Alors que l’autonomie des voitures électriques devient souvent plus généreuse avec les nouveaux modèles, se déplacer relativement loin avec ceux équipés de batteries de moins de 30 kWh reste encore souvent une loterie.
Le déplacement
Il ne s’agissait pas d’aller très loin, entre Noël et la nouvelle année, juste de rejoindre la Vendée depuis le Nord de la Bretagne.
Le trajet réalisé pour des besoins propres à la rédaction d’Automobile Propre, depuis les environs de Dinan (22), jusqu’à La Roche-sur-Yon, comptait à peine plus de 250 kilomètres.
Avec un Kia Soul EV 27 kWh, plus de 220 kilos de personnes à bord, une température de 6-10° C, un temps calme, et presque 200 km de voies rapides, il fallait recharger au moins une fois le pack avant d’arriver à destination.
A condition d’opter pour la bonne station avec bornes rapides d’où l’on ne repartirait qu’avec 83 ou 93% d’énergie, selon les scénarios internes du petit crossover électrique coréen.
Avant Nantes
Sur un tel trajet, il convenait de s’assurer de pouvoir passer les environs de Nantes (44) avec suffisamment d’énergie pour ne pas se retrouver en difficulté en cas de bouchons sur le périphérique.
Résolument pessimiste, l’estimation d’autonomie donnée par le Soul EV après la recharge complète de la nuit ne laissait espérer guère mieux qu’un arrêt à Nozay (44), après 130 km de route depuis le départ. Mais c’est pourtant la zone industrielle l’Erette de Héric que nous avons visée, 20 km plus loin.
Et nous avons eu raison, car l’addition de l’autonomie restante et du kilométrage déjà parcouru n’a cessé de progresser au fil du trajet, pour finalement nous amener à la borne bien opérationnelle du service Sydego, avec une marge indiquée de 10 km, sans doute plus grande encore.
Soit au moins 160 km de rayon d’action dans notre contexte favorable d’un certain côté (temps calme), mais moins de l’autres (4 voies, température extérieure au départ).
Ca se gâte ensuite
Si la première recharge, facturée 7,25 euros avec le badge Chargemap, arrêtée automatiquement à 93% après une relance, nous laissait espérer un déplacement idéal, la suite ressemble cependant à une succession de cas d’école malheureux.
Bien que rien ne le nécessitait, mais par prudence au cas où les bornes ne seraient pas disponibles à l’hôtel où nous avons réservé pour la nuit, nous tentons une connexion sur la borne rapide de Boufféré (85), à 65 km de Héric.
La manipulation de l’ancien pistolet CHAdeMO n’est pas des plus évidentes et le système de verrouillage est bloqué. Nous insistons et arrivons à démarrer la recharge qui s’arrête quelques dizaines de secondes plus tard avec un message indiquant que l’opération a été interrompue par le véhicule. Une ou 2 autre(s) tentative(s) se solde(nt) de la même façon.
Je doute que le véhicule soit en cause, d’autant plus que 3 jours auparavant un commentaire sur Chargemap témoigne déjà d’une impossibilité de s’approvisionner ici en énergie.
Doublement des bornes
Heureusement nous disposons d’assez d’énergie pour continuer notre route. Un rapide contrôle postérieur montre que nos essais infructueux n’ont pas été facturés, alors que le véhicule indique (à tort ?) avoir reçu tout de même une petite quantité d’énergie dans la batterie.
Cette mésaventure rappelle qu’un doublement des bornes, au minimum, permettrait de résoudre la plupart des problèmes de recharge. Les réseaux rapides Tesla, Ionity et Fastned, par exemple, font même beaucoup mieux le plus souvent.
Et c’est bien ce type de stations qui donne confiance dans les déplacements plus ou moins lointains. Surtout avec des véhicules électriques qui offrent moins de 150 km d’autonomie après une précédente recharge rapide le plus souvent incomplète.
Mais peut-on attendre des établissements organisateurs de service public les mêmes investissements que ceux effectués par des industriels souhaitant que se développent les ventes de leurs modèles branchés ? Toute la question est là !
Les bornes universelles de l’hôtel
Avant de valider notre réservation dans un hôtel à quelques kilomètres au Nord de La Roche-sur-Yon (85), nous avions bien pris soin de nous faire confirmer que nous pourrions y recharger notre Kia Soul EV.
« Oui, sans problème, car notre établissement est équipé de bornes universelles qui permettent d’y brancher toutes les voitures électriques qui existent », nous avait-on répondu.
