Dan O’Dowd, un entrepreneur californien et féroce critique de Tesla, a financé une campagne pendant le Super Bowl pour s’attaquer à l’Autopilot du constructeur. Il affirme se battre pour « rendre les technologies de conduite autonome plus sûres pour l’humanité ».

Dan O’Dowd, le pire ennemi d’Elon Musk ?

À l’occasion du Super Bowl 2024, Dan O’Dowd, le fondateur du Dawn Project, a diffusé deux publicités pour appeler les consommateurs à boycotter Tesla. Il affirme que les personnes qui achètent une voiture électrique de la marque américaine « mettent de l’argent dans la poche d’Elon Musk, et financent ses dangereuses expériences de conduite autonome ». Il parle d’un « grand risque » pour les conducteurs et les piétons.

Dans un communiqué de presse publié dimanche 11 février 2024, Dan O’Dowd explique que « Tesla a échoué à maintes reprises à remédier aux défaillances de son Autopilot défectueux ». Il a déjà tenté de faire pression sur Tesla et Elon Musk pour que le milliardaire retire ses « technologies dangereuses de nos routes ». Mais il estime que la seule chose qui puisse fonctionner, « c’est de priver l’entreprise de [son] argent ».

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C’est la deuxième année consécutive que Dan O’Dowd critique Tesla à l’occasion du Super Bowl. Une enquête réalisée par le Washington Post à l’automne 2023 avait justement mis en lumière les défaillances potentielles du système. Quelques semaines plus tard, la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) décidait de rappeler plus de 2 millions de modèles Tesla.

Le Dawn Project appelle à boycotter Tesla

L’un des spots publicitaires diffusés montre une Tesla écrasant des mannequins de la taille d’un enfant. Des images qui ont d’ailleurs conduit Tesla à envoyer une lettre de mise en demeure au Dawn Project. En parallèle, O’Dowd a fondé Green Hills Software, une entreprise qui fabrique des systèmes d’exploitation pour les voitures et les avions. Les partisans de Musk accusent Dan O’Dowd de vouloir protéger les intérêts de son entreprise.

De son côté, Tesla maintient que son logiciel est destiné à être utilisé par « un conducteur pleinement attentif » et affirme qu’il est « moralement indéfendable de ne pas mettre ces systèmes à la disposition d’un plus grand nombre de consommateurs ». Dan O’Dowd est convaincu que « les gens les feraient interdire s’ils savaient la vérité, s’ils comprenaient vraiment ce qu’Elon fait avec l’Autopilot ».

Dans une autre publicité diffusée, on revit un accident dans le cadre duquel un père de famille de 50 ans a été tué en 2019 lorsque sa Tesla est passée sous la remorque d’un camion. Ou encore ce moment où une Tesla a grillé un panneau stop et des feux de circulation sur une route de Floride. Juste avant de foncer sur un véhicule garé et de projeter un jeune couple dans les airs, tuant l’un d’entre eux et laissant l’autre gravement blessé.

L’Autopilot au centre du débat

Dans les spots, on entend une voix qui dit : « Tesla se défausse de sa responsabilité dans les accidents liés à l’Autopilot en mettant en avant une note enfouie dans le manuel du propriétaire qui dit que l’Autopilot n’est sûr que sur les autoroutes ». Ces publicités seront également diffusées dans plusieurs États américains. En Californie, dans le Delaware, dans le Michigan et dans l’État de Washington.

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Il faut bien reconnaître que Tesla peine à déployer un « vrai » système de conduite autonome. La v12 du FSD (Full-Self-Driving) est disponible en bêta depuis quelques jours. C’est un peu le dernier espoir pour la marque. Même si Tesla va plutôt bien après les succès de 2023, l’entreprise est confrontée à la stagnation de son chiffre d’affaires et à l’inquiétude de Wall Street face aux nombreux écarts d’Elon Musk.

Le patron de Tesla a récemment demandé une participation plus importante dans Tesla. Sa volonté ? « Faire de l’entreprise un leader de l’IA et de la robotique ». En effet, il a souhaité prendre 25 % du capital de l’entreprise et a même menacé de « développer des technologies en dehors de Tesla » s’il n’arrivait pas à ses fins. Si certains investisseurs commencent à s’agacer, d’autres soutiennent toujours le milliardaire bec et ongles.