Il y a 4 ans de cela seulement, nous étions peu nombreux à imaginer que les constructeurs automobiles allemands seraient au rendez-vous de la révolution électrique. Culte de la puissance, du très haut de gamme rempli de cylindres, de l’Autobahn no limit : l’industrie automobile allemande a bâti sa réputation sur des produits (trop) puissants, (trop) luxueux, à grand renfort de pétrole. Mais les temps changent. Les géants allemands n’ont pas l’intention de laisser passer le train électrique. Les consommateurs encore moins. Explications.
I. Merci Energiewende !
Alors qu’en France, le véhicule électrique pâti d’une électricité souvent jugée trop nucléaire, de l’autre coté du Rhin, le VE s’annonce déjà comme le grand bénéficiaire de la transition énergétique allemande. Une transition ni toute rose, ni toute verte mais qui a au moins le mérite d’apporter un début de réponse aux défis énergétiques à venir.
Malgré les conséquences que l’on sait sur le marché de gros de l’électricité, les allemands sont en passe de réussir un tour de force majeur : produire plus de 20 % de l’électricité consommée à partir de sources renouvelables intermittentes, en tête desquelles l’éolien et le solaire photovoltaïque. Pour aller au delà, le stockage de l’électricité durant les pics de production va très vite devenir indispensable. Sous certaines conditions, le VE pourrait alors devenir un élément-clé des prochaines étapes de l’energiewende (= transition énergétique en Allemand). C’est particulièrement vrai vis-à-vis du solaire photovoltaïque, qui durant certaines heures de la journée, est déjà en mesure de recharger plusieurs centaines de milliers de VE un peu partout en Allemagne, à des prix très compétitifs…
II. La fin du tout thermique
Que ce soit BMW, Volkswagen/Audi ou encore Mercedes, les géants allemands sont tous d’accord sur un point : la décennie en cours va définitivement marquer la fin du tout pétrole dans l’industrie automobile. Dès lors, inutile de s’entêter à vendre des voitures en vantant leur vitesse de pointe ou leurs accélérations si elles sont incapables de rouler en mode zéro émission, en milieu urbain notamment.
À ce propos, rappelons que les constructeurs français n’ont jamais eu à rougir face à leurs homologues allemands en matière de performance environnementale. Il faut juste souligner que ces dernières années, l’écart entre les constructeurs français et allemands s’est sensiblement réduit au point de faire désormais jeu égal sur plusieurs modèles de grande diffusion.
Pour le futur proche, les constructeurs vont s’attacher à électrifier progressivement leur gamme faute de quoi, les consommateurs pourraient se tourner vers d’autres produits. C’est déjà le cas en Californie ou en Norvège où la Tesla S rencontre un vif succès… au détriment du haut de gamme allemand.
Piqués à vif, les constructeurs allemands vont donc devoir réagir et vite. Avec la gamme « i », BMW maîtrise déjà les principales déclinaisons possibles autour de l’électrique : 100 % électrique, électrique à prolongateur d’autonomie, hybride rechargeable. La commercialisation prochaine d’une version e-Drive sous le capot du gros X5 va confirmer que les investissements importants consacrés en faveur de BMWi ont vocation à être intégrés, au moins en partie, au reste de la gamme BMW.
De son coté, le géant Volkswagen poursuit à pas de velours, sa stratégie en faveur de l’électrique avec un avantage potentiel que beaucoup lui envient : une force de frappe financière considérable qui lui a déjà permis de rattraper une bonne partie de son retard en matière de propulsion hybride et électrique. Et le meilleur reste à venir…
III. Pas que l’export…
Il est fréquent de lire sur la toile que la stratégie électrique des constructeurs allemands vise avant tout à répondre aux exigences environnementales de certains pays et/ou Etats du monde ainsi qu’aux attentes des consommateurs qui ont compris avant les autres que le futur de l’automobile sera nécessairement électrique. Ce n’est pas totalement faux mais c’est oublier un peu vite, qu’au pays de l’automobile toute puissante, le marché allemand reste un marché très important pour les constructeurs germaniques.
Un des leviers sur lesquels les champions du premium ont bien l’intention de s’appuyer pour écouler leurs nouveautés hybrides et électriques, c’est l’autopartage.
