C’est décidé, vous allez franchir le pas de l’électrique et c’est le moment du choix du modèle, de sa version et de ses options.

Un choix pas si facile que cela, pour plusieurs raisons. Tout d’abord l’offre s’est considérablement étoffée en quelques années, puisque sur les 12 mois écoulés, ce sont plus de 20 nouveaux modèles qui sont arrivés sur le marché français, sans compter évidemment toutes leurs déclinaisons qui représentent au bas mot une cinquantaine de possibilités.

Ensuite parce que le domaine de la voiture électrique reste un monde pour certains encore quelque peu complexe ou mystérieux, avec ses codes, ses usages… et son vocabulaire.

De ce fait, il peut être parfois un peu difficile de s’y retrouver et de savoir quels sont les bons choix à faire lors d’un achat au coût relativement élevé et qui risque de vous engager pour une durée de plusieurs années.

Pas de panique, Automobile Propre est là pour vous fournir toutes les bonnes indications et informations sur les options à cocher lorsque vous remplirez votre bon de commande afin que votre expérience en électrique soit la plus satisfaisante possible. Voyons en détail quels sont ces fameux équipements censés vous procurer la meilleure expérience en voiture électrique.

Le planificateur d’itinéraire

Nous avons déjà eu souvent l’occasion de l’évoquer, quitte à insister un peu lourdement sur ce point, un planificateur d’itinéraire devrait être un équipement de base incontournable sur une voiture électrique. En fait c’est un peu à l’électrique ce que la jauge d’essence est au thermique. Sans lui, difficile de rouler serein. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Il s’agit d’un outil qui permet de planifier ses trajets en prenant en compte la distance à parcourir, la durée de conduite, la disponibilité des bornes de recharge en cours de route, et d’autres données comme le temps estimé de recharge à chaque arrêt, voire même le nombre de bornes total et le nombre disponible à l’arrivée à la station. Il utilise en outre des données sur la consommation d’énergie et du rayon d’action de la voiture pour suggérer les meilleurs itinéraires et les points de recharge, permettant au conducteur d’éviter les problèmes de batterie et de maximiser l’efficience durant le voyage. Évident ? Pas tant que cela, car d’une part toutes les voitures électriques ne proposent pas cette option, y compris parmi des modèles assez huppés (Kia EV6 par exemple), et d’autre part, parce que certains planificateurs installés d’origine ne sont pas tous très performants. Reste le cas des marques qui proposent le bazar en option, ce qui est un moindre mal. Si vous prévoyez d’acheter un VE qui n’est pas doté d’un planificateur, vous pourrez quand même utiliser des services comme celui de Chargemap ou d’ABRP, tous les deux très performants.

Le préconditionnement de la batterie

C’est un peu le corollaire du planificateur, et comme lui, il n’est pas installé nativement dans toutes les voitures électriques, alors qu’à notre humble avis, il devrait. Le système de préconditionnement de la batterie est un dispositif qui sert à préparer la batterie à un usage optimal. Contrairement à une idée reçue, il ne fait pas que préchauffer celle-ci, mais sert à la porter et la maintenir à la bonne température de fonctionnement, c’est à dire aux alentours de 25 degrés. Ce qui signifie que s’il fait trop chaud, il pourra aussi refroidir la batterie avant que le conducteur ne démarre le véhicule. Cela permet en outre d’optimiser la capacité de la batterie et d’augmenter sa durée de vie. Le système de préconditionnement peut être activé de trois façon : soit à distance via une application mobile, soit en utilisant une commande manuelle à bord du véhicule, soit – et c’est l’usage le plus fréquent sur les voitures qui en sont équipées – de façon automatique quand une recharge est programmée. Il va alors se déclencher tout seul en tenant compte des conditions atmosphériques et de roulage dans un laps de temps adapté avant l’arrivée à la borne de recharge, après que l’on ait renseigné cette dernière dans le GPS de la voiture. A ce sujet, rappelons que le système de préconditionnement des Tesla a intégré récemment dans son planificateur le réseau Ionity en plus des Superchargeurs de la marque, et que d’autres seront probablement ajoutés au fur et à mesure de leur développement. Sur certains véhicules, le préconditionnement peut être programmé pour démarrer automatiquement lorsque le véhicule est branché à une source d’alimentation.

