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L’upgrade qui consiste à maintenir le plus longtemps possible les véhicules électriques en les améliorant est devenu au fil des mois un combat qui dépasse le cadre de Revolte. D’où la création d’une association de niveau européen pour que le sujet ne soit pas verrouillé par les souhaits des constructeurs automobiles. Autre information d’importance qui complète très bien ce sujet, un partenariat avec l’équipementier Schaeffler pour élever au niveau industriel les kits de réparation pour VE imaginés par Revolte. Ce qui permettra à bien davantage de professionnels de pouvoir réparer les moteurs, chargeurs, batteries et autres composants de ces véhicules, les ateliers de Carquefou, Thiais et bientôt Lyon ne pouvant répondre à toutes les demandes. Dirigeant cofondateur de l’entreprise, Alexis Marcadet nous éclaire sur ces sujets.
Voilà déjà maintenant quatre ans que Revolte a pris son bâton de pèlerin pour faire entendre sa voix en matière de réparation, d’amélioration et de durabilité des véhicules électriques : « Nous avons échangé avec des députés, des présidents de région, l’Utac et autres organismes concernés, des bureaux du gouvernement, etc. À la suite d’une réunion qui a eu lieu mi-juillet entre le Premier ministre et celui des Transports, nous espérions décrocher au moins un accord de principe ».
D’une certaine manière, il a bien été donné : « Nous avons reçu le feu vert pour avancer sur l’upgrade au niveau national, ce dont nous étions très heureux. Mais, en même temps on a appris que les choses vont se jouer à l’échelle de l’Europe. Ce n’est donc pas la peine d’imaginer des scénarios pour la France s’ils doivent ensuite se heurter à des cadres de niveau supérieur. Nous nous sommes donc rapprochés de la Commission européenne, mais il n’est pas possible pour une startup comme la nôtre de s’y faire entendre ».
Vous imaginez bien qu’Alexis et le reste de l’équipe de Revolte ne vont pas pour autant baisser les bras : « Nous avons effectivement pensé à créer l’Upgrade Club, une association de niveau européen pour démocratiser la réparation des véhicules électriques. C’est notre grosse annonce de la rentrée, avec l’ouverture ce vendredi 24 octobre 2025 d’un site Internet dédié ».
Nécessaire, la création de l’Upgrade Club n’en reste pas moins délicate : « C’est un sujet qui semble être à risque, les constructeurs automobiles pouvant vouloir imposer que l’upgrade des batteries, par exemple, s’effectue avec les leurs et sous leur contrôle. Mais on veut éviter que de trop nombreuses voitures électriques finissent dans la nature, et pour cela, il va falloir nous battre. Déjà, en raison de leur positionnement, nous proposons aux garages branchés d’être gratuitement membres de l’Upgrade Club ».
La réussite passe par une mobilisation forte autour de cette association : « Nous recherchons déjà à convaincre de grands groupes de nous rejoindre. Nous avons démarché des fabricants de batteries, de gros loueurs susceptibles d’être confrontés à une importante décote des électriques lorsqu’elles vieillissent, des néo-constructeurs de véhicules intermédiaires, des assurances, etc. Déjà une dizaine s’intéressent à ce sujet au point de vouloir le porter devant la Commission européenne. Des études seront produites et des opérations de communications seront organisées par l’Upgrade Club ».
L’accès à tous est grand ouvert : « N’importe qui roulant en électrique en Europe ainsi que les entreprises qui utilisent des flottes de VE sont les bienvenus. On a besoin de l’aide de tous et de financements pour mener ce combat, alors que le vote pour le règlement sur les batteries est programmé mi-2026. Les enjeux pour tout l’écosystème sont très gros. D’où, en première étape, la création de cette association pour laquelle j’aurai le rôle de porte-parole. On trouvera à sa tête un grand nom du rétrofit. Alexandra, la secrétaire, sera d’abord rémunérée par Revolte puis ensuite par l’Upgrade Club ».
Dans la quatrième chronique de la Revolte, nous avons découvert la Zoé Fury Road, un véhicule emblématique qui doit attirer l’attention sur le vieillissement des VE : « Avec 91 000 visiteurs pour 1 500 exposants, il faut s’accrocher pour se démarquer dans un salon comme Equip’Auto à Paris. La Fury Road a eu beaucoup de succès déjà avec son aspect, mais aussi par l’expérience immersive que le public pouvait vivre en montant à bord ».

Les professionnels de l’automobile qui participent à cet événement ne s’attendaient pas à trouver une telle animation avec une consistante matière à réflexion : « Dans notre mise en scène, la Fury Road a 106 ans. En entrant à l’intérieur, la présentation débute par : ‘Je suis Noé, je laisse ce message pour les générations futures’. Les 5 minutes d’histoire transportent en 2125 quand les ressources sont devenues rares sur la planète. Le texte produit et raconté par un humain, et pas une IA, explique que dans les années 2020 on a oublié de vouloir réparer les véhicules ».
