Volkswagen a fait le point sur sa stratégie pour développer la voiture électrique. Selon le constructeur, il est impératif de se pencher sur les réseaux électriques.

VW veut devenir un acteur sur le secteur de l’électricité, en travaillant avec les fournisseurs. Le constructeur révèle que 6 500 GWh d’électricité ont été perdus en 2019, rien qu’en Allemagne, à cause de déficits de stockage sur le réseau. Cela aurait permis d’alimenter 2,7 millions de véhicules « zéro émission » pendant un an.

Volkswagen s’est exprimé sur les besoins des manufacturiers automobiles pour que leurs ventes de voitures électriques décollent. En dépit de l’arrivée de modèles attrayants, plusieurs problèmes subsistent pour en faire un marché viable à long terme.

L’infrastructure de recharge est évidemment l’un des obstacles les plus souvent cités. C’est pour cela que Volkswagen travaille de concert avec Ionity en Europe, mais aussi avec Electrifying America aux États-Unis.

Pour le moment, le géant allemand admet que la recharge publique dépend beaucoup de partenaires comme ces firmes. Ainsi, il rappelle que Ionity représente 18 000 points de charge en Europe.

Le problème, c’est que la recharge extérieure au domicile et au travail ne représente que 30 % des usages. La marque allemande explique que seuls 12 % des propriétaires de voitures électriques comptent sur les stations publiques.

Hormis ceux-ci, 70 % rechargent via une wallbox, et 11 % via une prise domestique, selon un sondage qu’a organisé VW. Parmi les 70 % utilisant des wallbox, 70 % ont adapté leur installation pour bénéficier d’énergies renouvelables.

Au total, ce sont 42 % des propriétaires de Volkswagen électriques qui ont installé des panneaux photovoltaïques. La marque constate donc la volonté de ses clients de devenir autosuffisants en énergie.

L’intérêt de la recharge bidirectionnelle

Volkswagen a par ailleurs interrogé ses clients sur les technologies de recharge qu’ils aimeraient utiliser. Ils sont 90 % à vouloir des technologies intelligentes, qui pourraient alimenter directement les voitures via l’énergie solaire par exemple. Ils sont également 80 % à souhaiter la charge bidirectionnelle, ce qui pousse VW à montrer un intérêt pour cette technologie.

Plusieurs constructeurs, dont Renault, travaillent d’arrache-pied sur la charge bidirectionnelle. Celle-ci permettrait ainsi aux usagers de voitures électriques d’alimenter le réseau avec la batterie de leur véhicule. VW juge que les voitures électriques devront servir, à l’avenir, d’unités mobiles de stockage d’énergie. En somme, les véhicules deviendraient des batteries externes à grande échelle.

Volkswagen y voit aussi un intérêt, pour pouvoir économiser et mieux redistribuer l’énergie si cette technologie sert à grande échelle. Selon le constructeur, optimiser la consommation et le stockage d’électricité permettrait de proposer des coûts moindres aux usagers.

À terme, cela pourrait permettre notamment de réduire le prix de la recharge sur les bornes, notamment chez Ionity. VW rappelle toutefois que ce sont les opérateurs, comme Ionity, qui fixent les tarifs, et non les constructeurs.

La question de la durée de vie des batteries se pose évidemment, puisque la charge bidirectionnelle les solliciterait davantage. Sur ce point, Volkswagen se veut rassurant : les batteries de nouvelle génération seront adaptées à cet usage. De plus, leur durée de garantie, en temps comme en kilométrage, ne changera pas.

Développer des solutions pour les citadins

De telles solutions ont pour intérêt de faire progresser la voiture électrique, sans satisfaire toutefois tous les usagers. Volkswagen n’oublie pas les habitants de zones urbaines qui voudraient acquérir une voiture électrique.

La marque rappelle notamment que sa prochaine génération de batteries permettra 700 kilomètres en une charge. Avec un usage quotidien modéré, puisque les habitants des villes utilisent aussi les transports en commun, VW avance que la recharge ne sera pas plus régulière pour ces propriétaires qu’un plein d’essence.

Ainsi, ils pourront utiliser les bornes publiques ou les points de recharge d’opérateurs comme Ionity, à la manière d’une station-service. Volkswagen avance aussi des idées comme des services de valet pour les grandes villes. Ceux-ci pourraient alors s’occuper de la recharge des voitures électriques pour faciliter la tâche aux propriétaires.

En conclusion de ses explications, Volkswagen fait le bilan de ce que requiert déjà la transition. « L’accélération de l’e-offensive », comme le décrit la marque, requiert des stations de recharge plus rapides, des solutions intelligentes pour la maison, des énergies renouvelables et des logiciels plus modernes.