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Sur le papier, ils ont tout pour plaire : un moteur thermique pour les longs trajets, un moteur électrique pour les petits trajets du quotidien. Ou comment profiter des avantages de la propulsion électrique sans son principal inconvénient : son autonomie limitée. Pourtant, à y regarder de plus prêt, l’hybride rechargeable est loin d’être une solution aussi vertueuse que ce que les constructeurs veulent nous faire croire. Explications.

I. Définition

Commençons déjà par définir précisément ce qu’est la technologie hybride rechargeable. Souvent confondue avec l’électrique à prolongateur d’autonomie, l’hybride rechargeable repose pourtant sur un principe différent : le moteur thermique peut, dans certaines situations, propulser seul ou associé au moteur électrique, le véhicule. Technologiquement plus complexe que l’électrique à prolongateur d’autonomie, l’hybride rechargeable oblige à avoir un moteur thermique beaucoup plus puissant qu’un simple prolongateur d’autonomie dédié exclusivement au rechargement de la batterie.

Fonctionnement hybride oblige, il faut nécessairement coupler les deux moteurs entre eux par l’intermédiaire d’un système assez sophistiqué. Plusieurs solutions techniques de couplage existent. Toutes ont en commun le fait d’être techniquement complexes.

La pionnière du genre, la Chevrolet Volt / Opel Ampera entre en toute rigueur dans cette catégorie puisque dans certaines conditions, le moteur thermique peut entrainer les roues avant par l’intermédiaire d’un train planétaire. Son fonctionnement s’apparente alors à celui d’une voiture « full hybrid ». Un choix technologique qui à l’usage ne se révèle pas nécessairement très pertinent étant donné la part des kilomètres effectués en mode 100 % électrique ou en mode prolongateur d’autonomie.

Ce n’est pas le cas de la Prius rechargeable, qui du fait d’une autonomie EV d’à peine 20 km, a régulièrement recours à son moteur thermique pour propulser la voiture, même lorsque la batterie Li-ion est pleine (sur autoroute par exemple).

II. Une technologie intrinsèquement chère

Ce n’est pas Carlos Ghosn qui dira le contraire : le principal inconvénient de la technologie hybride, c’est son prix. Surtout lorsque celle-ci se décline en version rechargeable, i.e équipée d’une batterie Li-ion d’une capacité suffisante pour parcourir plusieurs dizaines de kilomètres en tout électrique. En se fiant au prix catalogue des hybrides rechargeables aujourd’hui disponibles, certains ne manquent pas de faire remarquer qu’il coutera généralement moins cher d’acheter (ou de louer) un pur VE pour les besoins du quotidien, plus une voiture hybride d’occasion pour les trajets plus longs pour lesquels l’autonomie d’un VE à batterie est insuffisante ou trop contraignante à l’usage…

A ceux qui rétorquent que la BMW i3 s’affiche au même prix que les hybrides rechargeables les moins chères du marché, il faut rappeler qu’une part non négligeable du coût d’une i3 REX est à affecter à son architecture très spécifique (coque autoporteuse en PRFC, chassis, matériau habitacle en fibres naturelles, etc…) plus qu’à celui de son prolongateur thermique pourtant facturé au prix fort…

Autre faiblesse récurrente déjà citée à plusieurs reprises sur ce blog concernant les véhicules hybrides rechargeables : l’encombrement et le poids du groupe motopropulseur (batterie incluse).

Sur ce point, la BMW i3 REX se distingue très nettement d’une hybride rechargeable si l’on juge le volume habitable offert ramené à son encombrement réduit (3,99 m de long) et son poids à vide (~ 1,3 t).

III. Une technologie réservée à des usages bien précis…

Le point sur lequel tout le monde s’accorde, c’est l’absurdité des consommations annoncées par les constructeurs (cycle européen NDEC). Dans la vraie vie, la consommation d’une voiture hybride rechargeable peut facilement varier d’un facteur 1 à 3 selon la nature du parcours envisagé et la part des kilomètres effectués en mode électrique pur.

A cet égard, les propriétaires de Chevrolet Volt/Opel Ampera constituent de très bons exemples : jusqu’à 250 km par jour quelque soit le parcours et les conditions météorologiques, la Volt/Ampera constitue un choix tout à fait intéressant. Un constat qui le sera d’autant plus que l’utilisateur pourra recharger la batterie au cours de la journée. Si cette possibilité est toujours garantie, les ambassadeurs du VE ne manqueront pas de faire remarquer qu’un pur VE conviendra également, quitte à adapter un peu sa conduite dans certains cas de figure.

IV. … pour des véhicules plutôt orientés haut de gamme

Le coût intrinsèquement élevé de la technologie hybride rechargeable la réserve de fait, au moins pour l’instant, à des véhicules plutôt haut de gamme.

Courant 2014, deux nouveautés (très) attendues devraient à nouveau confirmer cette tendance : l’A3 e-tron et sa soeur jumelle, la Golf VII GTE.

Rendez-vous d’ici quelques mois pour juger sur pièce…