L’affaire des quotas électriques vendus par Tesla à Fiat montre avec une grande évidence que les industriels de l’automobile fermés au développement durable ont du souci à se faire.
La mobilité électrique en route
Si les constructeurs pionniers du véhicule électrique constatent que les retours sur leurs lourds investissements tardent à arriver, ceux, qui, à l’inverse, ont fait l’autruche pendant des années, persuadés que l’électromobilité ne serait qu’un phénomène de mode et qu’une voiture ça doit obligatoirement faire « vroum vroum », devront tôt ou tard payer leur immobilisme. Pour exemple cet accord entre Tesla et Fiat qui permet à ce dernier de rentrer de justesse dans les clous des contraintes européennes.
Ce n’est un secret pour personne : le développement des voitures électriques sera la cause de la suppression de nombreux emplois. Mais il sera aussi à l’origine de la création de nouveaux postes. Nombre de petites et grandes entreprises l’ont bien compris, qui ont déjà placé leurs pions sur l’échiquier de la mobilité durable.
La mauvaise volonté d’un dirigeant
Ce que paye Fiat, aujourd’hui, c’est avant tout l’aveuglement et l’entêtement d’un seul homme, Sergio Marchionne, qui a lourdement pesé sur Fiat et Chrysler à l’international.
En 2013, la marque italienne a dû se plier aux exigences californiennes en commercialisant des 500 électriques. Nombre d’automobilistes attendaient cette voiture prometteuse. Elle aurait fait un véritable carton, aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe, si la direction du groupe Fiat Chrysler Automobiles (FCA) avait soutenu ce modèle.
Alors que Tesla, Renault, Nissan, et BMW s’assuraient déjà des bases solides pour l’activité future des marques qu’ils représentent, Sergio Marchionne jouait la provocation. Il appelait les automobilistes américains à ne pas acheter ces 500e, assurant que chaque exemplaire vendu se solderait pour son groupe par une perte de 14.000 dollars.
Faillite ?
Toujours avec sarcasme, celui qui fut aussi président de Ferrari prédisait une nouvelle faillite de FCA si le groupe devait se mettre à produire davantage de voitures électriques. Ce n’est pas encore si loin : c’était en 2014 ! Il est clair que Sergio Marchionne n’était pas un visionnaire. En tout cas au sujet de l’avenir de la mobilité vers 2050 et après.
Concrètement, c’est bien plutôt cette politique de négation de la mobilité électrique qui aurait pu conduire Fiat à la faillite. Alors même que la marque produit des modèles au gaz naturel, qui sont tout aussi importants pour l’avenir des déplacements individuels.
Cinq ans seulement après les dangereuses déclarations du sulfureux dirigeant italien, Fiat se retrouve déjà sous la menace de devoir acquitter une amende de plus de 2 milliards d’euros en Europe.
Vases communicants
Heureusement pour la marque que l’UE a prévu un principe de vases communicants qui devrait l’extraire de cette situation, contre tout de même quelques centaines de millions d’euros.
En attendant, en France, pas une seule Fiat dans les 30 voitures particulières les plus vendues depuis le début de l’année, alors que la Renault Zoé se tient à la porte de ce classement.
Présentée à Genève il y a quelques semaines, le concept électrique Fiat Centoventi laisse penser que la marque est enfin sortie de l’influence Marchionne. Plus petite qu’une BMW i3 ou la citadine branchée du Losange, l’engin imaginé pour fêter les 120 ans de la Fabbrica Italiana Automobili Torino ferait un carton si elle était commercialisée à un prix raisonnable.
Aux dirigeants de Fiat : Surtout n’enterrez pas cette petite électrique ! Elle est de nature à inscrire sérieusement la marque parmi celles proposant une offre salivante sur le marché dédié !
Des constructeurs encore trop hésitants
Si la situation de Fiat est un véritable cas d’école, d’autres groupes et/ou marques auront à jouer serré également, à l’avenir. Comme Fiat en 2013, Peugeot s’apprête à lancer sa e-208. A priori encore un « sacré numéro », potentiellement survolté ! Elle est bougrement attendue cette voiture !
Chez Automobile Propre, on ressent très bien cette impression d’une foule d’automobilistes qui trépignent d’impatience devant des portes, encore fermées, qui doivent mener à cette nouvelle citadine.
On connaît la réserve, pour ne pas dire plus, de Carlos Tavares, au sujet des voitures électriques. Mais la e-208, si elle est proposée à un prix concurrentiel, s’annonce comme un véritable futur best-seller sur le marché. Elle ne doit pas louper son entrée, ni la différer.
