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Plug and Charge : comment marche la recharge automatique des véhicules électriques ?

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Le Plug and Charge, autre nom de la norme ISO 15118, simplifie la recharge
Chargemap teste avec succès le Plug and Charge et nous explique son fonctionnement

La technologie plug and charge s’apprête à révolutionner l’expérience de recharge des véhicules électriques en Europe. Chargemap, acteur incontournable de la mobilité électrique, déploie cette innovation qui permet de brancher sa voiture sans badge ni application. Hakan Ebabil, son directeur technique, détaille les coulisses d’un protocole aussi simple en apparence que complexe techniquement.

Fini le ballet des cartes RFID, des applications à lancer et des codes PIN à composer. Le plug and charge promet une expérience de recharge aussi fluide que chez Tesla, mais étendue à l’ensemble de l’écosystème automobile européen. Concrètement, le conducteur branche simplement le câble sur son véhicule électrique, et la charge démarre automatiquement. La facturation s’effectue ensuite sur le compte Chargemap préalablement configuré.

Une prouesse technique invisible pour l’utilisateur

Derrière cette simplicité d’usage se cache une architecture logicielle particulièrement élaborée. Le plug and charge mobilise pas moins de cinq acteurs différents : le constructeur automobile, la borne de recharge, l’opérateur de borne (CPO), le fournisseur de services de mobilité comme Chargemap (EMSP), et au centre de cet écosystème, une plateforme de mobilité telle que Hubject, Girève ou Irdeto. « Il faut que toutes les étoiles s’alignent pour que ça fonctionne », résume Hakan car chaque maillon de la chaîne doit être compatible et certifié.

Le protocole se déroule en deux phases distinctes.

La première consiste à installer l’identifiant dans le véhicule. Dans l’application Chargemap, le conducteur entre le numéro VIN de sa voiture. Chargemap contacte alors la plateforme de mobilité pour générer un contrat plug and charge spécifique à l’utilisateur. Cette plateforme transmet ensuite le contrat au constructeur automobile, qui l’installe dans le véhicule, généralement par mise à jour OTA en 5G. Chez certaines marques comme Porsche, l’installation peut aussi s’effectuer lors du premier branchement sur une borne compatible.

La seconde phase intervient lors de l’usage quotidien. Lorsque l’utilisateur branche son véhicule sur une borne plug and charge, celle-ci interroge la voiture pour récupérer l’identifiant préalablement installé. La norme ISO 15118 régit précisément cet échange crypté entre le véhicule et la borne. « La borne va récupérer cet identifiant, va nous demander l’autorisation de la charge via le système de roaming entre l’opérateur de borne et Chargemap, et si tout est OK, la charge démarre sans avoir besoin de passer le badge », détaille le directeur technique. Cette orchestration complexe entre les différents acteurs s’effectue en quelques secondes, de manière totalement transparente pour le conducteur.

Un standard ouvert qui dépasse le modèle Tesla

La comparaison avec Tesla s’impose naturellement. Le constructeur américain propose depuis des années une expérience similaire sur son réseau de Superchargeurs. Mais la différence est fondamentale : « Tesla a des protocoles propriétaires. Ici, l’objectif, c’est d’appliquer ça à l’ensemble de l’écosystème », souligne Hakan. Le plug and charge vise l’interopérabilité totale entre tous les constructeurs automobiles et tous les réseaux de recharge européens.

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Cette universalité représente un défi technique considérable. Là où Tesla contrôle à la fois les véhicules et l’infrastructure, le plug and charge doit fonctionner avec des dizaines de marques automobiles, des centaines d’opérateurs de bornes et des milliers de points de recharge différents. « L’idée, c’est qu’aujourd’hui, on est sur une borne Ionity, on va pouvoir aller sur une borne Electra, sur n’importe quelle borne, et avec n’importe quel véhicule », précise notre expert.

Recharge en Plug and Play
Test de recharge d’une BMW i5 en Plug and Play

Plug and charge versus autocharge : comprendre les nuances

Le vocabulaire peut prêter à confusion. Plug and charge et autocharge ne désignent pas exactement la même technologie. Le plug and charge constitue « la version officielle, plus sécurisée », explique Hakan, mais nécessite que le véhicule soit compatible avec la norme ISO 15118. Les modèles plus anciens peuvent recourir à l’autocharge, qui récupère d’autres types d’informations du véhicule pour l’identifier, avec un niveau de sécurité moindre.

Une généralisation programmée pour 2026-2027

La démocratisation du plug and charge s’accélère grâce à la réglementation européenne AFIR (Alternative Fuels Infrastructure Regulation). À partir de 2026, cette directive imposera aux opérateurs d’équiper toutes les nouvelles bornes de recharge rapide de cette fonctionnalité. « On peut raisonnablement penser que, à partir de là, les constructeurs auto vont aussi s’y mettre vu que l’infrastructure le permettra », anticipe Hakan.

Aujourd’hui, une quarantaine de modèles de véhicules supportent déjà le protocole, dont la BMW i5 qui a servi de démonstration. Le directeur technique de Chargemap prévoit une adoption massive : « Je pense qu’à horizon 2026, 2027, on va avoir de plus en plus de modèles de véhicules compatibles. »

Cette standardisation marque une étape décisive dans la maturité du marché de la voiture électrique. En gommant l’une des principales frictions de l’expérience utilisateur, le plug and charge pourrait accélérer l’adoption des véhicules électriques par le grand public, en proposant enfin une simplicité d’usage comparable à un plein d’essence classique.

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