Le designer de la DeLorean défend le Tesla Cybertruck !

Malgré les 42 années qui les séparent, la DeLorean DMC-12 et le Tesla Cybertruck ont quelques éléments en commun. Giorgetto Giugiaro, la légende du design à l’origine du concept de DMC, livre son ressenti sur le Cybertruck.

Point commun flagrant : un design provocant

Au moment de sa présentation en 2019, le Tesla Cybertruck a essuyé de vives critiques sur son design provocant. Les internautes se sont notamment lâchés sur les réseaux sociaux. Le modèle d’Elon Musk divise : certains le voient comme la voiture du futur et d’autres comme un gadget raté. Déçus, certains ingénieurs de Tesla ont même tenté de concevoir un autre pick-up électrique en secret. Franz von Holzhausen, le patron du design de Tesla, a carrément reconnu que peu d’employés de l’entreprise étaient satisfaits du design du Cybertruck.

Ce design choc est un point commun entre le pick-up électrique d’Elon Musk et la DeLorean conçue par Giorgetto Giugiaro dans les années 70. Selon le célèbre designer italien, « lorsque vous sortez des normes, c’est presque toujours perçu comme une provocation ». Il se souvient lui aussi avoir essuyé de nombreuses critiques à la sortie du modèle américain. Il comprend parfaitement ce que vit Tesla aujourd’hui. D’autant plus que le Cybertruck s’inspire assez fortement du design de la DeLorean DMC-12.

Selon Giorgetto Giugiaro, « il faut se distinguer, c’est une nécessité du marché. Le Cybertruck aura du succès, j’en suis sûr. Je suis convaincu qu’il trouvera son public ». Le designer ne donne pas son ressenti personnel sur le pick-up électrique et préfère ne pas le juger et dire s’il est « beau ou laid ». Mais il est convaincu que certains consommateurs « veulent absolument un véhicule qui se démarque ». Le fait de s’adresser à une niche peut s’avérer être un choix judicieux de la part de Tesla.

L’acier inoxydable a causé la perte de la DeLorean

Comme le Tesla Cybertruck, la DeLorean a aussi été conçue en acier inoxydable. Ce sont d’ailleurs les deux seuls modèles à avoir fait ce pari. À l’époque, le célèbre modèle de « Retour vers le futur » ne ressemblait à rien d’autre sur le marché (un peu comme le Cybertruck aujourd’hui). Malheureusement, le choix de ce matériau exigeant aura écourté la durée de vie du modèle américain. Au bout de quelques années à peine, la production a été arrêtée à cause de « trop nombreux problèmes de qualité ». La DeLorean est considérée comme un échec industriel.

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En 2023, les technologies ont évolué. Espérons que le même sort ne touche pas le modèle de Tesla. La marque américaine a tout de même reconnu que la production du Cybertruck posait de nombreux défis techniques. Elon Musk a avoué que l’équation était délicate et qu’il s’agissait d’un « véhicule dont la rentabilité financière pourrait se faire attendre ». Dans les années 1980, la DeLorean n’avait pas réussi à trouver suffisamment de clients pour survivre. Tesla doit garder cela à l’esprit pour ne pas faire les mêmes erreurs.

Giorgetto Giugiaro se souvient que la carrosserie en acier inoxydable était souvent pointée du doigt par les consommateurs comme étant un défaut majeur. Selon eux, elle devait « être nettoyée en permanence ». Sans cela, le matériau laisse vraisemblablement apparaître des traces de doigts. Trois autres problèmes ont contribué à l’échec de la DeLorean DMC-12 : les panneaux de la carrosserie étaient mal alignés, les performances étaient décevantes et la qualité de l’habitacle laissait à désirer. Des plaintes également formulées à l’encontre du Cybertruck.

Déjà de gros défauts sur les premiers Cybertruck

Si le pick-up électrique d’Elon Musk n’est pas encore officiellement sorti des usines, certains modèles ont déjà été aperçus. Il y a quelques jours, Franz von Holzhausen s’est rendu sur l’événement « Cars and Coffee », à Malibu, avec son Cybertruck. Nos confrères d’Inside Evs ont constaté de nombreux défauts sur ce modèle de pré-série. Cet été, Elon Musk avait pourtant promis un « niveau de finition aussi parfait qu’un Lego », avec une « précision inférieure à 10 microns ».

Sur le modèle aperçu en Californie il y avait pourtant des écarts entre certains panneaux de carrosserie « suffisamment grands pour y passer un doigt ». C’est surprenant de voir un modèle avec autant de défauts à quelques jours de sa sortie. C’est en tout cas la preuve qu’en 2023, plusieurs décennies après la sortie de la DeLorean, les modèles en acier inoxydable posent toujours autant de défis techniques aux constructeurs.

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