Sur place, notre déception est grande. Il s’agit de 3 bornes de recharge à destination Tesla, dont 2 – celles qui sont sous abri – sont réservées aux modèles du constructeur américain. Aussi gratuite d’utilisation, la dernière est bien à disposition des autres VE, mais ne peut s’utiliser qu’avec le câble attaché pour connecteur Type 2 sur le véhicule.
Ce qui élimine tout de même les Kia Soul EV, anciennes Nissan Leaf, Mitsubishi i-MiEV et l’hybride rechargeable Outlander, Peugeot iOn, Citroën C-Zero, etc. Sauf à investir dans un adaptateur à plus de 200 euros qui ne servira peut-être même pas 2 fois dans l’année.
Repli sur la borne rapide de La Roche-sur-Yon
Notre inquiétude commençait à grimper. Ceci parce que nous avions programmé d’interviewer le lendemain un électromobilien à Noirmoutier (85) à 80-90 km de notre lieu d’hébergement où nous devrons revenir le lendemain soir.
Alors nous décidons en dépannage d’utiliser la borne rapide disponible à La Roche-sur-Yon, place du Genêt. Dommage, l’ancienne implantation, à proximité de notre hôtel, a été supprimée. Nous allons donc devoir contourner la ville, ce qui se fait plutôt facilement et rapidement.
Sur place, notre badge Chargemap est refusé plusieurs fois avec le motif « Carte non reconnue ». Et nous ne sommes pas les seuls, à en croire quelques commentaires relatifs à cette station. Nous appelons donc l’assistance qui nous renvoie directement vers Chargemap alors que nous sommes persuadés que ce dernier n’est pas en cause, vu que l’étape de présentation de la carte bleu clair a bien fonctionné à Boufféré 2 ou 3 heures auparavant.
N’ayant pas le choix, nous appelons quand même, mais le problème d’identification se résout avant même de nous faire connaître. Intervention de la première assistance (AlizéCharge) ? Communication rétablie avec la borne ?
Problème traité trop légèrement
Quoi qu’il en soit, le problème a été traité trop à la légère par l’opérateur du réseau (ou son délégué). C’est agaçant et peu encourageant ! L’opération a été facturée 5,87 euros.
Lors de notre séjour, nous avons rencontré plusieurs électromobiliens vendéens qui ont fait état d’une dégradation globale du service de recharge du territoire, sous-entendant que le SyDEV, le syndicat de l’énergie qui a développé le maillage départemental, s’est tourné vers d’autres priorités, notamment la mobilité hydrogène.
L’un d’eux évoquait la disparition des bornes expérimentales CityCharge, chacune fixée et alimentée en électricité par un lampadaire. Nous avons effectivement pu retrouver l’une d’elles, entourée de plastique noir.
Nos recharges sur les bornes accélérées en voirie se sont en revanche toutes bien déroulées. Et ce, avec une identification rapide et une localisation souvent idéale ouvrant sur ses points intéressants, comme la place Napoléon, par exemple.
Retour sans problème
Nouvelle recharge qui s’est déroulée sans problème à la borne rapide de Héric (4,49 euros), puis une autre à Bain-de-Bretagne (4,30 euro), en Ille-et-Vilaine, à seulement 50 kilomètres de distance, réalisée par précaution afin d’assurer sans stress quelques petits trajets supplémentaires au retour.
Notre nouveau déplacement s’effectuant un dimanche, nous avons apprécié de trouver un restaurant ouvert à Héric. En revanche, celui situé juste en face de la borne de Bain-de-Bretagne est fermé ce jour de la semaine.
Ce qui est tout de même regrettable, puisque le temps d’attente à la station apparaît d’autant moins perdu s’il peut être utilisé à autre chose. En particulier en prenant un repas lorsque l’horaire s’y prête.
A ce sujet, un bon point pourrait être donné aux bornes implantées sur les aires d’autoroute, certaines n’étant qu’à quelques mètres ou dizaines de mètres d’une boutique de station-service. Là, il est possible de se restaurer ou de prendre un café en surveillant l’éventuelle arrivée d’une autre voiture électrique aux batteries vidées.
Ce compte-rendu montre que, alerte après alerte, la situation dégradée des recharges publiques en trajet et à destination ne s’améliore toujours pas ! C’est consternant.
La coexistence de formats obsolètes de connecteurs (au regard du T2 et Ccs Combo, standarts européens depuis de nombreuses années) aggrave encore les aléas en grands trajets.