Aux antipodes de l’Autolib’ parisien, l’autopartage en Allemagne rime avec premium (rien de très surprenant me direz-vous…). Le service DriveNow, 1er service d’autopartage en Europe, compte à ce jour plus de 250 000 membres et affiche un taux de croissance à 2 chiffres dans la plupart des grandes villes allemandes. DriveNow est le reflet d’évolutions comportementales irréversibles qui sont en train de faire évoluer l’automobile de la propriété individuelle vers celles des services en mobilité.
Des services qui permettent déjà aujourd’hui de faire mieux avec (beaucoup) moins et qui le permettront plus encore demain au fur et à mesure de leur déploiement.
Patriotisme économique oblige, jusqu’à présent, l’offre en véhicules partagés est très majoritairement – pour ne pas dire exclusivement – « made in Germany ». Les motorisations hybrides (rechargeables) et électriques faisant indiscutablement partie des plus pertinentes à proposer à l’intérieur des grandes centres urbains dans lequel les services d’autopartage se développent, pas question pour les champions nationaux de laisser la place à la concurrence étrangère…
IV. 400 bornes de recharges rapides en 2017
Annoncé il y a quelques jours sur ce blog, l’investissement dans un réseau de 400 bornes de charge rapides d’ici à 2017 en grande partie financé par les constructeurs, marque une volonté de passer à la vitesse supérieure dans les toutes prochaines années. Même électrique, pas question de priver l’automobiliste allemand d’Autobahn (= autoroute) au motif que l’autonomie offerte par la plupart des VE aujourd’hui disponibles est peu compatible avec les trajets autoroutiers.
Vous l’aurez compris, au pays de l’automobile toute puissante qui rime encore très (trop) souvent avec moteur thermique surdimensionné, pneus ultra larges et raffinement extrême, l’électrique a bien l’intention de réussir à percer même en l’absence de gros bonus écologique à l’achat…
Encore une fois, même si d’autres pays font mieux, je trouve que la France ne s’en sort pas si mal. Les bornes commencent à arriver, les aides pour les VE sont plutôt substantielles, etc… Certes, il reste beaucoup à faire, mais quand je vois qu’en Belgique (sans parler des pays du sud ou de l’est de l’Europe), on ne fait RIEN, je trouve que les Français n’ont pas trop de quoi se plaindre.
STOP au French-bashing! Ok on a encore beaucoup a faire, mais la situation n’est pas celle que vous décrivez.
Les Américains, et les Japonnais ne font pas mieux que nous, et la France est le premier marché VP + VUL de l’UE, assez nettement devant l’Allemagne.
Les japonais occupent déjà le terrain, les allemands sont sur la bonne voie, les norvégiens installent des infrastructures en veux tu en voilà et promeuvent l’achat de VE au point qu’une voiture sur 5 est électrique, les hollandais leur ont emboîté le pas, les américaisn ne sont pas en reste…
Et la France dans tout ça?
Ah ben mon bon monsieur, on attend, on observe, on réfléchit et quand on aura trouvé la solution miracle, nous sommes surs que tout le monde voudra nous copier.
Sauf qu’à ce moment là, la France sera -comme toujours- en queue du train.
Si jamais notre wagon y est attaché…
Jumper,
Vous n’avez pas regardé le graphe, attentivement (surtout le petit) !
Il est bien stipulé 33.3GW d’éolien et 35.7GW de PV, la somme faisant les 69GW. Et on voit bien l’interaction de l’un sur l’autre. Ce graphe est très parlant, et correspond bien à ce que fera ce couple d’EnR. Il faudra stocker le jour, pour les VE la nuit. Les interconnexions inter-pays, je n’y crois pas trop car il y aura sûrement des problèmes de surcharges et donc des « coupures protectionnistes » avec les intermittences des EnR. Et puis, selon les nuages qui passerons et les accalmies venteuses, cela fera des ondulations de puissances entre les pays. Bonjour, la gestion et les démarrages des centrales au gaz françaises, si un nuage passe au nord Est de l’Allemagne.
Mais si, la «Transition à la Française » se fait plus doucement que celle d’Outre-Rhin, parce-que justement, on ne veut pas copier le modèle allemand, qui fait trop, et trop vite, des EnR sans le transport THT qui va avec. Après, je conçois que le poids du Nuke freine un peu les choses, mais delà à dire que la France ne fait rien, il y a un pas, on a déjà près de 6 GW d’éolien, et des appels d’offres en offshore pour 2020. Ce n’est pas l’Allemagne certes, mais nous on a un peu d’avance avec notre hydraulique, qui elle est beaucoup moins intermittente.