Dans le groupe PSA, il y a aussi la sympathique et fun Opel Adam qui gagnerait à être très rapidement proposée en version électrique.
Une crédibilité encore à acquérir
Outre-Rhin, si l’implication de BMW dans le développement de ses modèles électriques et hybrides rechargeables n’est plus à démontrer, si le programme branché de Volkswagen est perçu comme solide et sérieux, du côté de Daimler, concernant les voitures particulières, c’est encore un peu trop flou. On sent que l’étoile de Mercedes est ballotée dans le sillage des 2 premiers groupes cités.
Certes, une feuille de route à été communiquée, et des voitures rechargeables sont déjà dans les concessions. Mais on ne sent pas de réel dynamisme dans l’implication de la marque pour l’électromobilité. Quel automobiliste, peu influencé par un ou des constructeurs, ira pousser la porte d’une concession Mercedes avec à l’idée d’acheter une voiture électrique ?
Idem pour Ford qui commence à peine à communiquer sur le sujet.
Boulets rouges
Il reste au moins un constructeur qui, comme Fiat il y a quelques années, tire encore à boulets rouges sur la mobilité électrique à batterie. Toyota continue de dénigrer ouvertement le VE dans ses campagnes publicitaires.
Les dirigeants de cette entreprise, autrefois perçue comme novatrice avec son architecture hybride simple, ont-ils conscience qu’ils dézinguent aujourd’hui une solution qu’ils adopteront très certainement demain, à la traîne et alors sans grande crédibilité ?
Bien sûr, la Yaris est aujourd’hui 14e des ventes de voitures particulières en 2019 dans l’Hexagone, et le C-HR est 25e. Et dans 4 ou 5 ans ? Un virage devra-t-il être pris, dans l’urgence, à angle droit, pour que la marque ne disparaisse pas des écrans radar avant 2040 ou 2050 ?
On dit d’un enfant précoce que son plus grand ennemi est lui-même, car il se repose trop souvent sur ses lauriers ! C’est l’impression que donne Toyota actuellement.
Mazda, Suzuki, Dacia, Honda, Seat, Skoda… Des marques très à la traîne question mobilité durable, dont certaines appartiennent heureusement à un groupe au sein duquel la mobilité électrique est déjà bien active.
Bonjour, merci pour l’article et j’invite tout le monde a faire l’effort de cliquer sur le lien et lire l’étude complète.
En revanche, si je ne suis moi non plus pas fan de la com Toyota et de ses spots TV, je ne partage pas ce « Toyota-bashing » trop récurrent à mon goût sur AP.
En effet, Toyota est dans une situation relativement sûre en Europe et il faut mettre au crédit de ce groupe qu’il a tout de même su évoluer et ne joue pas, lui, sa survie sur les 2 ans à venir pour plusieurs raisons simples (détaillées dans l’étude du JATO) :
– grâce à leurs énormes ventes d’hybrides, moins de retard sur objectif CO2
– moins d’impact du Diesel-gate que pour les autres (techno abandonnée de manière anticipée et progressivement remplacée par l’hybride)
– peut-être un peu moins de SUV que les européens n’en sortent à rythme effréné ces derniers temps… et ce n’est pas fini
– bien moindre dépendance au marché européen
Hello,
Les controverses liées à l’an voiture électrique sont nombreuses. C’est pourquoi j’ai décidé de les synthétiser par écrit dans le chapitre 8 de mon livre « La voiture électrique, c’est maintenant ». Pour en savoir plus, visitez http://www.lavoitureelectrique.xyz .
Il n’y a pas que Marchionne qui n’ait pas été visionnaire. J’espère que Tavares mangera son chapeau au succès de la e-208
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Il se trouve que la règle étant aussi faite FIAT qui est le constructeur avec la masse moyenne des véhicules la plus faible a l’objectif le plus ambitieux à atteindre (91,8 selon les ventes 2017).
Intégré dans sa moyenne les véhicules TESLA a deux intérêts :
– augmenter la masse moyenne des véhicules de l’ensemble et donc augmenter aussi l’objectif,
– avoir des véhicules qui représente 0 dans le calcul de la moyenne des émissions puisque ne prenant pas en compte que les émissions directes (ie au roulage) et bénéficier pour ces véhicules d’une pondération de 1,67 dans le calcul de la moyenne.
C’est je trouve un beau pied de nez à ceux qui ont créé cette règle absurde qui prend le problème uniquement sous l’angle des émissions des véhicules tout en biaisant le calcul en considérant uniquement les émissions directes.
