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Avec la Spring, Dacia a réussi ses débuts sur le marché de l’électrique. Mais la citadine semble partie pour avoir une deuxième moitié de carrière difficile.
Trop chère la voiture électrique ? Impossible n’est pas Dacia, qui n’a pas hésité à se lancer sur ce marché en 2021 avec la Spring. Fidèle à la réputation de la marque, la citadine a cassé les prix, se plaçant comme la plus abordable des « vraies » autos électriques.
Succès immédiat. En trois ans, la Spring s’est écoulée à plus de 140.000 exemplaires en Europe ! Mais cette réussite pourrait s’arrêter net. L’avenir de la voiture ne cesse de s’assombrir et ses ventes pourraient bien s’écrouler. C’est d’ailleurs déjà le cas, avec une chute en France sur les cinq premiers mois de l’année de 77 %.
Il y a toutefois un contexte particulier pour la Spring, elle est en plein renouvellement. Ou plutôt restylage, mais le lifting est très important, puisque quasiment tout change à l’extérieur et au niveau de la planche de bord. Dacia a donc stoppé l’ancienne mouture. Il a ouvert les commandes de la nouvelle au printemps et doit commencer à les livrer à la rentrée, d’où un trou dans les immatriculations.
Mais une mauvaise nouvelle est arrivée : la menace d’une augmentation des droits de douane sur les voitures fabriquées en Chine, ce qu’est la Spring. Si d’ultimes négociations entre l’Europe et la Chine n’aboutissent pas, le prix de la Spring pourrait être augmenté dès le 4 juillet. Dacia sera en effet impacté par un taux de 31 % au lieu de 10 % !
Il y a quelques jours, Denis Le Vot, patron de la marque, expliquait à nos confrères des Echos que cette menace avait été anticipée et prise en compte pour les nouveaux tarifs. Ceux-ci ont en effet été baissés, avec un ticket d’entrée à 18.900 € chez nous, alors que c’était 20.400 € en 2023. Et pour ce prix, on a même une meilleure Spring, puisque Dacia a supprimé en France la version de base Essential 45 ch. On commence désormais avec le bloc plus costaud de 65 ch et une version Expression bien dotée.
Pour Denis Le Vot, « il ne faut pas s’attendre à des mouvements extrêmement brutaux sur le prix de la voiture ». Mais les prix pourraient donc bien augmenter. Un souci qui s’ajoute à un autre déjà connu : la perte du bonus écologique, pour la même raison (la production en Chine).
Un coup dur car c’est au minimum 4.000 € qui ne sont plus déduits de la note. Et sans cette aide, la Spring est clairement menacée par de nouvelles rivales aux prix agressifs. Bonus déduit, la nouvelle Citroën ë-C3 commence à 19.300 € ! Son équivalent chez Fiat, la nouvelle Grande Panda, aura un prix proche.
Avec le jeu du bonus et les droits de douane, la Spring a des chances d’être plus chère. De quoi sérieusement mettre un frein à sa carrière chez nous. Mais Dacia relativise déjà. Si la voiture était un succès, elle ne rapportait pas grand chose. La marque rappelle que ce modèle a été une opportunité industrielle. C’était en effet à la base une Renault destinée pour la Chine, mais qui a été un échec sur place. Un rebadgage Dacia a permis de sauver le projet et de permettre à Dacia de baisser son bilan CO2 en Europe.
Dacia semble prêt à affronter une deuxième moitié de carrière moins reluisante pour la Spring, en ayant déjà la tête à la suite. Il prépare pour la remplacer une nouvelle Sandero électrique, produite en Europe, sur une base optimisée de la nouvelle R5.
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