AccueilEssaisEssai BMW iX3 2026 : le SUV électrique premier de la Klasse ?

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La cuvée 2026 du BMW iX3, premier jalon de la Neue Klasse, est pleine de promesses. Elles sont presque toutes réalisées.

C’est l’heure de montrer son talent. La sortie de l’iX3 signe le début sur nos routes de la Neue Klasse, redéfinition philosophique et technique entamée pendant l’épidémie de Covid-19 dans les bureaux d’études ou de design de Munich. Récemment, Oliver Zipse, le grand patron, avait chiffré l’investissement total à 10 milliards d’euros.

La première incarnation est donc le grand SUV iX3. C’est stratégique. La famille X3/iX3 est la plus distribuée dans le monde par l’Hélice. Elle inaugure une nouvelle plateforme régulièrement appelée Neue Klasse. Soyons exacts et un peu snobs : le kit entièrement dédié à l’électrique s’appelle en réalité NCAR.

C’est quoi le BMW iX3 ?

Un grand SUV (4,78 m) électrique…

… qui inaugure une nouvelle plateforme et un design inédit…

… et compte allier plaisir de conduite et efficience.

Version essayée : BMW iX3 50 xDrive (à partir de 71 950 €)

Technique du BMW iX3 2026

Le programme : 800 volts, 800 km d’autonomie pour les meilleures versions, efficience, logiciel et tradition de plaisir de conduire. Avec la nouvelle plateforme NCAR, c’est une nouvelle machine synchrone à excitation externe (EESM) qui trouve place sur l’essieu arrière. À l’avant, BMW a chaussé une machine d’appoint asynchrone alliée à une transmission avec un rapport différent. Sur notre version d’essai 50 xDrive (transmission intégrale), la puissance cumulée s’élève à 469 ch.

Contrairement aux dernières sorties de Mercedes, BMW a décidé de ne pas monter de boîte de vitesses sur ses véhicules électriques ou de déconnexion mécanique. Le bureau d’études munichois croit en revanche beaucoup à la recherche d’efficience via l’utilisation de logiciels avancés et à une simplification de l’architecture électronique.

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Pour ses batteries, l’Hélice adopte par contre l’architecture cell-to-pack : on se passe de modules pour gagner du poids. Les cellules cylindriques sont de chimie nickel-manganèse-cobalt, offrant une meilleure densité énergétique en échange d’un coût plus élevé. Le fournisseur est EVE Energy. Sur la première version commercialisée, la capacité nette s’établit à 108,7 kWh. Paraphrasons Luchini un peu relou aux Césars : c’est énorme.

Design

Il y a là aussi du nouveau chez BMW. De face, l’iX3 présente le nouveau visage de la marque. On distingue le masque noir courant sur toute la largeur : doté de quatre feux en biseau, il intègre également les traditionnels « haricots » maison sous leur forme verticale. Anders Thøgersen et ses pairs chargés de l’esthétique Neue Klasse ont aussi réduit la complexité visuelle. Les surfaces de tôlerie sont vastes, les lignes sont claires, les vitrages sont amples.

L’œil exercé remarque le pavillon tombant et la cabine se rétrécissant vers l’arrière du véhicule : il s’agit là d’améliorer le bilan aérodynamique de la voiture (Cx : 0,24). De derrière, on distingue les feux allongés là aussi biseautés, la vallée centrale où loge le logo ou la casquette aéro tombante.

Intérieur du BMW iX3 2026

Ici aussi, la marque opte pour la simplification. L’iX3 inaugure les nouveaux intérieurs signés BMW, notamment marqués par l’apparition du Panoramic Vision : cette image reflétée sur la partie basse du pare-brise remplace l’habituel combiné d’instrumentation. Peu importe les conditions de lumière, c’est toujours parfaitement visible. Ce qui n’est pas le cas de nombre de tablettes, notamment sur des modèles fabriqués en Chine. Nous reviendrons plus en détail sur la nouvelle configuration dans un prochain article.

