Dans un contexte sanitaire qui secoue les industriels de la planète, Tesla affiche des bénéfices pour le troisième trimestre consécutif, cette fois-ci limités à un petit 16 millions de dollars (14,7 millions d’euros). Les réticences du constructeur à appuyer sur la pédale des freins ont été payantes. Mais elles prouvent qu’il n’y a pas d’Autopilot au sommet de l’appareil.

1,40 dollar par action

Alors que les analystes financiers se sont une nouvelle fois trompés sur leurs prévisions concernant les résultats trimestriels de Tesla, l’action du constructeur américain est associé au premier trimestre 2020 à un bénéfice de 1,40 dollar (1,29 euro). Bien loin d’une perte estimée de 36 cents (33 centimes d’euro).

Le chiffre d’affaires a progressé de 32% par rapport au premier trimestre 2019 : 5,99 milliards de dollars (5,50 milliards d’euros) contre 4,54 milliards (4,17 milliards d’euros). A cette période, l’entreprise affichait un déficit de 702 millions de dollars, très proche des 710 millions dans le négatif au premier trimestre 2018.

C’est le meilleur premier trimestre annuel dans l’histoire de Tesla, surfant sur une réduction des dépense opérationnelles et sur des opérations exceptionnelles comme la vente, à la concurrence, de ses crédit CO2.

Coronavirus : peu de conséquences

S’il y a eu beaucoup d’agitation chez Tesla et diverses tentatives de forcing sur fond de coronavirus, la crise sanitaire n’a eu que peu d’effets sur Tesla au premier trimestre 2020.

L’usine chinoise de Shanghai, inaugurée un peu plus tôt, a dû fermer ses portes quelques jours dans la première quinzaine de février. Mais la production de la Model 3 sur ce territoire n’a au final que relativement peu été affectée. Directeur financier de Tesla, Zach Kirkhorn commentait ainsi cette situation : « Cela peut avoir un léger impact sur la rentabilité du trimestre, mais reste limité car la contribution aux bénéfices des Model 3 produites à Shanghai ne fait que commencer ».

Aux Etats-Unis, l’unité de Fremont n’a été à l’arrêt qu’à partir du 24 mars dernier après des rebondissements semblables à ceux imaginés pour les feuilletons fleuves. Le constructeur espère encore toutefois livrer plus de 500.000 véhicules électriques avant la fin du présent exercice.

Des répercutions attendues au second trimestre

L’année 2020 avait bien commencé pour Tesla, avec des étapes qui ont été avancées sur le calendrier, notamment au niveau de la feuille de route du SUV compact Model Y. Les premiers exemplaires ont été produits à Fremont avec de premières livraisons avant le gel de l’activité.

Les mesures de confinement dans lequel le site est englué actuellement ont été prolongées jusqu’à la fin mai. C’est donc au deuxième trimestre que les résultats devraient être sensiblement en retrait par rapport aux projections du constructeur. L’effet boost attendu au démarrage des livraisons des Model 3 en Chine et des Model Y aux Etats-Unis risque bien de ne pas être fulgurant.

Tesla a d’ailleurs déjà prévenu que les prévisions à court terme concernant les bénéfices sont compliquées à estimer. L’affaire de la Gigafactory de Berlin, fondée sur un sol juridique mouvant, pèsera d’une façon ou d’une autre sur les résultats annuels, mais on ne sait pas encore dans quel sens.

Une action à plus de 800 dollars

Les investisseurs et boursicoteurs semblent enclins à apporter un petit surplus de confiance au constructeur. C’est ce que semble vouloir signifier un cours de l’action à nouveau au-dessus des 800 dollars (735 euros), 5 jours seulement après avoir menacé de redescendre en dessous des 700 dollars (643 euros), et à peine à 1 mois d’un creux frisant les 450 dollars (413 euros).