Pour avoir vécu naguère des telles mésaventures, je constate avec plaisir et soulagement que cela ne m’est plus jamais arrivé depuis j’ai acquis une Tesla m3 et donc l’accès hyper fiable au maillage des superchargeurs de cette marque.. alors même que nous avons effectué de nombreux grands voyages en France et pays voisins ! (20 000 km en 6 mois sans aucun stress ! )
Tout cela confirme que cette situation déplorable en France de l’offre publique de recharge en trajets n’est pas tant un problème technique, que hélas l’illustration flagrante d’un manque de volonté quant à la qualité du service à rendre !
Nantes, ville maudite pour le VE !
J’habite à proximité et y travaille. Il est très compliqué de recharger à Nantes qui cherche uniquement à virer les voitures de sa ville mais n’imagine pas que les VE puissent avoir envie de s’en rapprocher… Il y a très peu de bornes publiques, très peu dans les parkings et de toute façon comme souligné ici et dans les commentaires, la maintenance et l’interopérabilité sont minables. Les acteurs se renvient la balle à loisir…
Puisque le fil de commantaires semble parti pour virer aux expériences négatives, j’ai envie de relater mon expérience positive de cette fin d’année en E-Niro . J’ai donc parcouru 2500km en 10 jours, un A/R centre Morbihan vers le nord Ardèche: 850km en 11h20 charges comprises a l’aller comme au retour, puis des déplacements locaux jusqu’en montagne alpines (Chamrousse). Au total, 10 charges sur bornes, 9 rapides et une lente toutes réussies, et une seule avec un démarrage capricieux ou j’ai perdu 5 minutes.
Cette expérience fait suite à de nombreuses autres similaires.
Alors oui il y a du travail pour fiabiliser et densifier le réseau mais hormis dans le nord et l’est de la France ou la proportion de bornes est indigente, ailleurs avec un VE moderne, c’est relativement viable dès à présent 👍
Déjà il suffit de prendre la carte Chargemap et compter le nombre de bornes 50kW dc. C’est affligeant. L’état est sur un objectif quantitatif sans se soucier le moins du monde du besoin réel ce qui démontre son incompétence et peut-être aussi de ses services dédiés à l’electromobilité.
Je roule en Zoe et en Tesla et j’ai programmé un road trip de Dunkerque en passant pas les plages du débarquement jusqu’à Saint Malo. Pour la recharge le soir, je pense que je vais prendre des hôtels avec recharge à destination Tesla tellement l’offre est déprimante sur le domaine public. Bémol, ce sont souvent des hotels assez onéreux. Comme si j’allais rester 4 ou 5 h au bord de la route pour recharger. On recharge soit à la maison en charge lente, soit à l’hôtel la nuit ou alors en déplacement et là il faut de l’ultra rapide (50 – 200kW).
Quand on regarde le nombre de VE vendus par pays et qu’on met en face son infrastructure de recharge rapide, c’est révélateur.
Quand à acheter aujourd’hui une Nissan pour se déplacer, quelque que soit la qualite du véhicule, c’est s’exposer à des problèmes futurs à cause de son standard chademo. En Europe c’est type 2 et CCS, point barre. Ca oblige de plus les fabricants de bornes de sortir des tristandard onéreux.
Malheureusement je confirme votre expérience. C’est même encore pire entre Saint-lô (Manche) et Nantes : une fois sur 8 bornes rapides, 5 étaient en panne ! Les 2 bornes à côté de Fougères et celle de Rennes sont fiables. Une mention « spéciale » pour celles du réseau de la Manche (SDEM) et du Calvados (MOBISDEC) qui sont restées en panne plusieurs mois. Actuellement seules 2 sur 4 semblent fonctionner ! Je reconnais d’ailleurs une borne du même type (E-TOTEM) sur une photo du reportage. Le SDEM m’assure qu’il vont changer de matériel mais je n’ai pas vu de changement depuis des mois. Il s’agit clairement d’un problème de matériel car les bornes accélérées « de village » me donnent entièrement satisfaction.
Je regrette que les différents syndicats d’énergie des différents départements aient choisi différents modèles de bornes et surtout pas toujours les meilleurs. Il semble effectivement que seule une entreprise privée puisse opérée les bonnes bornes, aux bons endroits, avec la bonne puissance et en nombre suffisant. C’est triste.
le manque d’infras de recharge rapide et+ en nombre et fiabilité va tuer le VE si çà continue comme çà !