Le petit volant regroupe la plupart des fonctions. À gauche la partie assistance, à droite les commandes média. Ces verrines placées de part et d’autre du moyeu sont marquées de reliefs et de stries, permettant de retrouver les accès les plus importants. Bien. Les fonctions sont rétroéclairées lorsque l’on peut les activer. Exemple : la conduite assistée sur autoroute. Très bien.

Mais les bienfaits de la simplification ouvrent tout de même la porte à quelques faux pas d’ergonomie. Le cerceau conviendra parfaitement à ceux qui roulent avec les mains à 9 h 15. Peut-être un peu moins aux adeptes de positions moins classiques. Ailleurs, il faut passer par l’écran pour régler le flux des aérateurs.

La dalle centrale 17 pouces est présentée comme un morceau de choix. On y trouve beaucoup de menus. Le nouvel OS « maison » manque encore un chouïa de fluidité si l’on manipule vite les cartes… Sur ce point, Tesla est encore devant, même si BMW fait mieux que 90 % du marché.

Aux places arrière, la position est presque conforme aux canons historiques du SUV. On s’assoit sur des sièges confortables et l’espace est généreux, aux genoux comme à l’aplomb du crâne. Quelques signes de pingrerie tout de même. Pas d’aumônières. Et la présence du toit panoramique (optionnel) a coûté sa place aux poignées de maintien.

Les matériaux sont globalement très satisfaisants : le contrôle qualité de l’usine de Debrecen (Hongrie) fait bien son travail. On note quelques effets plus esthétiques qu’utiles, comme des apparitions lumineuses derrière le tissu sur la planche de bord, côté passager. La console centrale offre un rangement trop petit mais propose de série deux ports de recharge à induction pour téléphone.

Le coffre est dans les standards de la catégorie, avec 520 litres sous la plage, malgré la présence d’une machine arrière volumineuse sous le plancher. L’accès est large et le seuil correct. Un frunk (coffre avant) offre 58 litres supplémentaires. On y logera avantageusement câbles de recharges et bottes sales.

Conduite en ville

Pied sur le frein, engageons le « D ». Pas besoin de clé ou de bouton start pour avancer. BMW a soigné sa conduite « one pedal » : l’iX3 décolle ou s’arrête avec une grande douceur, se passant notamment de l’odieux coup de frein final. Voilà qui adoucira l’embouteillage. Mais pourquoi ne pas avoir réservé une commande au réglage de la régénération ? Il faudra passer par l’écran pour sortir des deux modes préréglés (regen légère et one pedal).

La position de conduite haute et la ceinture de caisse assez basse génèrent une bonne visibilité en dehors des fameux ¾ arrière habituels. Le diamètre de braquage est équivalent à celui d’un Model Y… C’est donc médiocre (12 mètres). La caméra 360° déforme légèrement le paysage, mais montre assez de précision pour autoriser des manœuvres périlleuses.

Le gendarme couché est un peu raide, sans doute en raison des grandes roues de 21 pouces et de pneumatiques à flancs durs. On note un peu de percussion sur les hautes fréquences. Rien de bien méchant.

Conduite sur route

La direction offre bien une consistance presque déroutante, dans un monde où le volant d’une voiture semble un instrument de pétrissage de chewing-gum. Mais elle ne laisse passer que le nécessaire, oblitérant le superflu qui fait parfois le sel d’un chouette cerceau. Munich a privilégié le confort.

BMW n’a pas retenu l’amortissement piloté ou pneumatique pour son grand SUV. Sur chaussée déformée, le confort est bien là, mais tous les mouvements de caisse ne sont pas circonscrits. Dans les marches d’escalier — au sens figuré —, l’arrière perd un peu de sa superbe. Les clients chinois ou américains jugeront sans doute remarquable, mais certains Européens pourraient ressentir une once de déception. Le fond de l’affaire réside dans la masse. Cette version quatre roues motrices embarque de surcroît 600 kg d’accumulateurs. Même avec des efforts sur la structure (cell-to-pack) et les matériaux, on arrive à 2 360 kg sur la balance.