Une meute d’EPR ?
Non, moi j’en compte 8 et le coût du MWh produit ne sera pas supérieur à celui des Allemands, sauf si ce dernier le fait au charbon-gaz. Ma crainte en-fait !
Je suis d’accord avec Battista.
Une éolienne a besoin de 800kg d’aimants NdFeB, imaginez les tonnes de terre qu’il faut remuer. C’est pire que l’U238. De plus, cela viendra en concurrence avec la forte demande des moteurs électriques des VEx. Cela va faire s’envoler les prix des terres rares encore une fois !
Enfin, moi je crois qu’on n’y coupera pas, il faudra des EnR, des STEP, des EPR et du GAZ.
Bon week-end prolongé.
A mardi pour moi.
§
@lolo
réponses point par point
1) la tendance !!!! la tendance !!!
ces 5 dernières années les PV ont amélioré d’un facteur 3 à 5 leur ratio cout / performance. Et çà continue.
Pendant ces 10 dernières années, une centrale nuke est passée de 3,3 à 8,5 MM € (EPR) . Le MWh de l’EPR démarre à 105 € MWh non intermittent et son coût va augmenter au fil des années (voir le graphe des 2 EPR en UK)
le nuke augmente de manière continue. Le PV descend de manière continue. L’éolien terrestre se stabilise à 70 / 80 € le MWh (intermittent)
l’éolien en mer français vient de passer sous la barre des 200 € / MWh et son prix va continuer à diminuer car on est en à la préhistoire en éolien. D’énormes progrès sont encore possibles et un objectif à 15/20 ans de 100 à 120 € le MWh éolien off shore est fort probable.
Pendant ce temps le coût du nuke grimpe sans possibilité de descendre.
Pendant ce temps les smartgrid se préparent et vont permettre un effacement de 15 à 40% selon les moments. Ce qui va réduire considérablement l’intérêt d’un EPR à production non intermittente.
2) fabriquer en France éolienne et PV est un problème politique, pas technique ni économique. On en construit pas car les filières ont été anéanties par EDF / l’UMP / Le PS. point.
3) l’endettement du pays ne va faire que croitre sin on ne passe pas aux EnR ! il va falloir produire de l’élec en gros volume, intermittence on s’en fout, pour avoir du H2 pas cher. Les EnR étant au même prix qu’un EPR actuel et bien moins chère dans les proches années, y’a pas photo. Le choix du nuke serait une grossière erreur.
4) Les allemands ont fait le choix dans les 15 dernières années de sacrifier partiellement le niveau de vie pour mettre le pays à l’abri. Les français ont fait le choix des 35h, du niveau de vie financé par l’emprunt et le parapluie de l’euro (en clair, nos dépenses de cigale sont partiellement protégées par nos voisins au comportement de fourmi). Oui mais voilà, passé un seuil la machine se retourne contre le surendetté. On ne peut pas dévaluer donc on dévalue la population. Voir Grèce, Italie et Espagne pour les détails.
Donc là Lolo, tu me dis, on a fait les idiots durant des dizaines d’années donc on ne peut plus investir là où il faut et comme il faut. Ce qui va empirer la situation ! Tout faux !
Pire : quand le surendettement de l’état français déclenchera une hausse des taux d’intérêt, les coupes franches brutales tomberont en pluie sur le social, les aides etc. Et pendant ce temps on aura investi que dalle dans la transition énergétique. Ou si, des EPR hors de prix et obsolètes avant même d’être finis d’être construits. Et ton raisonnement Lolo pour protéger l’économie française. C’est tout l’inverse qui va se passer. Elle va se prendre un coup en plus sur la tête.
5) le prix de l’élec supportable. Tu te trompes lourdement ; adhérent de Negawatt (voir negawatt.org) j’ai assisté à une conférence effarante sur le comportement humain mesuré dans de multiples pays face à l’énergie. Je te la résume brutalement : la seule et unique méthode pour diminuer la consommation d’énergie et de moins polluer est de taxer l’énergie. Les chercheurs ont essayé de multiples pistes et approches. C’est la seule qui ait survécu et qui a prouvé son efficacité.