Ou va le limiter au petit trajet
Et sans Ionity on en serait où en France ? Que fait Total, EDF ? On peut dire que le VE çà prend pas si on fait rien pour.
Vive Tesla ! Qui a bien compris depuis longtemps (nombre par stations, fiabilité, simplicité, tarif au kWh)…
« borne universelle »? Oui cela existe, c’est la prise de courant domestique!
Quand je vois la carte au pays bas des stations de recharge : fastned, ionity, tesla…. Je me dis qu’on n’est à des années lumière de leurs infrastructures… 2020 va être une année charnière pour les véhicules électriques et c’est pas avec bornes à 22 kWh qu’on va faire avancer la transition pour la mobilité…
Il est évident que les infrastructures ne sont pas assez développées et qu’en plus elles sont mal entretenues bien souvent. Sans parler de ce problème d’identification par badge.
Mais voyager avec un véhicule qui a si peu d’autonomie et qui n’est pas aux normes européennes sans avoir l’adaptateur idoine c’est jouer à la roulette russe. De plus il vaut mieux avoir au minimum 2 badges.
Donc pour moi ici, les tords sont partagés.
Puis charger avec en voyage du type 2 ridicule….autant prendre un dromadaire ça ira plus vite….
A oui en plus on est que sur du 50 kWh dépassé….
Réseau publique nul…dans l’ouest… Recharge rapide une seule borne à chaque fois…on fera comment avec10 VE qui arriveront on attendra 10 heures….il faut du privé comme ionity.. le public c’est nul… je pense à vendre mon élec pour une bonne VAG essence…
D’après cet article, depuis le départ en retraite de Pascal Houssard, ancien directeur du SyDev de Vendée, il semble que le syndicat d’énergie à changer de politique et cédé aux chants des sirènes du lobby de l’hydrogène. L’argent est redirigé vers ce mirage aux alouettes. L’entretien des bornes est passé en dernier plan, les prises sur lampadaires à La Roche sur Yon abandonnées. LAMENTABLE.
Personnellement je trouve pas normal de reprocher à l’hôtel d’avoir des bornes standard.
Et honteux que les constructeurs se permettent de livrée des voiture avec une prise Type 1.
le standards pour l’europe est la Type 2, mais c’est sans compte les économies à utilise la même prise que pour la japonaise… ( et la chine et les US ), alors que cette prise à tant de défaut …
je me suis déjà retrouver dans le même cas à ne pas pouvoir rechargé à cause d’une borne qui avait une prises Type 3, prise qui n’a jamais été un standard.
Moi lorsque j’avais ma leaf 30, je planifiais le trajet à l’avance en regardant les commentaires sur les bornes, surtout ne pas se contenter de la couleur de l’icone sur Chargemap. Et je m’étais acheté l’adaptateur T2. Peut-être que ce n’est pas rentable, mais ça sauve de beaucoup de situation: Possibilité d »utiliser bien plus de bornes lentes, et possibilité de report sur le T2 des bornes rapides quand le Chademo ne fonctionne pas. Mais ça n’a pas empêché d’estimer que la situation n’était pas viable. J’ai remplacé la leaf par un Nio64 que je loue lorsque j’en ai pas besoin. Sans doublement des bornes, les réseaux ne sont pas viables. Le Niro me permettra d’utiliser Ionity et j’espère que ce réseau va grandir rapidement.
Nous allons avoir ici, je pense, pas mal de témoignages des faits similaires. C’est aussi mon cas : j’ai eu besoin de faire un trajet A/R (400km chaque sens) autour du nouvel an, et le nombre de bornes en défaut était franchement scandaleux : trop espacées et il faudrait à minima les doubler (pour ne pas être bloqué en cas de panne ou d’affluence).
Heureusement j’ai anticipé mes arrêts et prévu des « plan B » pas trop contraignants ; j’ai aussi rencontré des « débutants » (qui venaient de réceptionner leur première VE, hasard de calendrier juste après le changement de réglementation CO2, ce qui laisse imaginer une hausse de besoins en 2020) qui, quant à eux, n’avaient pas bien anticipé. Je ne les juge pas : c’est quand même impensable de découvrir une situation pareille.
