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La rareté d’une technologie n’est pas forcément un problème quand tout fonctionne bien. Mais, en cas de panne, c’est une autre histoire. Entre le diagnostic pas toujours très facile à réaliser, des pièces pas forcément disponibles pour effectuer la réparation, et un manque de recul pour intervenir sur le véhicule, ça peut vite devenir un casse-tête qui s’étale sur plusieurs mois.
Et pourtant, il faut bien remercier les premiers adoptants, car c’est grâce à eux que le plus grand nombre d’automobilistes peut ensuite accéder aux progrès réalisés par les constructeurs. Convaincu par la solution imaginée par Nissan pour son architecture e-Power, Joël est l’un de ces pionniers. Son achat d’un Qashqai ainsi motorisé a toutefois tourné au cauchemar, avec une première panne dans le mois qui a suivi la livraison du véhicule.
Depuis, le constructeur peine à réparer ce SUV, son service clientèle national faisant également preuve d’impuissance dans le traitement du problème. « Mon expérience avec le Qashqai e-Power 2025 impose que je vous mette en garde. Une réparation qui tourne en rond, le concessionnaire et le service clientèle France se renvoyant la balle sans pouvoir aboutir à une issue positive », a écrit notre lecteur dans un commentaire début octobre 2025.
Parce que c’est toujours le moteur électrique qui entraîne les roues, Nissan a d’abord présenté comme des électriques les voitures de sa marque équipées de la technologie e-Power. Ces modèles ne se rechargeant pas de façon externe avec un câble que l’on brancherait à une prise ou sur une borne, et l’énergie qui les propulse étant produite par un moteur à essence, beaucoup les classent en revanche parmi les véhicules thermiques.
Comme l’indique très bien Soufyane dans son article qui explique le fonctionnement de cette motorisation, la législation a retenu la catégorie des hybrides dans laquelle on retrouve le Qashqai de Joël : « Auparavant, j’avais cette voiture en thermique et dans la même finition N-Connecta. Je l’ai revendue à 25 000 km pour modérer l’empreinte environnementale de mes déplacements. Habitant Reims, je suis souvent amené à effectuer des voyages de 800 km pour aller voir mes enfants dans le sud de la France ».
Notre lecteur, nous le confie : il s’agissait « de prendre le train en marche de la mobilité électrique pour faire des économies, et aussi parce que j’essaye d’être pertinent au niveau écologique. Pour ma femme, une voiture, il faut que ça démarre et que ça roule. J’ai pour ma part une approche plus technologique. J’ai bien aimé que la marque à laquelle je suis fidèle depuis une quinzaine d’années développe une technologie intéressante qui sort du lot ».
Pour Joël, tout l’intérêt du concept de l’architecture e-Power repose sur un point précis : « C’est la recherche de légèreté, avec la disparition de la boîte de vitesses et une petite batterie d’une capacité énergétique de 1,97 kWh. On canalise l’esprit des gens pour avoir des voitures électriques avec de grosses batteries et le plus d’autonomie possible. C’est choquant pour moi : on ne peut indéfiniment augmenter l’autonomie et la taille des packs ».
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Témoignage : voici pourquoi la MG4 accidentée d’Adrien est immobilisée depuis 9 moisPourquoi ? « On demanderait trop d’énergie à la batterie pour transporter son propre poids par rapport à la charge utile du véhicule. Je considère que c’est une erreur. Il faut au contraire lutter contre le poids, et pas pour avoir une grande autonomie. C’est une question de limite physique. Quand on envoie une fusée dans l’espace, la limite physique, ce n’est pas la puissance des moteurs, c’est le poids des réservoirs de comburant. De petites voitures avec le e-Power, ce serait très bien ».
Pour 4,42 m de long et 1,83 m de large, le Nissan Qashqai e-Power pèse 1 685 kg en ordre de marche (1 350 à 1 390 kg pour les versions essence). Avec la même empreinte au sol, le Kia Niro électrique est effectivement plus lourd de 72 kg pour atteindre 1 757 kg. Il est en revanche plus léger de 91 kg (1 594 kg) en hybride rechargeable, l’hybride simple étant lui à 1 474 kg (-211 kg). Notre lecteur ressort gagnant sur la conso : « À part les premiers kilomètres où je la vois grimper jusqu’à 7 litres aux 100 km, je constate ensuite des moyennes à 3,5 l, y compris pour les trajets du quotidien ».
Parmi les points qui avaient du sens pour Joël, rester fidèle à Nissan : « J’avais une grande confiance dans cette marque parce que j’ai toujours été content de leurs voitures. Nous sommes partis en vacances avec des Nissan quand nos enfants étaient avec nous ; ils ont même appris à conduire sur des Nissan. Je suis allé essayer deux fois le Qashqai e-Power en concession, une fois seul, et une autre avec mon épouse. J’avais un peu peur que le moteur essence se montre bruyant quand il se déclenche, mais pas du tout, on n’entend quasiment rien ».
Au début, la satisfaction de rouler en Nissan Qashqai e-Power était bien là : « J’étais enchanté, appréciant le niveau de confort du véhicule, compatible avec mes problèmes de dos. Nous avons reçu notre exemplaire le 11 avril 2025, et le 24 mai, alors que nous avions parcouru 2 200 km, nous étions déjà face à notre première panne. La voiture ne nous reconnaissait plus. Il fallait faire à l’ancienne pour déverrouiller mécaniquement la porte avec la clé. Mais, une fois à bord, impossible de la démarrer, rien ne s’allumait ».