Les accélérations ne souffrent pas de critique. Malgré la masse, les 469 ch permettent d’effectuer le 0 à 100 km/h en moins de 5 secondes. En courbe, l’inertie se fait sentir, mais l’iX3 se montre sécurisant si l’on n’exagère pas.

Le freinage – assuré très majoritairement par la regen – ne souffre pas de critique à court terme. L’iX3 s’arrête droit et vite, même si les pneus n’offrent pas un grip exceptionnel. Cela sentira peut-être un peu le chaud si vous menez bon rythme pendant longtemps par monts et par vaux.

Trois petits tours…

On nous a offert la possibilité de couvrir trois tours de l’étourdissant circuit Ascari, près de Ronda (Espagne). C’est toujours amusant, mais les enseignements sont limités. Sur la piste, l’iX3 était chaussé de Michelin Pilot Sport EV optionnels, à la nature plus sportive que nos Goodyear typés efficience. La pointure était aussi plus large sur les roues postérieures. Ces tatanes réduisaient l’autonomie d’environ 10 %. N’empêche, le grand SUV se distingue par un train avant plutôt incisif (pour sa catégorie) et des distances de freinage raisonnables. Un slalom s’effectue sans peine grâce aux efforts du Heart of Joy, le cerveau électronique unique de la voiture (pour la dynamique), agissant avec vélocité autant sur la régénération que sur la distribution du couple. Mais la masse reste tout de même sensible.

Conduite sur autoroute

L’iX3 est ici dans son élément. La maxi-batterie et le niveau de confort permettent d’envisager la traversée de l’Hexagone en temps record. Les trains roulants sont ici en mesure d’absorber les raccords avec brio.

Le confort acoustique n’est en revanche pas si soigné. Nous avons relevé 67,5 dB à 120 km/h avec un vent presque nul. Déjà parce que ce véhicule haut perché brasse beaucoup d’air. En ouvrant les fenêtres, on s’aperçoit que BMW a opté pour du simple (mais tout de même épais) vitrage. Chasse au poids ou aux coûts ? Nous serons en revanche très élogieux au sujet des aides à la conduite optionnelles. Premièrement car leur usage est très clairement marqué. Les flancs du volant s’éclairent de vert lorsque l’assistant est activé. Malin.

L’iX3 se meut aussi d’une ligne à l’autre avec beaucoup d’assurance. On peut même freiner ou tourner sans désactiver le régulateur. Si, comme l’auteur, vous avez tendance à désactiver le régulateur en léchant la pédale de frein (avec le pied, pas la langue), il faudra en prendre bonne note… Seules quelques erreurs dans la lecture de panneaux ternissent un peu le travail du tandem caméra-logiciel.

De surcroît, notre véhicule d’essai était équipé d’une version initiale du changement de voie d’un regard. La voiture vous le propose sur le tableau de bord et vous validez la manœuvre en jetant un coup d’œil dans le rétro et dans la zone d’angle mort… Cela ne marche pas encore à tous les coups, mais l’effet est assez saisissant lorsque l’on effectue la manœuvre sans rien toucher. Le dispositif n’est aujourd’hui proposé qu’en Allemagne. Le véhicule étant conçu pour recevoir d’importantes mises à jour à distance, on pourrait rapidement en entendre reparler.