6) pas de place pour les éoliennes ?
a – bien sur que si. Il y a de quoi en installer un paquet à terre comme en mer. Il suffit de se déplacer dans le couloir du Rhône (un des endroits les plus ventés de France) pour voir de nombreux endroits possibles. Mais 8 ans de procédures coûteuses et au résultat aléatoire, çà calme. Sans compté l’instabilité fiscale.
b – en 7 ans, la France a lancé 6 appels d’offres totalisant 3,5 GWc d’éolien offshore ; opérationnels avant 2030. Ouhaou ! pendant ce temps les british en auront installé 30 GWc (sans compter le on shore) et les allemands un peu moins. Merci EDF et les lobbies.
c- le PV individuel, le solaire thermique sont des solutions compétitives au sud de la Loire.
7) terres rares
a – elles sont recyclables.
b – de nouvelles mines ouvrent
c – au moins une fois construite, les terres rares seront en circulation sur des siècles
d – personne ne se donne la peine de les récupérer sur les petits objets électroniques actuellement. Là aussi, c’est une question de volonté politique et de taxes.
e – nombre de moteurs utilisant des terres rares, les VE par exemple, pourraient s’en passer partiellement voire même totalement. Là aussi on est dans un problème de régulation.
je suis très pessimiste sur la capacité de la France et des français face aux problèmes énergétiques. On va morfler grave.
@Daniel et lolo
plein de trucs où je ne suis pas d’accord
1) il y a une voire peut être plusieurs petites erreurs entre PV et éolien. il n’y a pas 69 GWc d’éolien en Allemagne. De mémoire il y a 34 GWc on shore et 0,5 off shore à fin mars 2014 ; mais il y a dans les 35 à 40 GWc de PV (34,5 GWc en juin 2013) + un peu moins de 2 en hydrau et 3,6 en biomasse. Mais bon, cela ne remet nullement en cause la qualité des graphes je pense.
2) le MWh de jour ne vaut pas celui de nuit. Tout est moyenné sur 24H. Pas OK du tout. Le MWh de jour a bien plus de valeur car la demande est bien plus forte ce qui lisse vers le bas toute la production PV alors qu’elle intervient pil poil au moment de la pointe de jour. Ce sera d’ailleurs un des grands changements dans le smartgrid : les heures de jour seront bien plus chères que les heures de nuit sauf surproduction des ENR en journée.
3) vous faîtes ces graphes comme si la société allemande allait rester sur une approche « offre s’adapte à demande ». C’est faux. vers 2020 et des brouettes , ils seront passés en « demande s’adapte à offre » ! Ce qui change énormément la perception des graphes de lolo certes justes mais avec une analyse qui est trop , comment dire … proche (?!) , pas assez de recul (?) bref qui ne prend pas en compte que energiewende => c’est sur 40 ans que çà se passe. Pas sur un mois ! Je reviendrai sur ce point plus loin.
4) les STEP norvégiennes et autres stockages (power to gas, autres accords de STEP avec d’autres pays) ne sont pas encore en service. Ces moyens entreront en service progressivement dans les années à venir et on les verra sérieusement à l’oeuvre à partir de 2023. Là on pourra évaluer l’impact de STEP + power to gas sur l’économie allemande et sur la baisse de CO2 et sur la limitation de l’intermittence
5) pas de foisonnement => implique plus de stockage. Tant que des pays comme la France et d’autres ne rentrent pas massivement dans les EnR, impossible de profiter de l’étendue de l’Europe. Jancovici a tenté de démontrer que le foisonnement était une utopie. En fait il a démontré le contraire (il veut des EPR donc il flingue les EnR) : quelque part dans l’union, il y a toujours plusieurs zones où il y a du vent et du soleil. Le reste est une question de raccord entre pays via des lignes HT.
6) la transition française Daniel n’a certes pas commencé. Foutaise de EDF. Jamais la mise en service de parc éolien et PV n’aura été aussi faible. Il faut 8 ans de procédures pour un parc éolien toujours soumis au dernier moment à un tarif de raccord EDF hors de prix qui fera capoter le projet.
les courbes allemandes montrent une chose : energiewende est un plan sur 40 ans et il est parti pour réussir. D’énormes progrès sont attendus dans l’éolien, le rapport prix / perf du PV a été amélioré d’un facteur 5 rendant des parcs PV compétitifs face au nuke.
