Révélé ce mercredi 1er juillet, le bolide prévoit d’établir en 2021 un nouveau record du monde de vitesse sur le Salar d’Uyuni (Bolivie).
Evolution des caractéristiques techniques
La Wattman de 2020 est dotée de caractéristiques techniques qui n’ont plus grand chose en commun avec le modèle révélé 7 ans plus tôt au Mondial du deux-roues de Paris. La puissance de son moteur à aimants permanents est passée de 150 à 270 kW, pour un couple de 970 Nm (contre 200 Nm en 2013).
Pour l’alimenter, une batterie lithium-ion d’une capacité énergétique de 15 kWh sous une tension de 756 V, conçue spécifiquement par les ingénieurs maison avec l’aide de Venturi North America. Composée de 1.470 cellules, le pack pèse 140 kg, à ajouter aux 160 kg de la partie cycle. La transmission s’effectue au moyen d’une courroie crantée sur la roue arrière.
L’engin est particulièrement long : 2,70 m, à comparer aux 2,13 m de la Harley-Davidson électrique LiveWire. Il est aussi très bas pour opposer une moindre résistance à l’air : hauteur de selle de 61 cm (78 cm sur l’américaine) et garde au sol de 7 cm (13 cm sur la Harley).
Plus de 330 km/h
La nouvelle Wattman a été complètement réinventée dès l’automne 2018 à partir d’une feuille blanche. En matière de vitesse, l’objectif fixé est de parvenir au-delà des 330 km/h. Et ce, afin de dépasser les 329 km/h inscrit comme record depuis l’année dernière par Ryuji Tsuruta sur sa Mobitec EV-02A.
Les pneus Michelin Power RS+ rainurés (120/70 ZR17 à l’avant, 190/55 ZR17 à l’arrière) sont homologués pour une vitesse maximale de 350 km/h. Mais les équipes de Voxan Motors et du manufacturier français ont cherché à connaître leur véritable résistance. Sur des bancs d’essai normalement réservés aux pneus d’avions, ils ont pu établir que les Power RS+ peuvent encaisser une vitesse de 450 km/h. De quoi laisser une confortable marge pour les essais jusqu’en juillet 2021 et la tentative officielle ultime sur le Salar d’Uyuni.
Pas de parachute, ni de frein à l’avant pour une évidente question de stabilité. Mais, à l’arrière, un système à disque 305 mm et étrier à 4 pistons. Suffisant pour arrêter la Wattman sur la distance réservée à cet effet sur le site bolivien.
Importance du carénage
Le carénage assurera une résistance minimale à l’air et la stabilité de la moto à haute vitesse. Il a été éprouvé en soufflerie jusqu’à une vitesse de 240 km/h. De quoi accumuler un grand nombre d’informations sur le comportement de la Wattman jusqu’à cette allure.
« Au-dessus, c’est un peu l’inconnu », reconnaît le constructeur qui sait parfaitement que, « sur une piste à l’adhérence très basse, le moindre petit écart peut avoir des conséquences très importantes sur la stabilité ».
Voxan compte sur les résultats apportés par les milliers de simulations informatiques et les essais sur circuit pour imaginer au mieux les réactions de la moto électrique soumise à une vitesse dépassant les 300 km/h.
Refroidissement original de la batterie
Puisqu’il s’agit d’envoyer un maximum de puissance en un minimum de temps, les différents éléments qui composent la Wattman 2020 seront soumis à rude épreuve l’année prochaine. C’est en particulier le cas pour le groupe motopropulseur dont le système de refroidissement est particulier.
Pas de radiateur qui serait un ennemi au niveau de l’aérodynamique, mais, placé sous le selle, un réservoir de carboglace. Il s’agit de gaz carbonique comprimé jusqu’à l’état solide. Il forme une glace sèche qui ne crée pas d’eau en fondant. C’est lui qui est chargé de refroidir les tuyaux serpentant au cœur de la mécanique.
Voxan, comme Venturi, a été acheté par G. Pastor uniquement pour qu’il se fasse plaisir. Il n’a pas de stratégie industrielle, il n’a jamais relancé de production de motos et de voitures suite au rachat de ces marques. Il n’a même pas continué à assurer l’après vente des véhicule déjà produits.
Ses moyens financiers lui permettent de développer des véhicules spectaculaires, de les présenter sur des salons, de battre des records, … uniquement par plaisir et pour faire parler de lui.
Il a bien fait une tentative avec des VU électrisés mais comme il n’a aucune connaissance de l’industrie et s’est entouré uniquement de personnes spécialisées dans le prototype et la compétition, ce n’est pas allé bien loin.
Avec ses moyens et son réseau il aurait pu être le Tesla français de la mobilité électrique. Mais c’est moins risqué et plus fun de faire des protos pour les salons et les records.
Cette moto de record ne sert pas à grand chose, comme l’a souligné triphase, si cela ne sert pas à développer un modèle commercialisé. C’est un peu paradoxal de voir si peu de motos électriques alors que c’est bien sur ce genre de véhicule que c’est le plus interessant et le moins éloigné d’une moto thermique, qui n’ont, elles aussi, que peu d’autonomie vu leur petit réservoir. Mais visiblement faire une moto électrique avec au moins 300 km d’autonomie comme une thermique, et lui adjoindre un chargeur rapide semble encore difficile à réaliser. La marque Zero s’en approche, mais le prix s’envole aussi.
Oui, les records, toujours les records. Et faire du buzz. Pourquoi faire? Pour vendre un modèle grand-public? Même pas. A part Zero Motorcycles, il n’y a rien sur le marché. Energica un peu, HD pas vraiment. Et pas surtout Voxan! Je me fais régulièrement plaisir au guidon de ma Zero, et cela depuis plus de 3 ans, mais j’ai toujours l’impression d’être un martien! Les motards ne sont pas intéressés, tellement ils ont besoin (à leur âge, 50+) de se comporter comme des ados insupportables. Et du coup les 4 gros japonais ne s’y intéressent toujours pas. L’immobilisme est la clé d’un marché rentable et sans risque!
Une moto carénée comme un train.
Je ne suis pas motard, mais je trouve qu’on ne voit quasiment-pas de motos électriques sur nos routes. Des scooters ? Un peu plus, sans doute, dans les grandes agglomérations comme Paris. Je déplore ces hordes de motards assourdissantes qui envahissent nos routes de montagnes sinueuses. Je pense qu’il faudra à terme leur réserver des « créneaux » à eux pour qu’ils s’éclatent, ou alors ne tolérer que les motos électriques.
C’est quand même dommage de ne pas avoir fait de venturi le Tesla européen et de Voxan le Zero d’ici….Courir plus vite que les autres ne semble pas suffisant pour arriver a destination;et pour le CO2 c’est pour une utilisation Martienne?
Etrange engin…
Elle sera pilotée par Max Biaggi.