AccueilArticlesLes biocarburants sont-ils vraiment une bonne solution pour réduire les émissions de CO2 ?

Les biocarburants sont-ils vraiment une bonne solution pour réduire les émissions de CO2 ?

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On entend souvent parler des biocarburants comme d’une alternative crédible pour remplacer les carburants fossiles et réduire l’impact sur l’environnement. Une récente étude montre qu’ils génèrent en réalité 16 % de CO2 de plus que les carburants fossiles et que leur déploiement n’est pas souhaitable.

L’ONG Transport & Environment aime s’attaquer aux idées reçues. Quand on pense aux biocarburants, on imagine quelque chose de meilleur pour la planète. Pourtant, il semblerait que cette alternative ne soit pas la bonne. Les experts de T&E ont mené l’enquête et leurs résultats montrent que les biocarburants sont plus nocifs que les carburants fossiles, avec un bilan CO2 supérieur de 16 %.

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Le constat est sans appel : les biocarburants ne constituent pas une solution viable pour la décarbonation des transports. En intégrant l’ensemble du cycle de production, de la culture à la transformation, en passant par le transport et la combustion, leur impact global sur le climat s’avère supérieur à celui des carburants fossiles qu’ils prétendent remplacer. Le graphique ci-dessous montre la répartition de la demande pour les biocarburants.

Une fausse bonne idée pour le climat ?

Derrière l’image verte des biocarburants se cache une réalité bien plus complexe. Près de 90 % de la production mondiale repose encore sur des cultures alimentaires, comme le maïs, le colza ou le soja. Ces plantations nécessitent des surfaces agricoles immenses, souvent obtenues au détriment de forêts ou de zones naturelles, ce qui entraîne parfois de la déforestation et une perte de biodiversité. Résultat : les émissions indirectes liées à l’usage des terres font grimper le bilan carbone de ces carburants dits « verts ».

Selon T&E, la culture de plantes destinées aux biocarburants occupe déjà 32 millions d’hectares dans le monde, soit l’équivalent de la superficie de l’Italie. Et cela pour répondre à seulement 4 % de la demande énergétique du transport. D’ici 2030, cette surface pourrait atteindre 52 millions d’hectares, soit l’équivalent de la France. Or, l’utilisation de seulement 3 % de ces terres pour produire de l’énergie solaire permettrait d’obtenir la même quantité d’énergie, sans compromettre l’agriculture vivrière.

Une pression accrue sur l’eau et les ressources

Parcourir 100 km avec une voiture alimentée en biocarburant de première génération nécessite environ 3 000 litres d’eau, contre seulement 20 litres pour une voiture électrique alimentée par de l’énergie propre. Bref, ce modèle paraît difficilement soutenable. Pourtant, malgré ces constats, les biocarburants continuent de bénéficier de soutiens fiscaux et réglementaires, notamment dans le secteur du transport routier et maritime.

« Les biocarburants sont une fausse solution climatique », déplore Bastien Gebel, responsable décarbonation de l’industrie automobile pour le compte de T&E France. « Ils gaspillent des terres, de la nourriture et des millions d’euros de subventions publiques ». À l’approche de la COP 30 prévue au Brésil, l’ONG appelle les gouvernements à revoir leurs stratégies. Plutôt que de persister dans cette voie, T&E préconise de concentrer les efforts sur l’électrification des transports et le développement des énergies renouvelables.

Les experts estiment que les constructeurs automobiles qui appellent à autoriser ce type de carburant après 2035 font fausse route.

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