L’usine normande de Renault ouvre la ligne de production de l’ePT 160 kW de la Megane E-Tech ! L’occasion pour Automobile Propre de se rendre à Cléon pour participer à son inauguration.
Lecteur bien informé, vous savez bien que Renault Cléon et l’électrique, ce n’est pas tout nouveau. Voilà déjà 7 ans – depuis 2015 – que le site industrialise des moteurs électriques et cultive son expertise sur ce terrain. Renault Group a même investi plus de 620 millions d’euros sur Cléon depuis 2018. Résultat, en ce mois de juillet 2022, le site est prêt à industrialiser les moteurs 100 % électriques hybrides du groupe. Petite journée en immersion.
Renault Cléon : un peu de contexte
L’usine Renault de Cléon n’est autre que le principal site de fabrication des moteurs et boîtes de vitesses du constructeur. C’est en 1958 que la première machine est mise en service et fabrique la toute première pièce. Un moyeu de synchro de boîte ! À l’époque, Cléon compte 374 salariés dédiés à la boîte de vitesses de la Renault Dauphine. En 2022, l’immense site de 155 hectares réunit près de 3 600 collaborateurs, dont 14 % de femmes. En plus de la fonderie, l’usinage, le bobinage, ou encore l’imprégnation, le site monte en puissance sur l’électrique depuis 2015. Ceci dans la lignée de la conversion vers l’électrique lancée en 2012 par Renault. Et comme nous le rappelle le directeur industriel de Renault Groupe, Jose Vicente de los Mozos : « Cléon est le parfait exemple de la transformation industrielle du groupe vers le véhicule électrique ».
Aujourd’hui, Renault Cléon affiche pas moins de 98 millions de moteurs et boîtes thermiques sortis de ses lignes de production. Le groupe prévoit, sans surprise, un mix énergétique en faveur des véhicules électrifiés. Plus concrètement, de passer de moins de 40 % d’électriques en 2021, à 80 % d’ici à 2030. Pour ce faire, Cléon achève tout juste le réaménagement de 8 000 m² pour la nouvelle ligne de production. Une électrification doublée de belles ambitions, et un chemin tout tracé pour les 9 véhicules prévus entre 2022 et 2024. Pour rappel, nous avions jusqu’alors 2 moteurs électrifiés : le 5AX (gamme ZE) et le 5 DH (gamme hybride E-Tech). Cette année, c’est donc le moteur électrique 6AM de la Renault Megane E-Tech qui entre en production massive.
De la Megane E-Tech à la future R5
Le 5AX équipe l’actuelle Renault Zoe depuis 2015. Le 5DH, « e-moteur » en interne, fournit l’assistance électrique sur les groupes hybrides Renault depuis 2021. Le nouveau 6AM de la Renault Megane E-Tech, ce sera « ePT-160 kW » pour les intimes dès ce mois de juillet 2022. Le Groupe prévoit déjà le démarrage du 6AK ePT-100 kW de la future R5 électrique, en 2024. Et pour aller encore plus loin, un 7A en partenariat avec Valeo démarrera en 2027. Autant de projets qui enfoncent le clou quant à la légitimité du site de Cléon sur l’électrique. La nouvelle ligne de production ePT-160, c’est quatre lignes d’assemblage et deux lignes de bobinage dédiées à l’électrique. L’objectif : produire jusqu’à 120 000 moteurs par an, et 240 000 par an à terme. Thomas Denis, directeur de l’usine, est enthousiaste : « d’ici à 2025, l’usine va tripler sa capacité de fabrication de moteurs électriques ! ».
