Entre les modèles des constructeurs locaux et ceux des marques étrangères, la voiture électrique était présente en force au salon de l’automobile de Pékin. Premier bilan !

La Chine étant devenue le premier marché mondial pour l’électrique en termes de volume, difficile de ne pas être tenté d’aller jeter un œil au salon de l’automobile de Pékin ! Organisé en alternance avec celui de Shanghai, le salon permet de « prendre la température » d’un marché chinois appelé à devenir un véritable eldorado pour la voiture électrique. Si le véhicule thermique reste encore très présent, l’électrique monte très clairement en puissance.

Voitures électriques : plusieurs années d’avance sur l’Europe

BMW i3, Tesla Model S et X, etc… au-delà des modèles hybrides rechargeables et électriques que nous connaissons déjà en Europe, le salon de Pékin regorge de véhicules électriques portés par des marques chinoises, parfois issues de joint-venture avec des marques étrangères. Une véritable caverne d’Ali Baba où on ne peut pas tourner la tête sans apercevoir un nouveau modèle. Citadines, petits ou grands SUV, berlines, il y en a pour tous les goûts avec des autonomies et des niveaux de finitions plus ou moins importants. De quoi répondre à la clientèle populaire, en quête de véhicules accessibles financièrement, tout comme aux « CSP+ », à la recherche de modèles plus orientés « premium ». Une offre particulièrement riche qui donne l’impression que la Chine a plusieurs années d’avance par rapport aux équivalents que nous pourrons être amenés à trouver sur le marché européen à l’horizon 2022-2025.

Côté batterie, on parle de 20-25 kWh pour les petits modèles, comme la BAIC EC200 qui est aujourd’hui la voiture électrique la plus vendue en Chine, à 70 kWh voire au-delà pour les plus modèles haut de gamme. Par rapport à tout ce que nous avons pu croiser, la moyenne est de l’ordre de 50 kWh avec des autonomies allant de 300 à 400 km.

Le salon Pékin souligne également l’essor des spécialistes de l’électrique. Denza, BEJV, Sol… aux marques directement lancées par les constructeurs chinois et/ou européens s’ajoutent de nombreuses startups qui tentent de percer sur le marché. Parmi elles, on pense notamment à Byton, qui a révélé son premier modèle en début d’année au CES Las Vegas, où à Nio qui disposait d’un stand impressionnant à Pékin pour présenter son SUV électrique ES8. Pour s’en approcher, il fallait jouer des coudes, preuve que les journalistes comme le grand public ne sont pas indifférents aux charmes de la fée électricité.

Les véhicules thermiques toujours très présents

Vu de l’Europe, on a l’impression que tout est en train de basculer en Chine. Ce n’est en fait qu’une demi-vérité. Car si les voitures électriques sont bien plus nombreuses à Pékin qu’elles ne le sont sur nos salons automobiles européens, les véhicules thermiques prennent encore largement le dessus. A la louche et en dehors du hall « nouvelles énergies », dont nous vous parlerons plus tard, ils représentent toujours un bon 80 % des modèles exposés sur les stands des constructeurs.

N’oublions pas les faits ! Les quotas « nouvelles énergies » prévus par les autorités chinoises sont fixés à 10 % et à 12 % en 2019. Sur les 27.5 millions de voitures vendues en Chine l’an dernier, les volumes attendus sont effectivement énormes. Mais dans la logique des constructeurs, cela signifie qu’ils peuvent continuer à vendre 90 % de véhicules thermiques. Et ils ne semblent pas vouloir s’en priver !

Très populaires en Chine, des marques comme Audi ou Buick continuent à mettre en avant les grosses berlines thermiques dont les conducteurs chinois raffolent. Idem pour DS. Présentant sa nouvelle DS7 à Pékin, la marque premium du groupe PSA reléguait dans un coin de son stand son futur système hybride rechargeable e-tense, annoncé pour le printemps 2019. Plus étonnant : Smart qui a pourtant entamé sa conversion vers le tout électrique aux Etats-Unis et en Europe, ne présentait que des modèles thermiques sur son stand pékinois.

De façon générale et hormis les modèles qu’ils proposent déjà en Europe, on s’aperçoit que les constructeurs étrangers portent peu de modèles électriques en leur nom, préférant les réserver à d’autres marques issues de joint-venture créées avec d’autres acteurs chinois.

Il y a bien sûr quelques exceptions comme Hyundai, qui dispose d’un modèle 100 % électrique pour le marché chinois, ou Nissan qui révélait à Pékin la nouvelle Sylphy, une grande berline spécialement conçue pour le marché.

Un marché appelé à se développer

Si le gouvernement tient ses objectifs, la part de marché de l’électrique ne devrait qu’augmenter au cours des prochaines années et il y a fort à parier que le salon de Pékin aura encore un tout autre visage d’ici 4 ou 6 ans, lorsque les quotas imposés par les autorités seront beaucoup plus contraignants.

Nous reviendrons plus en détails sur les différents modèles chinois que nous avons pu croiser à Pékin dans un article synthétique à paraitre la semaine prochaine. Restez branché !