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En franchissant les portes du Mondial 2010, j’ai eu la sensation d’une grande pression. Pression sur les constructeurs car ils ont presque tous parié dans la sortie de la crise, dans la reprise de la croissance et donc des ventes de voitures (ventes qui sont largement favorisées par les aides de l’État). Or, il y a de nouvelles réalités qui se dessinent autour de la mobilité durable avec des enjeux énormes pour les constructeurs.
Ceux-ci, pour pouvoir être au cœur de la révolution culturelle et technologique, pour pouvoir être en pôle position dans un virage à 90°, investissent énormément d’argent en Recherche et Développement, mais aussi en publicité, communication et marketing. C’est la guerre des stratégies entre les constructeurs pour savoir lequel va choisir la formule la plus pertinente et la plus innovante mais aussi la guerre de celui qui va réussir à imposer ses idées comme étant les nouveaux standards universels, tant en termes de façon de consommer la mobilité qu’en termes de technologie.
Par ailleurs les mesures publiques de soutien sont vouées à se réduire progressivement, laissant un grand point d’interrogation sur les ventes futures. Une nébuleuse appelée « Asie » et « Amérique Latine » ajoute encore à l’incertitude du marché à venir. Petit à petit, ce Mondial 2010 me fait penser à un jeu de poker géant entre les constructeurs car pour le moment, nul ne sait ce qu’il adviendra et si tous ces investissements, aussi pertinents soient-ils, seront ceux du marché de demain.
J’ai pu remarquer aussi que les constructeurs accordent énormément de soin à préparer des offres soit de « premier prix », soit des offres de prestige. Il y a comme une dichotomie des offres qui laisse un peu sur le coté des modèles intermédiaires sur lesquels peu de communication et de valorisation est faite.
Renault est à mon sens le constructeur qui sait le plus tenir en haleine le public avec son projet du tout électrique et ses véhicules pour Monsieur et Madame tout le monde (Twizy, Zoé, Fluence, Kangoo). C’est un peu à double tranchant, car plus Renault suscite l’enthousiasme avec ces prototypes ZE, plus il peut faire de déçus si l’offre commerciale ne correspond pas aux possibilités financières des consommateurs ou tout simplement au « lifestyle » des consommateurs (cf : devoir acheter une voiture et louer une batterie…).
Enfin pour conclure sur mon sentiment, je trouve dommage que les constructeurs hésitent encore à faire des propositions concrètes en véhicules propulsés avec une énergie alternative. Les véhicules propres ne sont pas encore prêt d’envahir nos routes, c’est certain. Je pense pourtant que les constructeurs ont un vrai pouvoir entre leurs mains. Car même si pour la voiture électrique les infrastructures n’existent pas encore partout ou ne sont pas encore très développées, on a l’impression que les constructeurs attendent beaucoup des gouvernements. Or les États et les partenaires suivraient beaucoup plus vite s’il existait déjà sur le marché un certain nombre de consommateurs roulant en voitures électriques.
Je serai le premier à vouloir vendre ma voiture diesel pour m’acheter une petite citadine électrique, même avec un peu moins de 100 Km d’autonomie. C’est tout ce dont j’ai besoin en milieu urbain et péri-urbain durant quasiment 95% de l’année. Alors pourquoi attendre ? Car comme certainement 75% des Français, je ne suis pas en mesure de mettre 35 000 euros pour une toute petite citadine qui ne m’emmènera pas bien loin de chez moi…
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