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La Renault Clio, déjà une star du passé ?

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Une toute nouvelle Clio sera dévoilée dans quelques semaines. Une telle arrivée devrait être un événement. Mais Renault ne semble pas vouloir en faire trop. La faute à la R5 ?

A la rentrée, la planète automobile aura les yeux tournés vers Munich, où se tiendra une nouvelle édition de l’IAA promise riche en premières mondiales. Il sera évidemment beaucoup question d’électrique, avec des révélations très attendues : BMW iX3, Mercedes GLC, Volkswagen ID.2…  Un modèle fera de la résistance à l’électrique : la Clio 6.

Renault, qui a gardé la bonne habitude d’aller dans les grands salons européens, apportera en effet en Allemagne la nouvelle génération de sa citadine. Dans un programme très branché, l’auto dénotera avec son arrière-goût tradi !

Ce devrait être un événement vu le statut de la voiture, meilleure vente de la marque depuis plus de 30 ans. L’arrivée d’une nouvelle Clio, c’est comme le lancement d’une nouvelle Golf chez Volkswagen ou d’une nouvelle 911 chez Porsche.

Pourtant, j’ai eu une drôle d’impression ces derniers jours. La présentation de la voiture aura lieu dans à peine plus de 3 semaines mais la marque n’a pas cherché à faire monter la pression.

Certes, depuis quelques années, le constructeur a pris l’habitude de garder le secret jusqu’à l’ouverture à la presse du salon. Mais je m’attendais à une campagne de teasing à la hauteur de l’importance du lancement. Là, rien encore à se mettre sous la dent.

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Cela viendra peut-être dans les prochains jours, les services de communication des marques étant quasiment à l’arrêt en août, rendant l’actualité automobile très calme. Ce qui aurait justement pu être l’opportunité d’occuper le terrain médiatique, avec des teasers ou au moins une rétrospective de la saga Clio. Ce sont des choses que l’on avait pu voir par le passé.

Mais justement, la Clio est-elle une star du passé, que Renault commence déjà à oublier ? On sent quand même que depuis quelques mois, voire années, le Losange n’en a que pour la R5, l’équivalent électrique à la Clio.

Le lancement de la R5 a fait l’objet d’une campagne XXL, lancée un an avant la présentation officielle de la voiture. Un véritable contraste avec ce qui se passe pour l’instant avec la Clio 6. A moins d’un mois du reveal, c’est le silence radio. 

Même lors de la présentation des résultats financiers du groupe pour le 1er semestre 2025, le 31 juillet, Renault n’a pas osé officialiser l’arrivée de la Clio 6 à la rentrée ! Dans un document, on voit une évocation d’une nouveauté hybride, mais sans appellation.

Curieux de ne pas annoncer le lancement d’une nouvelle Clio un mois à peine avant sa présentation, alors même que Renault révélait des résultats moins bons que prévus. Dire que la Clio allait faire peau neuve aurait été un signal positif aux investisseurs.

Même lors de la présentation des résultats financiers de 2024, en février dernier, Luca de Meo a évoqué le projet sans le nommer. Au point de se demander si l’appellation Clio ne va pas être abandonnée ! Très peu probable, vu sa notoriété. En revanche, s’il y a bien une nouvelle Clio, ce pourrait bien être la dernière !

D’où peut-être ce contraste de communication. L’enjeu n’est pas le même, tant la R5 est un projet crucial pour l’avenir du Losange, un avenir à plus long terme, qui doit mener à l’abandon du thermique en Europe en 2035. 

Une ultime Clio pour conserver une offre thermique et hybride qui, malgré l’impression que donne la communication très électrique des marques, reste vitale. La Clio 6 continuera d’ailleurs dans un premier temps à mieux se vendre que la 5.

A Munich, la Clio donnera l’impression d’une forme d’ancien monde qui résiste encore, et pas qu’un peu. La Clio reste le best-seller de Renault. Et un best-seller inusable, même quand la génération actuelle a déjà 6 ans. La voiture s’est payée le luxe de reprendre la tête du marché européen au premier semestre 2025 ! 

Le client n’est toutefois pas aveuglé par la surexposition médiatique de l’électrique. Il sait ce qu’il veut, et si ce n’est pas de l’électrique, il trouvera du thermique ou de l’hybride par lui-même. En témoigne le succès du Symbioz, un SUV hybride familial de Renault. Ce modèle lancé bien plus discrètement que la R5 s’est mieux vendu que cette dernière et que le Scénic électrique. Face au battage médiatique de la 5, le Symbioz donne presque l’impression d’un succès dans l’anonymat.

Mais on change petit à petit d’époque automobile et les enjeux entre les véhicules ne sont plus les mêmes, entre la continuité d’une Clio qui n’a plus rien à prouver et l’arrivée d’un modèle qui n’a pas le droit à l’échec commercial, aussi bien en raison de l’investissement financier qu’il a engendré que des besoins de ventes pour éviter les amendes CO2 en Europe, sans oublier l’usine française à faire tourner.

L’idée est peut-être de ne plus trop en faire avec la Clio pour ne pas affaiblir les ventes de la R5. La R5 ne serait plus l’équivalent électrique à la Clio, la transition en cours serait plutôt de faire de la Clio l’équivalent thermique à la R5, un second choix pour les clients (et les marchés) qui ne veulent vraiment pas passer à l’électrique tout de suite.

Mais au final, peut-être que si Renault me donne l’impression de ne pas en faire assez avec la Clio 6, c’est parce qu’il en a trop fait avec la R5.

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