La pompe à chaleur

Vous voyez certainement fleurir sur internet ces très envahissantes pubs pour les pompes à chaleur… de maison. Un équipement qui devient de plus en plus répandu également dans les voitures électriques. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Une pompe à chaleur (ou PAC pour les intimes) est un système optimisant la fabrication et la circulation de la chaleur à l’intérieur de la voiture. Il fonctionne en utilisant l’énergie électrique stockée dans la batterie du véhicule pour transférer la chaleur de l’air extérieur à l’intérieur. Pour tenter de faire simple, le fonctionnement de la PAC dépend de l’utilisation d’un fluide frigorigène, qui est comprimé pour augmenter sa température avant de passer dans un évaporateur. L’évaporateur refroidit le fluide, ce qui cause la libération de la chaleur à l’intérieur du véhicule. Lorsque le fluide frigorigène se dilate, il est comprimé à nouveau pour répéter le cycle. La pompe à chaleur sert à maintenir une température confortable à l’intérieur du véhicule sans utiliser de l’énergie provenant du moteur, ce qui améliore l’autonomie de la voiture par temps froid par rapport à une voiture électrique équivalente qui n’en serait pas équipée. Comme pour le planificateur ou le précondionnement, tous les VE n’en sont pas dotés. C’est le cas par exemple des Tesla Model 3 d’avant 2021. Autre cas plus étonnant, celui de l’Audi e-tron Q4, qui bénéficiait d’une pompe à chaleur, mais dont les prochains modèles n’en disposeront plus en raison d’une pénurie de composants nécessaires à sa fabrication. Ce qui n’est pas une très bonne nouvelle pour l’autonomie de ce modèle, qui n’était déjà pas folle.

Le chargeur embarqué

Un chargeur embarqué est un composant important d’un véhicule électrique qui permet de charger la batterie à partir d’une prise électrique standard. Il se compose d’un convertisseur de courant alternatif (AC) en courant continu (DC) qui transforme le courant électrique de la prise domestique en courant électrique utilisable pour charger la batterie et stocker l’énergie. Sa puissance, exprimée en kilowatts (kW), détermine la vitesse à laquelle le véhicule peut charger lorsqu’il est branché sur une prise domestique, wallbox ou petite borne publique. Le fonctionnement du chargeur embarqué dépend de la puissance de sortie et de la tension du chargeur, ainsi que de la capacité de la batterie du véhicule. La durée de charge dépend également de la capacité de la batterie et de la puissance de charge. Les chargeurs embarqués les plus couramment utilisés peuvent charger une batterie complètement déchargée en environ 8 à 10 heures. Attention, les caractéristiques d’un chargeur embarqué peuvent fortement varier d’une voiture à l’autre. Des puissances différentes peuvent parfois être proposées en option sur un même modèle. Si la puissance la plus répandue, notamment sur les chargeurs installés d’origine, est aux alentours de 7 kW, certains chargeurs embarqués proposent jusqu’à 11, voire 22 kW. Il est donc primordial de vérifier ce critère avant l’achat d’un véhicule électrique. Privilégiez un chargeur embarqué de puissance élevée si vous souhaitez recharger fréquemment en dehors de votre domicile. Les voitures électriques récentes disposent souvent d’un chargeur embarqué intégré, ce qui signifie que le conducteur peut simplement brancher le véhicule sur une prise électrique standard pour le charger.

