coffre avec un volet qui s’ouvre électriquement. On trouve aussi un frunk à l’avant. Les roues sont gigantesques. L’extérieur en acier inoxydable donne l’impression d’avoir devant soi un tank hyper robuste. Nous en avons même aperçu un en premier lot d’une tombola à Las Vegas ».

Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Sébastien pour son accueil, sa disponibilité et son témoignage que nous avons sollicité.

Pour rappel, toute contribution désobligeante à l’encontre de nos interviewés, de leur vie, de leurs choix, et/ou de leurs idées sera supprimée. Merci de votre compréhension.

Avis de l'auteur

En le comparant au Cybercab de Tesla, je trouve le concept du taxi Waymo vraiment plus adapté aux déplacements autonomes du public. Notamment pour les déplacements en famille. Toutefois la proposition de Tesla est différente, mais certainement pas inintéressante. A condition de parvenir déjà au même niveau de conduite autonome et de décrocher les autorisations réglementaires. Ce qui distingue les deux formules, c’est que Tesla voit son Cybercab comme une voiture électrique supplémentaire à sa gamme. C’est-à-dire qui pourrait être achetée et utilisée par des particuliers. C’est pas bête du tout ! Le handicap que je trouve cependant au Robotaxi de Tesla, c’est de n’offrir que deux places. En privilégiant en grand espace pour des bagages ou même des vélos. Alors qu’une modularité pourrait être imaginée pour une grande adaptabilité des besoins.

Philippe SCHWOERER

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