La question de fond est : que ferons nous avec des meutes de EPR hors de prix au coût MWh exhorbitant face à l’Allemagne et à des coûts énergétiques EnR largement, très largement inférieurs aux nôtres ?
Jumper,
Je vous trouve un peu trop optimiste quand vous dites que : « …, les Allemands ont réussi à compenser la fermeture de leurs centrales Nuke par des EnR, … ». Nous l’avons récemment respiré, leur « fameuse compensation réussie » !
On le voit sur le graphe de production EnR donnés précédemment.
La production des 69GW installés ne donne que 11GV de moyenne (soit 16% seulement), avec de fortes variabilités (74%) incompatibles avec le besoin. Tous les « trous de production » sont forcément comblés par du charbon-gaz. C’est le pendant des EnR, sans un stockage massif.
En France, la transition est déjà commencée, mais cela ne se voit pas. Elle produit déjà près de 15% d’EnR, essentiellement hydraulique avec aussi près de 6 GW éoliens. L’Allemagne est à 23% avec certes, une progression plus rapide que la nôtre.
Battista,
Je suis quasi en accord avec vous, 50% en 2025 sont électoraux !
Mes prévisions donnent plutôt 64% au mieux, avec encore 39 réacteurs des plus jeunes et 2 EPR (on en aura donc fermé 19 en 9 ans (2025-2016), déjà un exploit en soi !
A tous,
Comme entre-temps, nous voulons légitimement « électrifier » nos transports, il va bien falloir trouver progressivement, les 176TWh supplémentaires pour nos véhicules. Actuellement, la production électrique française (80% U235) est à 50€/MWh HT et vendue à 127€/MWh TTC, et elle va augmenter, c’est sûr. Chaque +2% rapporte 1Md€/an (avec 410TWh produits annuellement). Entre les bénéfices, les taxes et les fameux coûts cachés, cela ferait près de 32Md€/an.
De quoi faire …
Finalement, il faudra certes, fermer nos vieilles centrales aux dates prévues, renforcer notre réseau THT, compléter par des EnR et faire des centrales au gaz anti-intermittences, reformer nos barrages en construisant en aval, là où c’est possible, des bassins de rétention pour en faire des STEP avec les barrages, et compléter le tout par des nouveaux EPR. Ci-dessous, mes évaluations de la transition faisable (Désolé pour la tabulation sur AP):
BILAN du besoin énergétique en :
2016 2020 2025 2030 2035 2040 2050
Total du besoin électrique avec économie d’énergie :
496 507 533 574 623 664 748 TWh
Nombre de réacteurs nécessaires, en tout :
53 48 41 43 29 16 10 unités (en tout)
Dont nombre de réacteurs EPR, à prévoir en date du :
1 1 2 4 5 6 8 unités (en tout)
Répartition par énergie :
Gaz = _0% _1% _6% _3% 15% 32% 34%
EnR = 21% 25% 30% 34% 38% 41% 48%
U235 = 79% 73% 64% 63% 47% 27% 17%
Voilà ce qui ressort de mes évaluations.
C’est ce que l’on pourrait faire de mieux, de façon progressive, avec les fermetures des vieux réacteurs.
Si cela vous intéresse, je peux vous donner aussi la répartition prévue, en type d’EnR par année.
Bonne analyse !
§
L’extraction d’une surface de la taille d’un terrain de football sur 10 mètres d’épaisseur donne 1 tonne de Thorium… J’ai la flemme de faire le calcul en milliards de kg de charbons.
De toute façon, on en a plein en « stock » dont on ne sait que faire.
Les déchets radioactifs ? Ce procédé en brûle…
La transition énergétique, ce sont les Chinois qui la font. Pas les allemands.
Voir le lien que j’ai posté ci-dessus.
Vive le VE, et vive le Thorium.
L’avenir c’est le nucléaire. Mais pas le nucléaire de grand-papa. Ni le nucléaire de science-fiction.
L’avenir, c’est le Thorium. C’est ça, la vraie transition.
Les consommateurs allemands commencent à se révolter contre cette hausse importante du prix de leur électricité …et cela n’est pas fini !!