En ressortant de la Fury Road, « les gens ont trouvé que c’était à la fois génial et un peu démoralisant. Beaucoup ont ensuite posé des questions sur Revolte et la réparation des voitures électriques. Notre Renault Zoé transformée va se balader ainsi de salon en salon à la rencontre d’un public de 12 à 80 ans ».
Toujours avec l’objectif de marquer les esprits, la Fury Road servira aussi pour des sessions de formation : « Plusieurs gros groupes se rapprochent de nous. Pour l’un d’eux, cette voiture va servir de support de présentation devant une trentaine de garages. Ce sera pour Schaeffler, avec lequel nous avons un partenariat qui se développe de plus en plus. Il était par exemple l’un des sponsors principaux de notre Tour du monde en 80 bornes ».
La collaboration va prendre un nouvelle dimension : « On va travailler ensemble sur la recherche et développement de kits de réparation pour véhicules électriques avec les pièces, l’outillage et des tutoriels vidéo. Ce n’est pas une nouveauté pour Schaeffler qui distribue déjà de tels ensembles, par exemple pour réparer des boîtes de vitesses. Ils savent qu’on a les voitures et les outils entre nos mains. Ce groupe allemand va nous permettre une mise à l’échelle industrielle de nos solutions, ce que nous ne pourrions faire seuls ».
Le développement d’un catalogue de kits spécifiques aux VE va se faire progressivement : « Nous allons avancer panne par panne. Il y aura des kits pour les moteurs, pour les chargeurs, pour les batteries, etc. Avec ce matériel, davantage de garagistes vont pouvoir réparer les voitures électriques et trouver plus facilement et rapidement les pièces qu’en passant par les casses ».
Ces kits permettant à de plus en plus de garages d’intervenir sur les VE serviront complètement la philosophie de Revolte : « Avec nos quatre établissements, nous ne pouvons prendre en charge toutes les pannes de VE en France. En 2022, nous recevions entre 30 et 50 demandes d’intervention par mois. Du fait de la croissance des voitures électriques sur les routes, avec maintenant un âge moyen à 7 ans, ça n’a pas cessé d’augmenter. L’année dernière, nous étions à une moyenne de 100 demandes par mois. Très grosse surprise en septembre dernier, nous en avons reçu plus de 600 ».
Cet élan fait dire à Alexis : « Au-delà des décisions européennes, venez à l’électrique quoi qu’il arrive. Ça justifie aussi notre logique de dire qu’on n’y arrivera pas tout seul. La montée en puissance des demandes est une force pour nous, mais elle engendre aussi pas mal de frustrations car nous ne pouvons pas à nous seuls régler tous les problèmes, nous restons une petite boîte. Nous espérons déjà une mobilisation de notre réseau qui compte désormais 25 garages branchés. À eux, nous leur disons : ‘Equipez-vous, on a besoin de votre aide pour effectuer les réparations ».
Un gros travail est en cours avec le concours de l’Académie Revolte : « Nous nous mobilisons pour aller vers une montée en compétences des 200 mécanos qui sont passés en formation chez nous. Nous avons besoin de connaître les compétences de chacun et leur niveau d’équipement en outillage. A cette échelle, nous ne pouvons plus nous contenter d’une relation d’humain à humain, c’est-à-dire une personne de chez nous qui guide à distance ».
Dans la prochaine chronique de la Revolte, l’adresse du e-Garage de Lyon sera révélée : « Nous avons reçu les clefs du bâtiment et sommes en plein travaux dedans en espérant pouvoir accueillir en décembre les premiers véhicules sur lesquels intervenir. Il est déjà possible de nous faire parvenir des demandes pour cet établissement ».

Une vidéo publiée sur Youtube donne la parole aux deux aventuriers de la première édition du Tour du monde en 80 bornes. Le périple a été largement suivi : « Nos vidéos ont enregistré 40 000 vus et nous avons eu une audience similaire sur les réseaux sociaux. Comme notre objectif était de démocratiser le véhicule électrique, nous sommes assez déçus que les médias grand public ne se soient pas intéressés à cette aventure ».
L’équipe de 2025 a bien inauguré l’opération : « Pour nous c’est déjà un gros succès en qualité d’expérience. Arnaud et Kiliam se sont montrés très sérieux et impliqués. Leur Tesla Model 3 a franchi le seuil des 400 000 km sans problème. On en tire beaucoup d’infos qui nous poussent à être plus ambitieux en distance pour 2026. En avril, nous nous mettrons déjà à la recherche de nos nouveaux partenaires ».
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