Petite évaluation pour bien comprendre mais avec un calcul en ACV :
1/ Tesla model 3 LR 1726 kg avec une batterie de 77 kWh (478 kg) production à la fabrication 14,6 t CO2eq + 76 g CO2eq / km avec le mix européen,
2/ Fiat Punto GNV 1170 kg production à la fabrication 6,4 t CO2eq + 144 g CO2eq/km.
Il faut 120 600 km pour annuler la dette CO2 de la fabrication de la première.
On remarquera au passage que si j’utilise du « carburant renouvelable » dans chacune, la première n’annule jamais sa dette.
Cela démontre bien que la règle est absurde.
Au passage on méditera sur la pollution respective des deux véhicules. En terme de particules avec 556 kg de plus sur la balance, la première émet bien plus de particules.
https://www.flotauto.com/wp-content/uploads/2018/12/pa-consulting-classement-constructeurs-2.jpg
Si les modo pouvaient bloquer vérité une semaine ça ferais du bien, il est d’un pénible.
PSA obligé de verser quelques milliards a Tesla…si la 208 ne fonctionne pas. Ça aurait dû panache!
Et Tavares qui quitterait le navire au même moment avec un superbe parachute doré !
Science fiction?
On a bien vu une Peugeot qui vole dans blade runner!!!
On peut taper sur Fiat, mais à leur décharge, c’est beaucoup facile et rentable de faire du greenwashing sur un gros SUV GLC, X5, Q5, Q7, XC90, Cayenne vendue 80 000 euros, que de justifier le surcout d’une hybride rechargeable sur une Panda vendue 8 000 euros.
Or je préfère voir une petite Fiat (500, Panda, Punto) qui émet 120 g de CO2 parce qu’elle est essence,
à un gros Panzer allemand genre la Audi Q7 V6 3.0 TDI qui « affiche » 48g de CO2 parce qu’il est diesel et parce qu’il a un minuscule moteur elec et une minuscule batterie qui ne sera jamais rechargée dans la pratique.
Bref je ne suis pas contre le fait que Fiat paye cher son retard sur le 100% électrique, mais il faut quand même reconnaître qu’à la base ils se sont bien fait avoir par une réglementation européenne en leur défaveur (avec 91.8 grammes Fiat a de très loin l’objectif de CO2 le plus contraignant d’Europe) :
http://www.autoactu.com/les-constructeurs-pourraient-payer-4-milliards-d-euros-de-penalites-co2-en-2021.shtml
Je ne pense pas que les gens trépignent d’impatience devant la porte des concessionnaires pour acheter une électrique vendue aujourd’hui plus chère que le plus haut de gamme diesel du modèle équivalent. Moi-même, je ne suis pas prêt à échanger mon hybride pour une voiture 10000€ plus chère au minimum, plus les contraintes des recharges. Beaucoup sont comme moi, l’électrique est pour le moment, bien trop chère et n’a pas du tout gommé ses contraintes.
Vive l’hybride, simple, fiable et sans contrainte!!! De plus, si tout le monde roulait en hybride en France, ce serait déjà un plus pour la planète……
Vous oubliez juste qu’un constructeur automobile produit la demande des acheteurs, les monospaces sont à la mode ? les constructeurs en produise, les SUV se vendent bien ? tous les constructeurs s’y mettent…aujourd’hui les voiture électrique c’est 1,5% des ventes de voitures, Marchionne ou Tavares ne vont pas ruiner leur entreprise avec une si faible demande, ce sont les décisions politiques et la demande des consommateurs qui fera que la voiture électrique se généralise, les constructeurs suivront naturellement ou mourront. C’est comme si vous reprochiez à un boulanger de fabriquer plus de croissant que de pain au chocolat alors que 95% de ses clients viennent acheter des croissants.
Voir Tesla sauvé par fiat, quel pied!
« mobilité durable » mais le VE n’en fait pas partie !
J’aime beaucoup votre énumération des marques et leur positionnement. Ça montre tout le retard pris et les freins mis pour éviter d’aller vers une des solutions qui permet de baisser le CO2. Et pas les 20% promis par l’evolution du thermique, mais au moins 35% tout de suite et peut-être encore plus dans les décennies à venir.
Je rajouterais dans votre énumération l’exemple de l’Opel Ampera-e : quel
best-seller en puissance ! Et même pas vendue en France et dans d’autres pays européens sous des prétextes fallacieux. Une électrique capable de tenir 500 km quand elle est sortie, il n’y avait que la Tesla en face mais pas dans le même créneau… Si elle avait été proposée en France, je l’aurais acheté !!
À la lecture de l’article, on peut supposer que Fiat a été obligé d’acheter quelque chose à Tesla, mais on ne sait pas trop quoi… Pourriez-vous être un peu plus explicite s’il vous plaît ?
