Si l’électricité venait à manquer en janvier, le gestionnaire du réseau réalisera des coupures. A quel point cela peut perturber la vie d’automobiliste ?

Ne cédons pas à la panique, mais soyons préparé au cas où. Tel est le message passé par l’exécutif ces derniers jours à propos des délestages, ces coupures d’électricité ponctuelles et ciblées, qui pourraient avoir lieu dès janvier si une baisse de tension du réseau et les mesures de sobriété n’ont pas suffit (ou ne sont pas suffisamment suivies).

Et clarifions les choses d’emblée pour ce sujet : nous n’avons pas l’intention de créer cette panique en agitant le chiffon rouge ! Il est plus question de voir ce que cela pourrait engendrer. Certes, en cas de délestage, impossible de faire une recharge dans une maison sans électricité. Et les bornes de recharge sur le domaine public ne seront pas épargnées.

La recharge restera facile à faire

Mais, même s’il y a au final des coupures, elles vont au final peu impacter les Français. Les délestages sont envisagés les jours de semaine (le week-end est épargné donc), dans les créneaux des pics de consommation, soit de 8 à 13 heures et de 18 à 20 heures. La coupure ne peut dépasser deux heures et un même ménage ne sera pas touché plusieurs fois !

En clair, pour celui qui roule avec un véhicule électrique, il n’y a pas de risque de se retrouver batterie à plat, sauf s’il s’est vraiment mal organisé. Car la possibilité d’un délestage sera annoncé trois jours à l’avance, grâce au système Ecowatt. De plus, la veille d’une coupure, il sera possible d’aller sur le site d’Ecowatt, de renseigner son adresse et de savoir si son foyer sera concerné.

Facile de prendre les devants donc, d’autant qu’une récente étude d’Enedis indique que seulement 19 % de conducteurs de véhicules électriques rechargent tous les jours. Pas surprenant : le kilométrage moyen des conducteurs ayant participé à l’étude est de moins de 50 km par jour. Et ils estimaient l’autonomie réelle de leur voiture à environ 286 km, de quoi avoir de la marge donc.

Surtout, une large majorité des conducteurs fait la recharge la nuit, en dehors des heures de délestage. Ceux qui peuvent avoir pour habitude de se brancher en arrivant chez eux verront leur recharge commencer après 20 heures, mais il restera suffisamment de temps pour faire le plein !

Le scénario du pire sera donc à réserver à ceux qui sont de plus gros rouleurs en électrique, avec un besoin de recharge rapide sur les grands axes. Pour cela, attention aux bornes HS pendant deux heures !

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Prudence sur la route

Que les conducteurs d’un véhicule thermique ne s’esclaffent pas trop vite face à cette situation. Car au-delà de la recharge d’un véhicule électrique, la coupure de courant impactera l’ensemble des conducteurs. Ceux qui ont un besoin de faire le plein se trouveront devant des stations services fermées, celles-ci ayant besoin d’électricité pour faire tourner les pompes et caisses !

Pour tous, les infrastructures routières seront aussi touchées. Des carrefours pourraient ainsi être privés de l’organisation des feux tricolores. Des passages à niveaux peuvent aussi ne plus fonctionner. Attention également aux accès aux espaces de stationnement ! D’ailleurs, ceux qui ont un garage et un portail avec ouverture électrique devront sortir leur voiture avant l’éventuelle coupure, au risque d’être bloqué à la maison.

En revanche, un élément continuera de fonctionner : les péages des autoroutes ! Ce ne sera donc pas open bar, car les barrières fonctionnent avec un système d’alimentation sur batterie ou sur onduleur.

Autre aspect important : la sécurité routière. En saison hivernale, les délestages peuvent plonger des quartiers dans le noir. Et cela peut arriver à des moments où il y a de nombreux usagers sur les routes. Il faudra donc redoubler de vigilance, notamment face aux usagers à risque que sont les piétons et cyclistes. C’est d’ailleurs le moment de contrôler l’état de vos phares et feux.