Le problème sera malheureusement compris que lorsque les opérateurs des bornes roulent eux aussi en VE ou quand un autre opérateur autre que Tesla prend des parts de marché avec une infrastructure de recharge digne de ce nom (multi-borne et fiable, temps de réparation correct). Je dis « autre que Tesla » car là ils se disent que c’est un cas à part et ne s’en inspirent donc pas…
Autre aspect : c’est bien que l’état veuille multiplier les bornes, mais l’objectif n’est que quantitatif. Quel type de borne : rapide ou 7kW ? Combien de points de recharge par station ? Quel maillage ? Sur quels axes ? Et surtout, quelle obligation de niveau de service ?
Pierre2picardie
Un article sur l’absence de cohérence entre les réseaux de charge rapide par département serait intéressant. Exemple, dans
– la Somme, 0 borne rapide
– l’Aisne, 1 seule à soissons au milieu du département
-l’Yonne, bon maillage, mais bornes quasiment que dans des villages, pas toujours sur un axe important
– Gironde, bon maillage sur les axes routiers structurants
De même, la politique tarifaire très variable entre département est un vrai poème mélangeant rimes richesse, alexandrins et prose…
Ah les infrastructures de recharges en France! Tout un programme rien que notre capitale donne le tempo de notre pays. Une honte nationale, je viens de découvrir Budapest, la comparaison est très douloureuse une fois de plus. Globalement j’ai trouvé en France très peu de solutions très fiable. Les réseaux départementaux où régionaux sont plutôt satisfaisant quand ils existent… J’en ai tiré plusieurs conclusions, pour notre petite c-zéro, nous ne faisons que de petits trajets avec presque exclusivement des recharges à la maison et quelques rares trajets Orléans Tours. Mais là encore, c’était pour faire localement des petits trajets locaux pour un stage hospitalier de notre fille. Nos très grands (750 km) déplacements, nous les avons réalisés avec notre botte secrète la BMW i3 Rex autrement dit nous « trichions » pour y arriver sans souffrance. Nous avons découvert à ses occasions l’excellent réseau fiable, la recharge à destination Tesla dans les restaurants et hôtels. Et puis maintenant avec l’arrivée des autonomies de batteries raisonnables cad supérieur à 60 kWh nous avons une solution satisfaisante avec notre model3. La fréquentation des SC Tesla augmente fortement donc nous n’aurons pas toujours les 150 où 250 kW prévu mais pour faire 750 km c’est un repas et un où deux petits arrêts.
Alors aujourd’hui les solutions disponibles supérieurs à 60kWh à mon sens ne sont que le Soul, eNiro, Kona et Tesla. 50 kWh c’est insuffisant pour ne pas tomber en France en difficulté. Après, il y a l’hybride rechargeable mais là encore il ne faut qu’une batterie suffisante pour avoir un résultat satisfaisant et à part la Mercedes Classe A 250e point de salut pour le moment.
Il faut aujourd’hui une bonne monture pour avoir un résultat satisfaisant dans notre pays aux infrastructures de recharges déficientes.
Le jour où je pourrai charger sans me dire « est ce que la borne va fonctionner sans problème « , sera un beau jour…
L’Etat clame haut et fort que la baisse des émissions de CO2 et le déploiement de VE est une top priorité.
Il manque en France un réseau de recharge à niveau. Pourtant la solution technique existe et est opérationnelle : Ionity.
Il n’y a qu’à s’appuyer dessus : ce n’est pas compliqué.
Il suffit par exemple de financer ou prêter l’argent pour passer de 40 à 120 stations en France et 18 mois plus tard le sujet est derrière nous.
Coût 80 stations x 500 k€ (?) = 40 millions € soit une somme ridicule dans les dépenses publiques.
Las, pas d’action de l’Etat. Pire : on laisse les collectivité investir depuis 6-7 ans dans un outil inadapté (des bornes 3-7-11-22 kW) pour des sommes bien supérieures à 40 M€. Donc l’argent public est dépensé mais inutilement.
Dans les années 1950-1980, l’Etat a su inventer et construire 58 tranches de centrales nucléaires, 5 sous marins nucléaires, le Concorde, le paquebot France, le TGV, la Sécurité Sociale, les villes nouvelles, le système de retraites etc …
Aujourd’hui, en prélevant une part double du PIB pour les dépenses publiques, il ne sait plus déployer des prises électriques … On en est là.
Alors certes ça n’a pas l’air d’être beaucoup mieux chez nos voisins Européens mais ce n’est guère rassurant.
Et que dire de l’UE qui avait une occasion unique de prendre le leader ship sur un sujet transversal : nous, UE, permettons aux citoyens de voyager en Europe sur un réseau standardisé, efficace, écologique etc … Et bien non, même pas.
Triste, tout de même.