Un dépanneur a été contacté : « Il m’a dit qu’il avait l’habitude et a directement pointé la batterie de servitude. Il a mis les pinces et ça a redémarré. La voiture a été amenée chez le concessionnaire qui a fait un diagnostic et remplacé sous garantie cet élément. Mais, le 23 juillet, même panne, et retour à la concession après avoir remis les pinces. Cette fois-ci, c’est un capteur de tension qui a été changé. Pourtant le 5 août, ça a recommencé. Là, le garagiste était paumé. On n’a pas retrouvé notre voiture depuis ».
Forcément, l’inquiétude a grandi : « Nous sommes passés par des hauts et des bas. Au début, on ne voyait que le réceptionniste. On a fini par contacter le service clientèle de Nissan France qui a joint la concession. Cette dernière nous a appelés. La piste officiellement suivie s’orientait alors vers le réseau de multiplexage. Mais, fin septembre, j’ai vu que la voiture n’avait pas bougé. Le réceptionniste nous avait prêté un Nissan Juke du garage, pas suffisamment confortable pour les longues distances et trop juste avec nos enfants. On devait ranger les bagages façon Tetris ».
Avec un tel délai s’est rajouté un autre problème : « Nous avions dépassé le mois forfaitaire de notre assurance permettant de rouler avec la voiture du garage. Depuis début septembre, nous payons donc une seconde assurance. On a rappelé le service clientèle pour faire une réclamation. On s’est même fâchés avec eux. Cette fois-ci, c’est le chef d’atelier de la concession qui est revenu vers nous sous la pression de Nissan France ».
On ne pourra pas mettre en doute la bonne volonté du concessionnaire : « On a vidé notre sac. Pour nous dépanner, le chef d’atelier nous a prêté son propre Qashqai e-Power, le même que le nôtre. Celui-là fonctionne parfaitement. Il nous a prévenu que si c’était le câblage, ça pourrait prendre six mois parce qu’il faudrait que la chaîne de fabrication soit arrêtée pour récupérer la pièce ».
Le problème a fini par changer de degré d’urgence : « Le chef d’atelier a dû suivre les instructions de la Tech Line de Nissan, lui demandant de recommencer des tests et mesures déjà faits. Il avait l’impression de tourner en rond, ne savait plus quoi faire. Avec le passage à un stade supérieur, un technicien de Nissan France est venu sur place depuis Paris le 9 octobre. Pour lui, c’est la batterie de traction qui serait en cause ».
Alors que l’affaire pourrait s’orienter sainement vers la résolution du problème, la tension est remontée d’un cran : « Le service clientèle de Nissan nous a rappelés dans la foulée pour nous annoncer que la panne avait été trouvée. Ca, c’était une bonne chose, mais ce qui nous a en revanche fortement agacés, c’est quand on nous a dit qu’une procédure venait d’être lancée pour savoir si nous étions éligibles à la garantie. Nous n’avons pu utiliser cette voiture que trois mois, comment pourrions-nous être en cause concernant sa panne récurrente ? ».
Lors de la prise de témoignage le 27 octobre 2025, la dernière info communiquée à Joël par Nissan avait déjà une dizaine de jours : « Le 16, le chef d’atelier nous a laissé un message pour nous annoncer qu’il venait de recevoir l’accord définitif concernant le remplacement sous garantie de la batterie de traction. Il nous disait qu’il allait voir avec un loueur pour que nous ayons une autre voiture le temps de récupérer la nôtre. Depuis, plus de nouvelles ».
Entre temps, Joël et sa femme ont contacté l’UFC-Que choisir : « Nous sommes allés les voir. Ils nous ont conseillé d’envoyer une lettre en recommandé à Nissan France qui n’a pas répondu. Avec l’association de consommateurs, nous allons intenter une action auprès de la DGCCRF. Déjà, nous voulons que le constructeur prenne en charge la seconde assurance que nous avons dû payer. Nous avons connaissance de 2 autres Qashqai e-Power avec le même problème. L’un d’eux est chez un loueur de véhicules qui recharge régulièrement la batterie de servitude ».
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Témoignage : Luiz a récupéré son Ford Mustang Mach-E qui était bloqué par une panneDans le couple, la confiance envers la marque Nissan est ébranlée : « Nous sommes en plein désarroi face au manque de fiabilité de cette voiture. Ma femme a dit au chef d’atelier : ‘Reprenez-là !’ Il a répondu qu’ils ne reprennent pas les voitures en panne. Mon épouse en a vraiment ras le bol. Elle n’a plus confiance en cette voiture qu’elle voit maintenant comme un boulet. Elle voudrait redémarrer avec un autre modèle qui fonctionne ».
Notre lecteur se sent également dans le doute : « J’aurai toujours peur que ça recommence. Si on retrouve notre Qashqai, il va falloir qu’il roule longtemps sans problème pour que la confiance revienne. Quand on achète une voiture, ce n’est pas une pâtisserie, l’effort financier au niveau du foyer est important. Je déplore que le service clientèle de Nissan France n’ait aucune connaissance technique en rapport avec notre problème. Une meilleure formation aurait évité de perdre du temps à discuter inutilement ».
Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Joël pour son accueil et son témoignage que nous avons sollicité.
Pour rappel, toute contribution désobligeante à l’encontre de nos interviewés, de leur vie, de leurs choix, et/ou de leurs idées sera supprimée. Merci de votre compréhension.
Philippe SCHWOERER
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 Écrit par Philippe SCHWOERER
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