En France, le prix reste encore « modéré », grâce justement à notre électronucléaire et nos centrales hydrauliques, les bonnes années. La « transition énergétique » va nous coûter des dizaines de milliards pour se fixer un « objectif » débile de 50 % de nucléaire en 2025. Et si d’ici là, la croissance et la natalité repartent à la hausse, nous aurons besoin d’encore plus de puissance installée et de réserve, malgré les économies d’énergie massives prévisibles. Nous serons encore à 55 %, 60 %, 70 % : on fait le pari ?!
Quant bien même nous déciderions arbitrairement 50 % en sacrifiant des tranches nucléaires, il nous faudra engager rapidement (dans les 10 ans à venir) la construction d’un réacteur EPR par an, pour remplacer à terme les réacteurs actuels. A l’époque, dans les années 70, 80, on engageait 3 ou 4 réacteurs par an pour bâtir le parc actuel. Il nous faut assurer l’avenir énergétique de la France pour cinquante ans au moins, pas pour 3 ans ou 5 ans d’un mandat électoral … Lorsque Mme ROYAL défend les tarifs réglementés « modérés » d’EDF, elle a 100 % raison et je suis content de ses propos, mais lorsqu’il s’agit de fixer la politique énergétique de la France pour le siècle à venir, je suis désolé d’écrire qu’elle est incompétente ! Ce ne sont pas Mme Royal, M. Hollande, M. Placé, M. Martin, Mme Duflot, M. Baupin, ou encore Mme Pompilli qui vont décider de la politique énergétique de la France à long terme !
Par contre, ils et elles seraient bien inspirés, là, maintenant, d’annoncer la création d’un Etablissement Public à caractère industriel et commercial, « FRANCE-RECHARGE », destiné à équiper toute la France en bornes de recharges rapides, 100 % compatibles avec tous les véhicules électriques, et avec un maillage territorial uniforme, équitable. Tout le Service Public SVP, au service de tous les français. Voilà qui ferait décoller les ventes de VE en France ! (Et on assurerait les puissances d’alimentation de tout cela 24H/24, 7j/7, indépendamment du jour, de la nuit, du soleil, de pas de soleil, des nuages, du vent, de pas de vent …).
La transition énergétique allemande pour l’instant c’est un grand flop
Si ca continue bientot ce sera de rouler en SUV qui sera ecolo!
Et l’intermittence dans tout ça ?
C’est marrant cette capacité à aduler la transition énergétique allemande sans jamais aborder ce point.
1) aujourd’hui quand les éoliennes et les PV allemands ne produisent pas, c’est le charbon ou le nucléaire qui prennent le relais. Les allemands sont bien contents de trouver les centrales de leurs arriérés de voisins.
2) pour cette raison, remplacer une centrale nucléaire par de l’éolien ou du solaire, cela impose de construire 2 fois plus de centrales (à l’énergie fossile), car il faut bien une centrale de remplacement quand le vent et le soleil ne sont pas là. Du coup cela revient très cher, même plus cher qu’un EPR c’est tout dire !
Pour info, voici la production éolienne + solaire en allemagne au mois de mars :
http://www.leblogenergie.com/2014/03/29/allemagne-generation-de-puissance-electrique-eolienne-et-solaire-au-mois-de-mars-2014/#!prettyPhoto/0/
Devinez avec quoi on remplit les trous…
Juste pour information, quand on parle de voitures allemande,
j’ai vu ce jour sur caradisiac que Mercedes confirmait la commercialisation de sa classe B électrique.
Ci-dessous lien vers l’article
http://www.caradisiac.com/Mercedes-lance-la-production-de-la-Classe-B-electrique-93817.htm
Une concurrente à la i3.
Par ailleurs, ils vont utiliser des batteries de Tesla.
Bon j’avoue que côté tarif, c’est encore et toujours cher.
Doucement mais sûrement, l’électrique avance.
A nous de continuer de la promouvoir auprès de nos connaissances
Cdlt
Pour ce qui concerne le charbon, il n’est peut-être pas aussi polluant de nos jours qu’il ne l’a été. Un scientifique l’avait signalé dans une des excellents emissions 28Minutes sur ARTE sans citer toutefois de références.