Le câble de recharge

C’est un peu le B.A-ba de l’électrique, mais si nous en parlons c’est que le sujet peut paraitre parfois abscons pour les profanes étant donné le nombre de normes, et ceci d’autant plus que les constructeurs, qui rognent sur les coûts, ne fournissent pas (ou plus) forcément cet équipement indispensable de série. Il faut dire qu’un câble de recharge de qualité, homologué et aux normes peut coûter jusqu’à plusieurs centaines d’euros (les fournisseurs de câbles de recharge pourraient d’ailleurs à ce titre avoir leur rond de serviette dans la liste des marchands de pelle). Mais, quels que soient votre modèle et vos usages, avoir son propre câble toujours avec soi est à notre avis indispensable. Il existe différents types de câbles de recharge en fonction des normes du pays, mais en Europe, les deux types courants sont Type 2 et Combo CCS. Le Type 2 est le standard européen et permet une recharge de courant alternatif allant jusqu’à 43kW. Le Combo CCS est dédié à la recharge rapide en courant continu et équipe la plupart des voitures et bornes de recharge. Le nec plus ultra étant le câble “multiprises” doté d’un système d’embouts compatibles avec toutes les prises et bornes du marché. Détail qui a son importance, un câble de recharge standard est assez rigide, mesure généralement 5 mètres de long et peut peser jusqu’à 5 kilos. A prendre en considération notamment pour son stockage car cela peut prendre beaucoup la place dans une voiture, et ce n’est pas toujours très facile ni agréable à manipuler !

Les jantes aéro

Même si elles ont pu être également montées sur des thermiques, les jantes “aero” font partie des éléments qui caractérisent principalement les voitures électriques. Ce sont des jantes spécialement conçues en vue d’améliorer l’aérodynamisme et la performance grâce à un design spécifique qui réduit la résistance à l’air et donc la consommation d’énergie, ce qui augmente l’autonomie de la voiture. Les jantes “aero” peuvent être en forme de disque plein, aplati ou arrondi pour minimiser la turbulences d’air autour des pneus. De nombreux tests ont montré que la réduction de la résistance à l’air peut entraîner une économie de consommation d’énergie de 3 à 4% selon les modèles, ce qui se traduit par une augmentation de l’autonomie. Autre effet induit, les jantes ou couvre-jantes aero peuvent également contribuer à une meilleure stabilité et une meilleure conduite en réduisant les forces de turbulence qui agissent sur la voiture. Du point de vue esthétique, toutes les aero ne sont pas conçues avec le même bonheur. Celles de la Tesla Model 3 “standard” sont par exemple réputées pour leur efficience. En revanche, côté design…

Le frunk

Comme les jantes aero, le frunk n’est pas né avec la voiture électrique, mais celle-ci a largement contribué à sa généralisation. Frunk ? Qu’est-ce que c’est ? Le “frunk” (contraction de “front trunk”, ou coffre avant en français) est un compartiment de rangement situé sous le capot avant d’une voiture. C’est aussi une caractéristique qui s’est fortement répandue sur les voitures électriques du fait de la place gagnée entre autres par le fait que le moteur électrique ne nécessite pas autant d’espace que les moteurs à combustion interne. Le frunk est souvent utilisé pour ranger des articles moins encombrants, comme une valise cabine, ou un deux sacs à dos, et bien sûr, souvent, l’incontournable câble de recharge. En outre, il offre un accès facile à des bagages utilisés fréquemment sans avoir à ouvrir le coffre arrière. Il s’agit selon nous de l’un des équipements devenus incontournables de la voiture électrique, de par son aspect pratique, et du fait qu’il permet d’exploiter intelligemment l’espace gagné par la suppression de nombreux organes mécaniques. Vérifiez bien que votre future voiture en dispose, car étonnamment elles n’en sont pas toutes équipées, certains modèles reprenant l’architecture des thermiques, avec un moteur avant et toutes ses dépendances technologiques sous le capot, comme c’est par exemple le cas pour la Hyundai Kona.

En conclusion

Il existe de nombreuses autres spécificités propres aux voitures électriques, mais celles-ci constituent l’essentiel à vraiment prendre en compte lors d’un achat, et elles feront toute la différence à l’utilisation, en termes de confort, d’organisation et de planification de vos trajets. Certaines sont même de véritables sources de rassurance, un point essentiel à prendre en compte lorsqu’on voyage. Bonne route !