Depuis un an, Renault connaît le succès avec l’Arkana, son premier SUV coupé. Peugeot compte bien faire de même avec l’inédite 408, sorte de berline surélevée. Avant l’arrivée de la Lionne sur les routes, on regarde les forces et les faiblesses de ces deux modèles proches dans l’esprit.

On l’a oublié, mais, en 2015, le Kadjar a connu un bon début de carrière. Jusqu’à l’arrivée de la seconde génération du 3008, fin 2016. Plus musclé, plus moderne, le Peugeot a mis une claque au Renault, qui a ensuite eu des ventes en demi-teinte. Le Losange a en partie pris sa revanche avec le lancement, en 2021, de l’Arkana. 

En étant l’un des premiers constructeurs généralistes à miser sur le SUV coupé, Renault a eu le nez creux. Mais voilà que Peugeot dégaine la 408. Pour la firme de Sochaux, il est davantage question de parler d’une berline surélevée, son modèle gardant une hauteur contenue. Mais derrière le discours marketing, les silhouettes des véhicules sont proches. Certains voyaient d’ailleurs dans l’Arkana une sorte de Talisman haute sur pattes.

L’histoire va-t-elle alors se répéter ? L’Arkana va-t-il voir ses ventes plonger une fois la 408 dans les concessions ? Pour avoir une première idée de la réponse, nous n’avons pas sorti la boule de cristal, nous avons regardé, sur le papier, quels pouvaient être les atouts et faiblesses de ces modèles.

La technique

Si on parle de ces véhicules sur Automobile-Propre, c’est bien sûr parce qu’ils existent avec une version électrifiée. Les deux sont hybrides, mais avec un niveau différent d’hybridation. Le Renault propose le moteur hybride simple E-Tech. La fiche technique est originale, avec un 1.6 essence de 94 ch et deux blocs électriques (un « e-moteur » de 36 kW et un démarreur haute-tension de 15 kW), l’ensemble étant associé à une boîte de vitesses à crabots, sans embrayage, et une batterie de 1,2 kWh. La puissance maxi cumulée est de 145 ch. Le véhicule annonce une consommation mixte de 4,8 l/100 km et des rejets de CO2 de 108 g/km.

Du côté de Peugeot, on mise sur l’hybride rechargeable, avec des puissances plus élevées. Et cela révèle un fait : si les gabarits des 408 et Arkana ne sont pas éloignés, les positionnements ne sont pas exactement les mêmes. Le Peugeot semble ainsi un cran au-dessus. La base technique confirme cela : la 408 est dérivée de la 308, soit un véhicule de segment C, l’Arkana est dérivé du Captur, un véhicule de segment B. Toutefois, le Captur existe en plug-in de 160 ch, mais l’Arkana n’y a pas le droit.

Sous le capot du Peugeot, il y a un bloc essence 1,6, de 150 ou 180 ch, couplé à un bloc électrique de 81 kW associé à la boîte de vitesses automatique à 8 rapports. Les puissances cumulées sont de 180 et 225 ch. Les deux variantes partagent une batterie de 12,4 kWh. Peugeot ne donne pas encore de valeurs de consommation et d’autonomie électriques, mais on estime cette dernière à 55 km.

Les deux engins se rejoignent sur un fait : aucune transmission intégrale à l’horizon.

Le design

Après avoir vu ce qu’il y avait dans les entrailles, faisons quand même un tour de l’extérieur. Bien sûr, à ce niveau, les goûts sont plus subjectifs. Si la silhouette est proche, avec un toit qui plonge rapidement, une lunette fortement inclinée et une malle haut perchée, les deux modèles ont leur propre style, assez différent. Peugeot assume des lignes taillées à la serpe, avec même un travail très poussé sur les panneaux de carrosserie. Il suffit de voir le renfoncement travaillé autour des roues pour le comprendre. Le Renault est en comparaison plus sage, plus arrondi, dans la droite ligne des productions de Laurens van Den Acker depuis la Clio de 2012.

La 408 mesure 4,69 mètres de longueur, dépassant l’Arkana de 12 cm. Peugeot a opté pour une silhouette basse, le véhicule mesurant 1,49 mètre de hauteur, contre 1,58 mètre pour le Renault.

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La vie à bord

À l’intérieur, un point commun : une économie d’échelle en reprenant la planche de bord du véhicule qui sert de base, ou du moins une bonne partie. Autrement dit, celle de la 308 et quasiment celle du Captur. Là aussi, une affaire de goût : celle du Losange est plus épurée, celle de Peugeot plus futuriste, plus sportive aussi avec son petit volant et son instrumentation en hauteur. Mais les deux modèles ont ce qu’il faut côté écrans. Le Losange mise sur un affichage vertical en guise de console centrale. La 408 ajoute une touche techno avec un panneau de commandes numériques personnalisables.

Côté habitabilité, la 408 annonce une garde au toit de 891 mm à l’avant et 850 mm à l’arrière, contre 877 et 862 mm pour l’Arkana. L’espace aux coudes est de 1 439 mm à l’avant et 1 453 mm à l’arrière du Renault, 1 443 et 1 446 mm pour le Peugeot. En hybride rechargeable, le Peugeot a un volume de coffre de 471 litres. Son rival du jour pointe à 480 litres en hybride. Sur les volumes à l’intérieur, aucun ne prend vraiment l’avantage !

La technologie

Les deux font le plein d’aides à la conduite. Selon les versions, 408 et Arkana proposent le régulateur de vitesse adaptatif, la vision 360°, l’avertisseur de sortie de stationnement, le freinage d’urgence avec détection des piétons et cyclistes ou encore la conduite semi-autonome de niveau 2. Le Peugeot est toutefois un petit cran au-dessus sur ce chapitre, proposant les phares Matrix LED ou encore la vision nocturne.

Au final

Style exubérant bien dans l’air du temps, moteurs plug-in plus musclés, technologie un peu plus moderne : la 408 peut sembler un peu mieux armée face à l’Arkana. C’est le reflet de l’écart des bases techniques et le reflet d’une petite différence de positionnement des marques, Peugeot jouant la carte du « généraliste premium ». Mais cela devrait se retrouver dans les tarifs, qui s’annoncent plus élevés que ceux de l’Arkana. Le Losange aura donc cet atout en poche, d’autant que la technologie hybride simple a prouvé son efficacité et est plus abordable que le rechargeable.

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