Le gouvernement britannique a décidé de supprimer les dernières primes de la voiture électrique. Le faible bonus restant disparaît à son tour.
En France, le bonus écologique à 6 000 euros pourrait rester quelques mois supplémentaires. De l’autre côté de la Manche en revanche, le gouvernement britannique a fait un virage à 180 degrés sur la voiture électrique.
Il a annoncé supprimer le dernier bonus écologique qui restait pour l’achat d’un véhicule « zéro émission ». Celui-ci était déjà bien plus modeste que ce qu’offre le gouvernement français pour inciter à l’électrification.
Pour l’achat d’une voiture électrique, les automobilistes britanniques touchaient ainsi 1 500 £. Cela représente environ 1 700 euros. De plus, les conditions d’obtention exigeaient que le véhicule coûte moins de 32 000 £, soit approximativement 35 000 euros.
Le bureau des véhicules zéro émission (OZEV, pour Office for Zero Emission Vehicles) a expliqué cette décision. L’argent permettra de « soutenir l’achat d’autres véhicules là où la transition vers l’électrique requiert du développement ». De plus, l’argent qu’économisera le gouvernement permettra de développer l’infrastructure de recharge.
À lire aussi Prime à la conversion, voitures électriques d’occasion : tout savoir du nouveau bonusTrudy Harrison, la ministre des Transports, a toutefois défendu cette décision. « Le gouvernement continue à investir des sommes records dans la transition vers l’électrique », assure-t-elle. Elle rappelle que le plan global du gouvernement a coûté 2,5 milliards depuis deux ans.
« Nous avons fixé les dates les plus ambitieuses de tous les grands pays pour l’élimination progressive des ventes de nouveaux véhicules diesel et à essence. Mais pour que cette réussite se poursuive, les fonds publics doivent toujours être investis là où ils ont le plus d’impact. »
Une décision qui déplaît aux industriels
Forcément, le choix de ne plus encourager la transition vers l’électrique a fait grincer des dents. C’est le cas de la SMMT, la société des constructeurs et vendeurs de voitures.
Selon elle, cette décision « envoie le mauvais message aux automobilistes et à un secteur qui cherche à respecter l’ambition “zéro émission” du gouvernement. » La SMMT salue la volonté du gouvernement d’investir pour les taxis électriques, vans électriques et véhicules adaptés aux personnes à mobilité réduite.
Mais Mike Hawes note que le Royaume-Uni est « le seul marché majeur en Europe à n’avoir aucun bonus ». Le directeur de la SMMT déplore évidemment le paradoxe que cela crée avec les ambitions du pays pour la transition.
Il juge aussi que cette décision arrive « au pire moment possible », alors que le marché automobile s’effondre. Hawes espère que l’argent non dépensé « ira dans le réseau de recharge, pour le développer plus vite que ce qui a été annoncé. »
Decision parfaitement sensée, dont nous devrions nous inspirer a grande vitesse. Les finances publiques ne sont plus en mesure de continuer a subventionner un montant de 5 SMIC net pour des voitures de luxe à 40-45k€ achetées par des CSP++. Le seul résultat est de la part des constructeurs une course au haut de gamme avec des SUV toujours plus puissants, toujours plus équipés, toujours plus luxueux, toujours plus chers, qui maintiennent des prix astronomiques y compris en occadion et qui excluent de facto 80 a 90 % des automobilistes. L’urgence absolue est 1) de reduire le plafond de prix des VE pour donner droit aux aides publiques, a 25-30k€, ce ci afin d’inciter les constructeurs a mettre enfin sur le marché des vehicules en phase avec les revenus d’une population même déjà relativement aisée 2) baisser la subvention à 3000€ maxi 3) reinvestir l’argent public ainsi économisé dans le developpement – ENFIN – d’un reseau de recharge de proximité DENSE – au moins 4 bornes 7 ou 11kW AC par quartier- et ABORDABLE – pas du 150kW DC à 0.5€ le kWh, ce qui revient a peu près au même prix qu’un plein de gazole -, notamment pour les plus de 30 % d’automobilistes qui ne possedent pas de parking et sont de facto exclu de la mobilité électrique. VITE !!!
Logique le VE coutent moins cher en utilisation, les clients achetent actuellement des VE car plus competitif que les VT il n’y a pas d’intérêt a faire un double avantage. Prioriser les points de recharge et maintenant la priorité, la france devra faire la même chose prochainement.
Puisqu’il est acté au niveau européen la fin des thermiques en 2035, je ne serais pas étonné de voir l’arrêt assez rapide des aides gouvernementales en France et ailleurs. Le cran est passé, on ne peut plus faire marche arrière. Pourquoi donc continuer à subventionner l’achat de VE avec l’argent public alors qu’il est désormais acquis que tous les constructeurs doivent s’y mettre et que ce sera obligatoire à partir de 2035? A partir du moment où ça devient la norme, ça n’a plus de sens de subventionner (ce qui n’empêche pas de continuer à appliquer le malus sur les autres véhicules).
Vous savez que « un virage à 360 degrés » c’est un tour complet ? Donc on reste toujours pointé dans la même direction… Faire demi tour pour changer d’avis c’est un virage à 180°. Je dis ça, je dis rien ;)
Mettre l’argent dans l’infrastructure plutôt que dans les dividendes des actionnaires. C’est tout simplement logique. Cela ne fera pas forcément augmenter le prix « net » des VE.
Au fait… Quand on fait un « virage à 360 degrés », en général on se retrouve dans la même position qu’avant!