Lors du salon de l’auto de Genève, nous avons pu nous entretenir avec Paul Lin, qui nous a présenté la marque BYD et ses atouts pour percer sur le nouveau marché que constitue la voiture électrique.
Août 2010 : il s’est vendu plus de voitures dans l’agglomération de Pékin (17 millions d’habitants) que dans l’ensemble des concessions automobiles françaises (66 millions d’habitants).
Pour vous familiariser avec quelques constructeurs chinois, voici les principaux :
- Chery, fabricant de la QQ, la « 2 CV » chinoise ;
- Geely, qui a racheté à Ford en mars 2010, le constructeur suédois Volvo ;
- SAIC, le constructeur publique, de Shanghai, qui travaille depuis 15 ans avec GM et Volkswagen ;
- BAIC, basé à Pékin ;
- BYD, basé à Shenzhen.
Lors du salon de l’automobile de Genève, nous avons pu interviewer monsieur Paul Lin, porte parole de la marque BYD :
BYD est un fabricant de batteries crée en 1994, qui est devenu en 2001 le leader mondial des batteries, avec actuellement 30 % des batteries de téléphones mobiles au niveau mondial.
En 2003, BYD s’est diversifié dans la construction de voitures, 100 % électriques et hybrides plug-in, avec prolongateur d’autonomie thermique. Ils ont baptisé cette dernière gamme « Dual Mode », la deuxième génération de véhicules hybrides.
Aujourd’hui BYD n’a « vendu » que 2 000 véhicules électriques l’année dernière, mais cette société chinoise, qui a décidé de construire des voitures et des bus (Gamme K9) autour de ses batteries, a de très grandes ambitions.
En effet, de manière générale, en 2009 BYD a produit 491 000 voitures traditionnelles. BYD a prévu pour 2010 la vente de 700 000 véhicules ! Nous guettons les chiffres définitifs pour 2010. Il faut savoir que depuis 2009, la Chine est le premier marché mondial de l’automobile. En 2010, 70 % des 18 millions des voitures vendues sont étrangères. La marge de progression des constructeurs nationaux est donc considérable.
En 2009, la Chine a lancé un plan décennal « voitures propres » qui vise la place de numéro un mondial des voitures électriques, avec 5 millions de véhicules électriques en 2020 pour le territoire chinois. 15 milliards de dollars sur trois ans sont prévus pour les divisions R&D des constructeurs nationaux retenus. Pour rappel en France, le Grand Emprunt finance le « véhicule du futur » à hauteur d’un milliards d’euros sur cinq ans… Avec de telles bases, BYD va se lancer à la conquête de monde.
Vous allez adorer la vidéo institutionnelle :
Vous pouvez aussi télécharger la brochure, très claire, de BYD.
BYD va lancer la commercialisation de ses véhicules aux USA début 2012 et en Europe fin 2012, via ses propres concessions et des distributeurs. L’entreprise vise surtout le marché des voitures taxi.
La E6, qui était présentée à Genève, est un monospace électrique taxi de grande taille, d’une autonomie de 300 km, avec une possibilité de recharge rapide.
Pas de doute, après avoir copié les TGV, les Airbus, produit 100 millions d’iPhone et 15 millions d’iPad, les chinois seront redoutables sur le marché de la voiture électrique, au niveau du prix et et de la qualité.
Pourquoi cette affirmation ? Parce que les chinois ont bien intégré que les brevets des voitures thermiques sont européens, américains ou japonais. Tout est à conquérir au niveau de la voiture électrique, qui va marque une rupture profonde dans le marché automobile, donc des opportunités pour des challengers, sans historique à gérer.
D’autre part, les chinois savent que la voiture électrique n’aura du succès que par le prix. Or, avec les Indiens, les Chinois visent tout secteurs confondus le low-cost, voire l’ultra low-cost. Face au prix, les brevets européens ou américains ne feront pas le poids, si les voitures produites sont plus chères.
