Plan S : C’est le nom du programme ambitieux de Kia annoncé en début d’année pour intensifier les ventes de ses modèles électriques. La première phase de ce programme vient d’être révélée. Elle prévoit l’introduction de 7 nouveautés d’ici 2027.

Nom de code CV

Avec pour nom de code « CV », le premier de ces véhicules se présentera sous la forme d’un SUV électrique qui sera dévoilé au cours de l’année prochaine et commercialisé dans différentes régions du monde, dont l’Europe. Il sera le premier à s’appuyer sur la nouvelle plateforme internationale modulaire e-GMP développée avec la maison mère Hyundai depuis 2017.

Cet engin, annoncé depuis avril dernier, devrait s’appuyer sur le concept Imagine révélé en 2019 au salon de Genève. Le discours de Ho-Sung Song, PDG de Kia, n’apporte pas de précisions concernant ce modèle, ne confirmant ni n’infirmant l’autonomie de 480 km obtenu d’un pack qui se régénèrerait en moins de 20 minutes. Il a juste évoqué de hautes performances de recharge.

En revanche, le constructeur assure que le modèle CV inaugurera la nouvelle orientation stylistique visible sur les électriques à venir. Et ce, en englobant « les notions de progrès et de diversité ».

Le concept Imagine inspirera le prochain SUV électrique de Kia.

7 nouveautés d’ici 2027

Depuis 2011, Kia a lancé sur les routes 100.000 véhicules électriques. En commençant par la Ray EV réservée au marché coréen et conforme au format japonais des K-cars.

En 7 ans, à partir de 2021, Kia a prévu de lancer 7 nouvelles voitures 100% électriques. Le visuel d’illustration qui esquisse cette gamme à venir ne fournit pas d’indications véritablement exploitables.

Ce développement devrait idéalement s’accompagner d’une progression des véhicules branchés dans les ventes. Ces derniers représenteraient 20% des nouvelles immatriculations d’ici 2025 « sur des marchés à la pointe de la technologie tels que la Corée du Sud, l’Amérique du Nord et l’Europe ». Cette part progresserait jusqu’à 25% de la totalité des ventes mondiales à l’horizon 2029.

Innovations

Kia promet des innovations à différents niveaux. D’abord en rendant possible l’adaptabilité de sa gamme électrique aux besoins et demandes d’une vaste clientèle diversifiée dès la planification du véhicule, mais aussi en cours de développement et même de production. Le constructeur envisage ainsi des citadines, des routières et des sportives. Le tout s’appuyant sur sa nouvelle plateforme e-GMP conçue pour assurer « une habitabilité incomparable ».

Kia Motors cherche également à faire évoluer ses méthodes de vente en matière de véhicules électriques, alignant des formules d’achat diversifiées, la possible location des batteries, et des propositions autour des packs en seconde vie.

A l’échelle du monde, hors Corée du Sud, les concessions capables d’entretenir les modèles électriques seront triplées, passant de 600, à la fin de cette année, à 2.000 adresses en 2023.

Recharge

Afin de réussir son pari électrique, Kia Motors compte se montrer plus actif en matière d’infrastructures de recharge. Notamment en établissant des partenariats au niveau international avec des sociétés spécialisées dans ce domaine. Ainsi avec Ionity pour l’Europe. Le constructeur espère reproduire ce schéma aux Etats-Unis et en Chine avec des réseaux d’importance équivalente.

En coopération avec les gouvernements des territoires, il se propose aussi de prendre part à la construction des systèmes de recharge, ainsi qu’à la conversion à l’électrique des transports publics.

« Kia considère l’expansion des infrastructures de recharge électrique comme une condition sine qua non de la démocratisation des véhicules électriques, et continue d’explorer diverses activités au niveau mondial en vue de faciliter l’accès des conducteurs aux solutions de recharge », justifie-t-il.

Recharge dans les concessions

Les concessions et autres points de vente et de services Kia vont être de plus en plus sollicités pour proposer des points de recharge. La feuille de route du constructeur prévoit que seront installés 2.400 chargeurs supplémentaires dans ces établissements en Europe, 500 en Amérique du Nord et 1.500 en Corée du Sud d’ici 2030. Dans ce pays qui a vu naître la marque et sa maison mère, Hyundai Motor Group implantera de son côté 120 chargeurs ultrarapides avant la fin de l’année prochaine dans différents centres urbains ainsi que le long de 12 autoroutes reliant 8 provinces du territoire.

Avis de l'auteur

La présentation du Plan S par Ho-Sung Song, à l’occasion d’une cérémonie organisée à l’usine de Hwasung, en Corée du Sud, n’apporte pas vraiment du nouveau par rapport à l’annonce initiale en début d’année. Nous y gagnons une jolie esquisse.

Au moins, la crise sanitaire du Covid-19 ne semble pas avoir affecté l’ambition de Kia pour s’imposer comme l’un des constructeurs les plus dynamiques en matière de voitures électriques à batterie de traction.

C’est surtout au niveau de la recharge que nous pouvons entrevoir quelques difficultés. En particulier concernant la disponibilité du matériel. Trop souvent les bornes implantées dans les concessions sont inaccessibles aux heures de fermeture des établissements. C’est pourtant pendant ces périodes qu’elles peuvent se montrer les plus utiles.

Le dimanche soir par exemple, lors des retours de week-ends, combien d’électromobiliens ont déjà été piégés par des infrastructures de recharge physiquement inaccessibles ou hors tension devant les concessions. C’est contre-productif et ce scénario rend frileux pour les déplacements futurs.

Autre problème : Les bornes monopolisées aux heures d’ouverture par les véhicules d’essai.

La recharge dans les concessions, c’est un service qui dépend trop du bon vouloir des dirigeants et du personnel présents. Le modèle privilégié un temps par Nissan, d’installer des bornes sur les parkings de grands magasins, est d’une plus grande souplesse. A condition que la maintenance soit efficace et les interventions urgentes réalisées rapidement.