J’ai trouvé ceci :
http://www.connaissancedesenergies.org/fiche-pedagogique/centrale-a-charbon
Quand on sait que le charbon pollue et produit beaucoup de CO2 (qui n’est pas un polluant rappelons-le), il devient possible d’utiliser des avancées et recherches scientifiques pour moins polluer et moins produire de CO2.
Si on y réfléchit sans a priori, l’enjeu de l’énergie est une production qui tient compte et équilibre les aspects sécurité, efficacité, environnement, coût et durabilité, chaque énergie ayant des avantages et des inconvénients pour chaque aspect.
Un mix est en général inévitable si ont veut équilibrer les différents aspects de l’énergie
De l’Allemand bashing? Il me semble quand même que c’est BMW, WV et Mercedes qui font pression sur l’Europe pour q’un VE vendu soit compté comme 2. Permettant ainsi de continuer à vendre des très gros moteurs au delà de 2020.
De plus, ce même consortium annonce l’instalation de 400 stations de recharge sur les autoroutes Allemande. Les prises Combo chargeront en 50KW et les prises types 2 (norme imposé par l’Europe) ne chargerons qu’en 22KW.
En gros un Allemand qui achète une zoé, devras attendre 1h avant de repartir sur l’autoroute et un autre avec une e-up ou e-golf que 25min.
Le nucléaire est la fierté de la France depuis 50 ans, au même titre que nos industries automobiles, aéronautiques, spatiale, nos administrations, notre éducation nationale, … etc, etc. C’est un patrimoine français qu’il faut absolument défendre et valoriser. Cela nous permet d’avoir l’électricité la plus fiable et la moins chère : garantie du cinquante hertz, garantie de la tension, temps de coupure annuel minime, etc.
Et puis il y a la science et la recherche française : l’abandon du surgénérateur de Creys-Malville sur décision politique absurde de Mme Voynet et M. Jospin fût une erreur stratégique dramatique pour la France : nous payons encore les dédommagements aux allemands et aux italiens partenaires et nous avons perdu toute l’avance technologique !
Heureusement que la France est fière d’accueillir à Cadarache le prototype international de recherche sur la fusion thermonucléaire contrôlée : ITER. Ce sera »l’énergie de l’éternité » pour l’humanité, à partir du 22ième ou 23ième siècle : l’enjeu est colossal !
A côté de cela, miser sur des « moulins à vent », même ultramodernes, et des capteurs photovoltaïques pour produire notre électricité serait hasardeux et ruineux : les tarifs de l’électricité en Allemagne ont explosé, et cela continue ! Chez nous, alors qu’une bonne mesure de modération tarifaire avait été prise par le gouvernement Ayrault en 2012, le Conseil d’Etat a jugé que cette augmentation modérée était illégale vis-à-vis de la concurrence !?? Lamentable !
Des millions de familles françaises ont déjà du mal à payer leurs factures, et on va leur faire un rattrapage rétroactif : c’est une honte !! La « transition énergétique » ne va pas arranger les tarifs, tout au contraire !!
Je me suis amusé à calculer combien d’uranium il fallait fissionner pour rouler 100 000 km avec ma Zoe : 70 grammes d’uranium, enrichi à 4% en U-235. Vous avez bien lu : 70 grammes … (contre à minima 4 tonnes de carburant pour un véhicule thermique équivalent ! Disons ~5 litres par 100 km, soit ~4 kg / 100 km ou 4 tonnes pour 100 000 km, et combien de CO2 rejeté ?!). 70 grammes …
Voyez-vous, ce ne sont pas les politiques qui ont fait progressé l’humanité au cours des millénaires écoulés, mais les scientifiques. Tous les pays dits « riches », ou « bientôt riches », relancent ou investissent dans des réacteurs nucléaires civils pour assurer leur production de base d’électricité, et même les pays « assis sur des nappes de pétrole ». Cela n’empêche pas de mettre quand même des éoliennes en appoint, mais le vent n’est pas prévisible, les nuages et le soleil non plus …
Nous autres, qui maîtrisons le nucléaire parfaitement, technologie qui nous est enviée dans le monde entier, nous voudrions maintenant la « saborder » au nom de l’idéologie antinucléaire de quelques dizaines de milliers d’opposants fanatiques en Europe, minable ! J’ai bien dit quelques dizaines de milliers. Les citoyens français et européens sont bien plus préoccupés par leur pouvoir d’achat, leur emploi, leurs loisirs, leur vie quoi, que par le nucléaire …
Je vous remercie de m’avoir lu jusqu’ici !
