Une chercheuse française s’est penchée sur un procédé de recyclage du graphite des batteries. Elle explique l’importance cruciale de ce procédé pour rendre plus durable la voiture électrique.
La question du recyclage des batteries revient souvent au centre des débats sur la voiture électrique. On les accuse fréquemment de nuire à la durabilité de cette solution de transport ‘zéro émission’. Mais Anna Vanderbruggen, une chercheuse de 29 ans, a reçu une récompense par l’Institut européen d’innovation et de technologie pour avoir établi un protocole permettant de recycler le graphite.
« Les constructeurs de batteries ne s’y intéressaient pas, car ils pouvaient s’en procurer à faibles coûts en Chine », déplore-t-elle. Mais elle rappelle qu’à l’avenir, avec des obligations en matière de recyclage, ce ne sera plus une option.
En 2031, les industriels devront ainsi recycler au minimum 70 % du poids des batteries. Se pencher sur le recyclage du graphite les assurerait d’y parvenir, selon elle. « S’ils récupèrent de nouveaux composants comme le graphite, ils pourront ainsi répondre à ces exigences ».
Un recyclage qu’il faut « absolument » effectuer
Anna Vanderbruggen explique comment elle parvient à trier le graphite des métaux dans la masse noire. Celle-ci se compose de cobalt, de nickel, de lithium et de manganèse, et en extraire le graphite est visiblement assez simple.
« On met la masse noire dans l’eau et on y injecte des réactifs et des bulles d’air, comme dans un jacuzzi. Le graphite s’attache à ces bulles, tandis que les métaux sont hydrophiles et restent donc dans l’eau », poursuit la scientifique.
Philippe Barboux, professeur de Chimie, explique à l’AFP pourquoi le sujet n’est devenu crucial que récemment. « C’est un matériau qu’on ne recyclait pas, car ce n’était pas rentable », analyse l’enseignant de l’université Paris Sciences & Lettres.
Il explique aussi comment on en vient à ce changement de paradigme concernant les batteries. « D’ici à dix ans, on fabriquera tellement de batteries qu’il faudra absolument recycler le lithium. Autrement, il n’y en aura pas suffisamment. »
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Commentaires
Il semble que le graphite peut etre fabriqué a partir de méthane et d'électrisité. 100% du méthane se retrouverait décarboné et du dihdrogène serrait produit, le coût énergetique serrait comparable à l'éxtraction.
Ce qui veut dir pouvoir produir du graphite 100% renouvlable avec du biogaz et de l'électricité verte.
Le graphite extrait peut finir soit en poussière dans la nature, soit brulé sous forme de CO2
Pourriez-vous expliquer « brûlé sous forme de CO2 » ?
🤔💭
Si on le brule, il finit sous forme de CO2. Le "sous forme de CO2" aurrait pu être entre paranthes.
Merci pour votre clarification. Du coup, il semble très peu souhaitable de brûler du graphite.
Je pensais que le graphite ne representait pas grand chose, mais j'ai trouvé ceci:
https://elements.visualcapitalist.com/wp-content/uploads/2022/06/VCE_OC_Composition-of-EV-battery_Mar_31.jpg
comme ont dit que les batteries sont recyclés a plus de 80% il est évident que le graphite est extrait.
La question est : si il est toujours reutilisable en tant que matière première ou si il est dégradé.
Si on utilise du graphite synthetisé a partir de biogaz alors on peux le bruler sens souci si on recupère/utilise la chaleur en sortie.
Il reste que faire quoi que ce soit qui produit du CO2 ne me semble pas une bonne idée en principe si on veut gagner la guerre contre le réchauffement climatique.
Du coup, je m’abstiendrais de faire la promotion du « brûlage de graphite »
J'en n'en ferrais pas la promotion nonplus.
Si on produit 1Mio de VE par ans en ce momant pour l'europe, ca fait 50'000t de graphite brulé par an. Soit autant que ce que brule en charbon une petite unité de central électrique.
C'est très négligable en valeur relative, mais ca l'est en pas en valeur absolue!
avant de broyer une batterie de voiture pour le recycler, il est aussi envisageable le réemploi ou d'utiliser les cellules pour des batteries domestiques/stationnaires/en support du réseau pour combler l'intermittence des energies renouvelables .... une batterie qui aurait perdu de sa vigueur pour un véhicule peut tout a faire être utilisable pour ces applications ( ou les cycles de charges/décharges sont plus doux ), donc sauf a avoir une batterie totalement HS la question du recyclage au niveau matériaux ne se posera que d'ici plusieurs décennies, le faire avant et aller chercher des materières 1ere pour des batteries "stationnaires" alors qu'on irait broyer des batteries de vehicules usagers serait un non sens économique et écologique.
Et l'acier ?
l'acier est recyclé a 100% (sauf le carbone qu'il contient car il arrve souvant qu'il soit brulé et on se retrouve avec fer tendre - il me semble)
Il est recyclable à 100% mais pas recyclé à 100%. Cela reste tout de même un des matériaux les plus recyclés.
Oui, l'acier est un alliage de fer et de carbone, dont les proportions déterminent le type d'acier (entre 0,02% et 2%), ou de fonte (entre 2 et 6%). Les deux sont 100% recyclables dans les hauts fourneaux. Le taux de carbone est variable selon le type d'acier souhaité. Si le taux de carbone augmente, la dureté augmente au détriment de l'allongement avant rupture. La trempe permet aussi de le rendre encore plus dur, mais plus cassant. Un compromis est trouvé dans la cémentation, ou on diffuse du carbone sur l'extérieur du métal, le rendant apte à la trempe et donc très dur, tout en gardant un coeur à faible taux de carbone, donc plus résilient et résitant aux chocs. On peut rajouter aussi d'autres éléments pour lui conférer certaines propriétés. Pour le rendre inoxydable par exemple (inox 304), on rajoute du chrome et du nickel (le 18-10 alimentaire contient 18% de chrome et 10% de nickel). Pour l'air marin, plus agressif, on rajoute un peu de molybdène (2 à 3%), ca lui évite de jaunir (inox 316).
L'acier, inox ou pas, est recyclable à l'infini sans perte de propriétés.