Consommation et recharge du BMW iX3 2026

Arrivés à la fin de la boucle, nous avons relevé une consommation moyenne de 18,9 kWh/100 km, quand notre exemplaire affiche un WLTP « officiel » de 16,5 kWh/100 km. C’est franchement bien si l’on considère les dimensions importantes de l’iX3 et le fait qu’il s’agisse d’une version mue par deux moteurs. La fiche technique de notre modèle d’essai indiquait 744 km d’autonomie. En estimant les pertes à la recharge et le parcours accidenté du jour, on peut envisager plus de 600 kilomètres d’autonomie sur cycle mixte. C’est évidemment plus que confortable.

Quelques chiffres côté recharge. BMW annonce une crête à 400 kW. C’est remarquable et cela autorise une recharge de 10 à 80 % en 21 minutes sur borne rapide. Si d’autres véhicules ont l’air de recharger plus vite, c’est parce qu’ils rechargent aussi de plus petites batteries.

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L’iX3 figure donc parmi la crème de la crème de la recharge en courant continu à l’heure actuelle. S’il fonctionne avec une tension dite « 800 volts », l’iX3 est compatible avec toutes les bornes rapides, y compris 400 volts (bien sûr, cela va moins vite). Pas besoin d’un adaptateur optionnel comme sur la récente Mercedes CLA. Nous n’avons pas eu l’opportunité de brancher la voiture sur une borne autorisant de telles puissances. Mais un confrère plus futé nous expliquait qu’une borne 350 kW avait été exploitée au maximum avant que la courbe ne fléchisse (un peu) après 50 % d’état de charge. Soufyane, grand maître du Supertest, nous attendons ton verdict…

Prix et équipements du BMW iX3 2026

L’iX3 50 X Drive ici à l’essai démarre à 71 950 euros, avec une belle dotation de départ. Maintien sur la voie, V2L, V2G, ports de recharge par induction, pompe à chaleur et caméra 360° sont bien là. Heureusement, vu le tarif. Les packs et options en tous genres font vite grossir l’addition. Hop, 2 000 euros pour le pack innovation pour la clim trizone ou le système hi-fi Harman Kardon. Hop, 1 550 euros pour le toit panoramique. Hop, 1 150 euros pour la signature lumineuse à LED. Ajoutez encore quelques milliers d’euros pour l’habillage M.

Notre véhicule d’essai frise ainsi les 90 000 euros… Pour alléger la facture et du même coup la masse, on attendra une version propulsion un peu moins coûteuse (et probablement plus efficiente) dans les prochains mois. Neue Klasse donc, mais l’amour des options reste une solide passion bavaroise.

Si vous n’avez pas eu le courage de lire…

Efficient, rapide à la recharge, confortable. Dynamisme pénalisé par une nature de grand SUV. Élève très prometteur mais qui doit veiller à ne pas exagérer sur les prix. Poursuivez.

Fiche technique du BMW iX3 2026

  • Modèle : BMW iX3 xDrive 50
  • Version essayée : 71 950 € + 16 730 € d’options. Total : 89 460 €
  • À partir de 71 950 €
  • Conso moyenne constructeur / durant l’essai (kWh/100 km) : 16,5 / 18,9
  • Autonomie constructeur / durant l’essai (km) : 744 / 550
  • Moteur : 1 machine à rotor bobiné (AR) + 1 machine à induction (AV)
  • Transmission : intégrale, 1 rapport + marche AR
  • Puissance (ch) : 469 ch
  • Couple (Nm) : 645
  • Batterie : lithium-ion, nickel-manganèse-cobalt
  • Capacité nette (kWh) : 108,7
  • Recharge 11 kW (min) : 11h00 (0 à 100 %)
  • Recharge rapide (min) : 21 (10 à 80 %)
  • Puissance de recharge maxi (kW) : 400
  • Poids (kg) : 2 360
  • Longueur x largeur x hauteur. : 4,78 x 1,89 x 1,64
  • Empattement : 2,90
  • Vitesse maxi (km/h) : 210
  • 0 à 100 km/h (s) : 4,9
  • Pneus de l’essai : Goodyear Eagle F1 Asymetric 6 (225/40 R 21)

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