Ou alors c’est pour ramener la gamme à un niveau de CO2 moyen suffisamment bas pour pas payer trop d’amende ?
Bonjour Guillaume,
merci pour cet article, en France, on vient de fêter… le millionième Dacia Duster LOW COST produit et sorti de chaines de fabrication « ailleurs »… ?!
Enfin nos amis allemands vont mettre des péages sur leurs autoroutes en 2016 ! http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2014/04/10/97002-20140410FILWWW00234-allemagne-mis-en-place-des-peages-en-2016.php soit une forme de « limitation » à peine imaginable au pays du no limit routier quand en France les motards en co2lère défilaient ce weekend dans toute la France contre la baisse de la vitesse sur nos nationales à 80km/h versus le développement du VE en parallèle qui lui aussi est plus « limité » (oui, passer de 90 à 80km/h sur les routes nationales fait faire aussi et surtout de substantielles éco2nomies d’échelle, d’autant plus que les motos thermiques allez savoir pourquoi n’ont elles jamais été soumises à la co2mmunication), tout ceci allant de pair dans un vaste mouvement de fonds de ralentissement généralisé… inévitable.
Le dernier rapport publié du Giec d’hier dimanche étant sans la moindre équivoque… http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/04/13/une-revolution-economique-est-necessaire-pour-limiter-le-rechauffement_4400450_3244.html
on y évoque une révolution économique absolument nécessaire, c’est à mon bon sens éco2 logique l’éco2nomie qui est révolutionnaire et 100% française et universelle ! l’éco2nomie sera prix nobel d’économie et prix nobel de la paix, vous verrez, tant elle apporte de bienfaits à l’humanité ! avec le cercle vertueux qu’elle crée et qui améliore le système dans son entier.
Et pourtant, si j’en crois cet article de médiatparts, l’Allemagne réduit son taux de CO2 depuis 20 ans, y compris entre 2010 et 2012, malgré la fermeture de 8 centrales nucléaires. http://blogs.mediapart.fr/blog/jpm2/190313/lallemagne-reduit-ses-rejets-de-co2-tout-en-fermant-son-parc-nucleaire
Au sujet des futures VE allemandes, j’attends toujours un produit made in Gemany capable de rivaliser avec la Tesla S, soit une voiture de luxe de 350-400 ch avec une autonomie électrique de 400-500 km. Or, en ce moment, à part quelques vagues annonces, rien à se mettre sous la dent.
Pour l’instant l’ennemi des Allemands, c’est davantage Tesla que Zoe… Inutile de tenter de leur refiler des Mia, à part à deux ou trois écolos extrêmes!
Ils fonctionnent comme des vieux diesels. Très lents au démarrage (4 années de préchauffage), prise de vitesse lente, et ensuite plus rien ne les arrête…
Apparemment pour nos voisins d’outre-Rhin (enfin un petit nombre d’entre eux) le Twizy est devenu un objet-culte!
le marché Allemand est en effet à suivre de près. Mentalités tournées vers l’écologie et moins low-cost que la France. Pas de super bonus pour doper le marché, donc s’il décolle ce sera signe d’une vraie volonté de la population … sauf que pour l’instant, malgré le lancement des constructeurs nationaux, ça reste assez plat … 831 ventes en 100%VE en mars, meilleur mois historique soit 0.28% de pdm … bon, avec 6300€ d’aides ils seraient déjà devant nous, mais bon … ;)
Ça m’ennuie de dire ça, mais avec leur politique de retour au charbon pour faire l’électricité, j’espère que leurs VE seront surtout utilisés en France, et pas en Allemagne… Les allemands produisent deux fois plus de CO2 que nous, avec leur dénucléarisation moyenâgeuse…
Euuuhhh je précise tout de suite que je ne suis nullement responsable du choix de l’image illustrant l’article!!!!!
Yoann, t’es un peu dur sur ce coup-là je trouve… :/
N.B : à chaque fois que je croise ce genre de …. dans la rue, j’ai un paquet de noms d’oiseaux qui se succèdent dans mon cerveau à un rythme que vous n’imaginez pas…