Avec le confinement pour limiter la vitesse de propagation du coronavirus, les ventes de carburants chutent, plaçant la filière du bioéthanol dans l’embarras. Cette dernière demande à l’Union européenne que des mesures de sauvegarde soient prises en urgence.
L’éthanol produit en France entre dans la composition du superéthanol-E85, mais aussi en proportion dans les SP95 et SP98 (5% d’éthanol pur) et le SP95-E10 (10%). Globalement, les ventes d’essence se sont effondrées d’environ 75% en France ces dernières semaines.
Pour les entreprises de l’alcool agricole installées dans l’Hexagone, le carburant représente le principal débouché (60%). La situation sanitaire actuelle les place dans un épisode « très critique de surproduction et de besoins de stockage ».
C’est le cas un peu partout en Europe (6% de la production mondiale d’éthanol), mais aussi chez les 2 plus gros producteurs que sont les Etats-Unis (plus de 50%) et le Brésil (près de 30%).
Ces territoires font actuellement face à des records d’invendus qui pourraient mécaniquement engendrer « l’arrivée massive d’éthanol provenant de ces deux pays sur le marché européen, à brève échéance ». Les acteurs de la filière française interpellent le gouvernement et l’UE afin que ce ne soit pas le cas, estimant qu’elle éprouverait de grandes difficultés à se relever d’une telle situation.
La France est le premier producteur européen d’alcool agricole (part de 25%). Ses produits servent aussi à obtenir des désinfectants. Parmi eux, les gels hydro-alcooliques pour lesquels la filière vient de se mobiliser afin de contribuer à limiter la propagation du Covid-19.
Situation sanitaire ? Ça tombe bien, la production de biocarburant en est une. N’étant pas régie par les mêmes contraintes que la production alimentaire, on se retrouve avec des sols impropres à d’autre agriculture dans le futur.
Futur dans lequel on aura plus besoin de nourrir la population que de la faire bouger.