Suis-je le seul à voir le côté (sacrément) positif de la chose?
Fiat se contente de payer Tesla pour éviter une grosse amende=> Tesla empoche la somme => Tesla boucle un semestre plus correct que prévu => Tesla continue à mettre la pression sur les premium allemands => Les premiums allemands se sortent les doigts => La techno des premiums allemands ruissellent dans leurs groupes respectifs => Les autres généralistes sont obligé de suivre en Europe au moins
Et ça alimente la machine à progrès. Le seul perdant c’est FCA qui perd d’autant de capacité d’innovation
Les pouvoirs publics doivent prendre leur responsabilité, en imposant aux constructeurs de passer le plus tôt possible aux VE. C’est lamentable qu’on ait eu besoin de l’Europe (merci à elle !) pour faire ce boulot de pression sur les constructeurs.
Pour info, le ministre fédéral allemand des Transports, Andreas Scheuer, vient de contredire le patron de VW, en affirmant qu ‘«il faut également promouvoir la technologie de l’hydrogène et des piles à combustible» :
https://fuelcellsworks.com/news/german-federal-transport-minister-andreas-scheuer-contradicts-vw-boss-saying-hydrogen-and-fuel-cell-technology-must-also-be-promoted/
Le gouvernement allemand veut maintenant être certain que leurs constructeurs ne vont rater aucun train.
Paragraphe « Faillite ? ». Reprocher à ce dirigeant de ne pas être visionnaire sur l’après-2050 ? C’est un peu chaud. Personne ne sait déjà ce qui va se passer après 2030… Il est à peu près certain que d’ici là, la voiture à batterie prendra la tête. Mais de quel marché ? Les automobiles autonomes viendront probablement à cet horizon. Et après ça, les cartes seront totalement rebattues. Bien malin celui qui pourra dire ce qui va se passer. Et ça, c’est si tout continue comme aujourd’hui. Ou en serons-nous du côté des guerres, des ravages du changement climatique, des organisations sociales, de l’économie des pays occidentaux, etc…
Au moins Tesla empoche de l’argent frais même si cela est immorale pour FCA.
Pour la e-208, tout dépendra de la volonté des vendeurs de se former à la vente de l’électrique, au lieu de pousser le client vers le modèle thermique.
L’article n’est pas très élogieux pour Toyota, je trouve cela regrettable. Les dirigeants de Toyota ont juste fait un choix différent des autres : attendre la mise au point de nouvelles batteries plus performantes que les batteries actuelles. On verra dans quelques années s’ils ont eu raison, ou pas.
Ce système de vente de quota électrique, c’est scandaleux. Chacun doit produire plus propre, trop facile de payer pour combiner la propreté des uns avec la pollution des autres et passer sous les seuils de sanction…
Au sujet du VE, on critique souvent PSA d’être en retard. mais si on regarde les valeurs de rejet de CO2 (puisque c’est le critère européen) de ses modèles par rapport aux modèles équivalents Renault, on trouve que les Peugeot rejettent entre 12% (citadines essence) et 24% (SUV Diesel) de CO2 en moins que les Renault (valeurs des sites peugeot.fr et renault.fr). Peugeot n’avait pas urgence de vendre des VE par rapport aux quotas de CO2, contrairement à Renault, pour qui la Zoé était salutaire
« Tardif, tardif », mais par rapport à quoi, ou plutôt à QUI ? « That is the question » !
A part la batterie, faire un véhicule pur électrique est un jeu d’enfant pour ces constructeurs … dès qu’ils s’y mettront. Il est normal que ces derniers ne fassent pas aussi vite qu’Elon, « le visionnaire en avance sur son temps », car l’heure de l’électrique n’a pas encore sonné sur le marché de masse. Avant de « saler la salade », il faut d’abord que l’UE se mette d’accord pour la mise en place des usines à lithium, pour être vraiment pertinent en CO². Sinon, c’est promouvoir l’Asie et nuire à la planète. Finalement, le marché de masse des VE n’est pas encore mûr pour parler de retard. Celui-ci ne sera-là que quand les batteries seront prêtes (je parle bien-sûr pour être économiquement viables sur nos voitures aux prix accessibles). Les constructeurs attendent l’heure de sortie des labos sur la « révolution techno » en cours de validation + fiabilisation.
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Seat et skoda vont hérités de la techno VW donc ils seront suiveur de près . Dacia est dans les turbulences de Renault qui stagne dans le dev de nouveaux véhicules .A mon avis rien pour Dacia avant la nouvelle plate forme Renault .