Jose Vicente de los Mozos confirme : « l’objectif, c’est une capacité de 500 000 unités par an à l’horizon 2024 ». Soucieux de l’emploi, on a tout de même posé quelques questions. La fabrication d’un moteur électrique nécessite dans l’absolu moins de personnes que pour un moteur thermique. Y aura-t-il des conséquences sur le nombre de collaborateurs ? La direction nous rassure : il n’y aurait pas d’impact à prévoir, car d’autres postes sont liés aux moteurs. Comme tout ce qui touche à l’électronique de puissance, par exemple. Et c’est sans compter qu’il y aura plusieurs modèles de moteurs électriques, « soyez rassurés, nos collaborateurs restent avec nous ». Avec 4 nouveaux moteurs électriques en moins de 5 ans, on y compte bien ! Notons par ailleurs que le taux d’automatisation de la fabrication est estimé à 60 % sur les lignes dédiées à l’électrique. Une moyenne qui laisse 40 % d’interventions et opérations humaines, indispensables.
Renault E-Mobility Academy : formation électrique en continu
Et non en alternatif. Vous l’avez ? Bref. Toujours dans une optique d’électrification sur le long terme, Renault Cléon s’inscrit dans une logique d’évolution de ses salariés. Un centre de formation « Renault E-Mobility Academy » accueille donc les collaborateurs directement sur le site de Cléon. L’objectif : former à tous les postes d’assemblage d’un moteur électrique. Les « stagiaires », par promotion de 6 pour un accompagnement efficace, y passent 70 % du temps sur les machines. Des travaux pratiques qui permettent de détecter les potentiels défauts et leurs causes, mais aussi de maîtriser le bobinage manuel ainsi que le bobinage automatisé des stators et des rotors. Renault annonce des formations de 19 jours pour un conducteur/opérateur de machine, et 21 jours pour un ingénieur. Le Groupe travaille par ailleurs à pouvoir rendre diplômantes ces formations continues et formations de reconversion.
Vous l’aurez compris, l’usine Renault de Cléon est plus que jamais un pilier du pôle ElectriCity du constructeur français. De la production de moteurs 100 % électriques à la formation des salariés, l’usine normande est parée pour la conversion énergétique du Groupe. L’association avec des partenaires tels que Valeo pour le moteur 7A contribuera également au développement économique du Groupe, notamment via la vente de l’expertise et de la technologie à d’autres acteurs de l’industrie. Pour reprendre les mots de Jose Vicente de los Mozos : « Cléon, c’est notre usine aux ambitions électriques, tout simplement ». Reste plus qu’à couper le ruban !
Merci pour l’article assez complet et bravo à Renault pour le travail réalisé, Reste plus qu’à produire des Mégane, R4, R5, SUV, à des prix corrects etc.. et surtout trouver les clients !
Les observations (critiques) des pseudos spécialistes obsédés de Tesla sont juste inutiles, les clients de Renault trouverons ce qu’ils ne trouvent pas chez d’autres.
Tres bien renault investit jolie publireportage, on aimerait un peu des comparaisons avec la concurrence, sur les budgets innovation, sur les conditions de travail enfin bref pour vraiment montrer aux consommateurs qu’acheter made in france ce n’est pas qu’un liseré bleu blanc rouge et un gros enfumage ou va notre argent.
Je sais le boulot est difficile il faut des moyens, mais bon si vous voulez vous demarquer de vos confrères au garde a vous des marques, les auto chose et compagnie ils commence a prendre le plis de l’electrique et des scoops.
Merci à vous.
Super article, merci !
C’est bien mais quand je vois la taille du bloc moteur/contrôleur/boite transmission je me dis qu’il du progrès à faire par rapport aux productions actuelles, si ce n’est de comparer avec le Bosch EAxle, Tesla, etc…
C’est important de communiquer 👍🏻
Top!
Article intéressant , et on ne va pas se plaindre d’un investissement en France, de la part du groupe automobile Français, ayant le plus délocalisé hors de notre territoire, les 2 dernières décennies .
Mais il aurait été encore plus complet, si, en plus des informations émanant de la direction de l’entreprise, Automobile propre avait interrogé également les représentant des salariés, afin d’avoir une vision plus complète des tenants et aboutissants…