Aperçu du cargo Fremantle Highway // Photographie du ministère de la Défense néerlandais.

Si la cause de l’incendie du cargo Fremantle Highway au large des Pays-Bas n’a pas encore été officialisée, la piste des véhicules électriques commence à être écartée. Les médias néerlandais viennent de rapporter l’analyse des experts suite à de nouvelles inspections ayant eu lieu le 11 août 2023.

Il y a quelques semaines, les haters, anti-véhicules électriques en tout genre et une bonne partie des médias se sont engouffrés dans la brèche. Avec plusieurs véhicules électriques à son bord, il semblait « évident » que l’un d’entre eux soit à l’origine de l’incendie du Fremantle Highway. De nouvelles expertises montrent que l’incendie qui a ravagé ce grand navire transportant 3 784 voitures neuves à son bord, n’a probablement pas été causé par une voiture électrique.

La piste du véhicule électrique est progressivement écartée

Le bateau faisait route vers Singapour depuis Bremerhaven en Allemagne. Il a pris feu le 25 juillet 2023. L’incendie a fait un mort et les rescapés ont dû être secourus par hélicoptère et par canots de sauvetage. Au départ, la rumeur est partie d’un employé de la société japonaise Shoei Kisen Kaisha, l’armateur qui est aussi propriétaire du porte-conteneurs Ever Given (ce navire qui a bloqué le canal de Suez en 2021). Sans aucune preuve, l’homme a suggéré « qu’un véhicule électrique pourrait être à l’origine de l’incendie ».

Le feu s’est a priori déclaré sur le huitième pont du navire, selon Peter Berdowski, patron de la société de sauvetage Royal Boskalis Westminster, celle qui s’est occupée de l’épave. Entre 900 et 1000 voitures, y compris des véhicules électriques, semblent en bon état. Berdowski avait lui-même dit que « tous les experts ayant des connaissances sur le sujet s’accordent à dire que le transport de véhicules électriques présente des risques supplémentaires ».

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Actuellement à quai à Eemshaven, aux Pays-Bas, le cargo livre ses premiers secrets. Même si la cause exacte de l’incendie est encore inconnue, la théorie de la voiture électrique ne tient plus. La récente inspection du Fremantle Highway a permis de montrer que les ponts inférieurs sont pratiquement intacts et que les conteneurs dans lesquels étaient stockés les véhicules électriques sont en bon état. Des propos tirés d’une déclaration de Peter Berdowski, rapportés par le média australien The Driven.

En revanche, l’homme explique que les ponts supérieurs, sur lesquels il n’y avait pas de voitures électriques, « sont tellement endommagés qu’il est difficile d’y marcher ». Les voitures qui s’y trouvent sont carrément « soudées au sol ». De quoi mettre quasiment hors de cause les voitures électriques. Les experts continuent de s’activer pour déterminer l’origine précise de l’incendie. D’ailleurs, selon l’International Union of Marine Insurance (IUMI), « les véhicules électrifiés ne constituent pas une préoccupation majeure ».

Les véhicules électriques sont 20 fois moins susceptibles de prendre feu que les thermiques

En réalité, l’incendie provoqué par un véhicule électrique s’apparente au mythe. Un seul incendie à bord d’un navire a officiellement été attribué à un modèle électrifié, il s’agit d’un ferry ayant pris feu à cause d’un Qashqai qui était en train de se charger à bord. L’IUMI précise que « nos recherches ont montré que les risques pour transporter des véhicules électriques ne sont pas accrus ou plus dangereux que pour les véhicules thermiques ».

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De récentes données de la Swedish Civil Contingencies Agency montrent même que les véhicules électriques seraient « 20 fois moins susceptibles de prendre feu que les voitures à essence ou diesel ». L’agence dénombre 23 incendies de modèles électriques en 2022 sur un parc national de 611 000 véhicules, soit un taux de 0,004 %. Sur la même période, les chercheurs suédois ont recensé 3 400 incendies sur les 4,4 millions de voitures thermiques enregistrées en Suède, soit un risque de 0,08 %.

En 2022, le Conseil de sécurité des transports (NTSB) et le Bureau des statistiques des transports (BTS) avaient également prouvé que les voitures thermiques étaient dix fois plus susceptibles de subir un incendie que les électriques. Malheureusement, les incendies des modèles électriques ont été plus documentés que ceux des thermiques. Accuser les voitures électriques d’être à l’origine des incendies est devenue une pratique courante au cours des dernières années.