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Diffusées à l’occasion de l’événement de lancement du 30 novembre 2023, les images du crash-test du Tesla Cybertruck inquiètent les experts en sécurité. La rigidité de l’acier inoxydable dont est équipé le pick-up 100 % électrique pourrait avoir de graves conséquences.
Le crash-test est un passage obligatoire pour l’homologation des véhicules destinés à circuler sur les routes publiques. Pas d’exception pour Elon Musk et son Tesla Cybertruck. Il se trouve justement que les premières images montrant les réactions du pick-up dans différentes situations d’accidents inquiètent la communauté des professionnels de la sécurité routière. Selon les conclusions publiées par Reuters « le design anguleux du tesla Cybertruck pourrait être dangereux ».
À lire aussiUne finition catastrophique pour le Tesla Cybertruck ? Cet exemplaire ne rassure pas !Les experts consultés par le média américain estiment que « l’exo-squelette en acier inoxydable du pick-up électrique pourrait blesser les piétons, les cyclistes et endommager les autres véhicules sur les routes ». Adrian Lund, l’ex-président de l’Insurance Institute for Highway Safety (IIHS), explique que le plus gros problème concerne justement le matériau choisi pour fabriquer le Cybertruck. Selon lui, l’acier inoxydable représente un danger évident en cas d’impact.
Tesla a pourtant vanté les caractéristiques absorbantes de l’armure du Cybertruck. Elon Musk a même déclaré il y a quelques jours qu’il était « très confiant » dans le fait que son pick-up serait « plus sûr que les autres pour les occupants et les piétons ». Cela ne semble pas être tout à fait le cas.
Depuis le lancement de La DeLorean en 1981, le Cybertruck est la première voiture à faire de nouveau le choix de l’acier inoxydable. Un matériau extrêmement difficile à travailler et qui pose des problèmes techniques au niveau de la production. Le 30 novembre, le patron de Tesla déclarait que « les panneaux de carrosserie en acier inoxydable laminés à froid sont conçus pour absorber les chocs en cas d’accident ».
Malheureusement, les vidéos du crash-test ne sont pas rassurantes. Samer Hamdar, professeur de sécurité automobile à l’Université George Washington, pointe notamment du doigt le « faible nombre de zones de déformation ». Ces zones sont celles qui se déforment en cas d’accident. Elles sont d’une grande importance pour absorber les chocs.
Ce qui inquiète peut-être le plus les spécialistes, c’est la sécurité des personnes qui se trouvent à l’extérieur du Cybertruck, notamment les piétons et les cyclistes. Un choc avec le pick-up électrique pourrait s’avérer très dangereux en raison des arrêtes pointues de la carrosserie . Pour David Friedman, ancien directeur intérimaire de la National Highway Traffic Safety Administration, il y a aussi un risque pour les conducteurs qui pourraient se trouver en face du Cybertruck. Selon lui, le pick-up électrique pourrait écraser le véhicule d’en face.
Elon Musk avait d’ailleurs plaisanté à ce sujet en disant que « si vous vous disputez avec une autre voiture, c’est vous qui gagnerez ». Julia Griswold, directrice du Safe Transportation Research and Education Center de l’université de Californie à Berkeley, estime de son côté que « le poids élevé du pick-up et sa forte accélération pourrait causer de lourds dommages en cas d’accident ».
À lire aussiLa production du Cybertruck peut-elle causer la perte financière de Tesla ?Le Conseil européen de la sécurité des Transports, une organisation à but non lucratif basée à Bruxelles, s’est également exprimée sur le sujet. L’ONG espère que Tesla « n’introduira pas ce véhicule en Europe. Un véhicule de cette taille, de cette puissance et de ce poids sera mortel pour les piétons et les cyclistes en cas de collision ». Pour l’instant ce n’est clairement pas d’actualité. En effet, la règlementation européenne interdit « les bords saillants ».
Pour des questions de sécurité, le Cybertruck pourrait donc ne jamais voir le jour sur le Vieux continent. Lars Moravy, ingénieur en chef Tesla, a déclaré que « la réglementation européenne impose un arrondi de 3,2 millimètres sur les parties saillantes. Malheureusement, il est impossible de réaliser un tel arrondi sur une tôle d’acier inoxydable de 1,4 millimètre d’épaisseur ». Le constructeur américain aura pourtant du mal à se passer du marché européen. Affaire à suivre.
Valentin Cimino
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