Devinez qui vient de créer une Joint Venture avec BYD ? Daimler. Pour rappel, Daimler est le premier constructeur européen a avoir testé des véhicules électrique à batteries. Les leaders font des deals avec les leaders. Les deuxièmes de cette course disparaîtront…
on dit quelle se vent 45000$ trop cher
a quelle prix
cest quoi le prix
C’est une véritable catastrophe de voir Daimler c’est à dire Mercedes (possession de Deutsche Bank elle même possession des Saoudiens) se mettre dans une joint venture avec BYD. Ils ne sont là que pour saboter et freiner la F3-DM exactement comme ils ont saboté la Swatch mobile qui devait normalement être une hybride électrique. C’est un scandale que cette société de m… puisse refaire ce sale coup.
On en mangeait pas assez du Made in China…
BYD a déjà une bonne réputation pour faire des déclarations fantaisistes. Pour 2010, BYD a produit 520 000 voitures particulieres (tres loin des 800 000 que la firme avait prévu), dont… 33 e6 (sa voiture electrique), et 417 F3DM (sa voiture hybride). ce qui ne l’empêche pas d’annoncer que BYD sera le plus grand constructeur automobile du monde en 2025.
D’après certaines révélations de WikiLeaks, les autorités américaines pensent que les voitures actuelles de BYD « empruntent » tellement de technologie occidentale que les tribunaux de ces pays n’auraient aucune peine à en interdire la vente.
Ce qui ne veut pas dire que la Chine ne sera pas un concurent redoutable un jour… Mais il faut aussi rester réaliste. Savoir assembler un iPad grâce a sa main d’oeuvre bon marché ne veut pas dire que la Chine est prête à en concevoir un ou à en commercialiser un.
Oui, Yoann, je pense à la même chose.
Et je rajouterai, pour l’instant, ils ne savent pas bien faire les « crash-tests Made-in-Europe ».
Et c’est là que nous avons encore le « savoir-faire » et une petite avance technologique.
Pour la qualité, il faudra voir !
Quant à Bolloré, ce qu’il veut dire, c’est que d’acheter un moteur électrique et son électronique est plus facile que de développer un moteur thermique, surtout avec les nouvelles normes EUROs.
Les « constructeurs » étaient avant-tout des motoristes, et maintenant ils sont en concurrence avec des « assembleurs », et je pense qu’ils vont perdre du terrain. Bolloré est un « assembleur » qui s’est associé à des partenaires, carrossier et équipementiers, voyant là une opportunité de développement moins rigide que celle de nos grands constructeurs. Pour info, c’est une PME Toulousaine qui fait l’électronique de ces 4000 petites voitures. Les ingénieurs de chez Renault et PSA sont en train de changer de métier, à terme, se seront des électroniciens de puissance, des électrotechniciens, des chimistes, des électriciens, etc. C’est bien ! La concurrence ne pourra que mieux servir à réduire les coûts !
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Article intéressant.
Julien, il n’y a pas de « 2CV » chinoise, il n’y a que la 2CV Citroën, la seule, l’unique. On ne compare pas l’incomparable!
Ceci étant dit, oui, les ambitions chinoises sont intéressantes, justement parce que l’électrique est un nouveau monde.
Bon, n’oublions pas quand même que l’électricité en Chine est produite surtout à partir de charbon et de pétrole, donc la signature CO2 des VE en Chine est pas si faible que ca….
Bref, cette autonomie de 300km est intéressante. A priori, l’autonomie d’un VE peut être assez élevée sous réserve de sacrifier quelque chose : le prix (Tesla), le confort, la sécurité, la finition…. D’après ce que dit Yoann, la finition de l’E6 est assez basique, qu’en est-il de la sécurité et du confort?
» les chinois seront redoutables sur le marché de la voiture électrique, au niveau du prix et et de la qualité. »
Au niveau du prix, je pense que ça peut être le cas, par contre au niveau de la qualité je suis sceptique. Rappelles toi l’odeur de plastique de la E6 et la qualité de finition très basse de cette voiture.
On ne s’improvise pas constructeur de voiture du jour au lendemain, spécialement sur l’aspect qualitatif (même topo pour Tesla). Par contre, il est vrai qu’en maitrisant la technologie des batteries, ils ont une carte à jouer.
D’ailleurs, un certain entrepreneur breton (Bolloré) disait qu’il était plus facile pour un fabriquant de batteries de devenir constructeur de voiture que l’inverse… je n’en suis pas si sur, mais l’avenir nous dira qui a raison !