
Censé sortir le constructeur de la crise, le plan Renaulution a été annoncé ce jeudi 14 janvier par Luca de Meo
Lors de la présentation du plan Renaulution, Luca de Meo n’a communiqué que peu d’informations sur les ambitions du groupe en matière de voiture autonome. Un choix qui s’explique à la fois par la situation particulière du constructeur, mais aussi par la nouvelle stratégie de l’Alliance.
Jadis sur toutes les lèvres, la voiture autonome semble être passée au second plan chez une grande partie des constructeurs, désormais focalisés sur l’électrification de leurs gammes. Renault n’échappe pas à la règle et n’a communiqué que de maigres informations lors de la présentation de son plan de relance Renaulution.
D’autres actions prioritaires
Pour Luca de Meo, le premier objectif reste de « survivre à la tempête » et de réorganiser son offre produits en ciblant des modèles à forte valeur ajoutée. Une liste de priorités dont la voiture autonome ne fait clairement pas partie.
Entre les problématiques réglementaires et les grands questionnements liés l’acceptation de la technologie par le grand public, la voiture autonome mettra encore quelques années avant de se démocratiser. Du moins sur le marché européen où le groupe tricolore concentre ses activités. Luca de Meo l’a compris et préfère se focaliser sur les leviers qui permettront de sortir de la crise au plus tôt. Un plan pragmatique qui n’est pas sans rappeler celui présenté en 2016 par PSA. À l’époque au bord de la faillite, le rival de Renault avait aussi choisi de prioriser les actions susceptibles de générer du cash rapidement.
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Au-delà de la situation très particulière de Renault, le positionnement est aussi justifié par la nouvelle stratégie de l’Alliance.
Pour arrêter d’avancer en ordre dispersé, chaque marque a désormais des domaines d’expertises bien particuliers. Annoncé en mai dernier, le plan stratégique de l’Alliance définit les rôles de chacun. Sur la voiture autonome, c’est Nissan qui est chargée de développer et d’expérimenter les solutions qui seront ensuite déployées sur l’ensemble des marques de l’Alliance.
« Pour nous, il n’est pas justifié d’être leader sur ces marchés (ADAS et voiture autonome NDLR) », a justifié Luca de Meo. « Par contre, nous adopterons rapidement ces technologies en tirant parti du push de Nissan ». Renault estime que la démocratisation de la voiture autonome sera plus rapide en Asie qu’en Europe. D’où le choix de l’Alliance de confier le sujet à Nissan.
La connectivité au premier plan
Si la conduite autonome n’est pas une priorité, ce n’est pas le cas des fonctionnalités connectées. Celles-ci pèsent désormais lourd dans la stratégie du constructeur.
« Nos véhicules vont s’améliorer chaque jour à mesure que vous les conduisez », promet Luca de Meo. Monnaie courante chez Tesla, les mises à jour à distance seront progressivement déployées sur l’ensemble des véhicules Renault.
Luca de Meo promet aussi une révolution dans le numérique avec l’introduction de My Link. Ce nouveau système d’infodivertissement My Link est prévu pour 2022. Il sera basé sur la technologie Google.
« Nous serons les premiers à intégrer ces services à des véhicules du mass market. Avec Google Maps, la navigation sera personnalisée selon les destinations récentes des utilisateurs », assure le dirigeant. Pour les utilisateurs de véhicules électriques, des « fonctionnalités améliorées » sont annoncées. Au sein de la gamme Renault, la Megane électrique sera la première à intégrer le système.
Il est lucide.
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La voiture 100% autonome je la vois plutôt en ville comme une voiture partagée sans volant façon taxi réservable et disponible rapidement.
Le semi-autonome pour Mr tout le monde est bon pour les voies rapides / autoroute. Dans notre pays les rues ne sont pas droites comme en Amérique, tout est tordu ; autant laissé le volant au conducteur, plus simple, plus serein pour les passagers.
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Cela doit bien faire 10 ans que Renault fait de la recherche très sérieusement, notamment avec des organismes externes, pour être présent sur le terrain de l’autonome. Il y a la technique pure et il y a aussi le côté juridique, législatif.
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La déception c’est qu’à part la Zoé de 10 ans d’âge, qui se vends très bien, Renault n’a pas développé grand chose qui me paraisse vraiment pertinent en électrique et hybride. La future Mégane 100% électrique façon cross-over va arriver mais il se sera passé du temps ! Aujourd’hui j’aimerais par exemple acheter une Compacte type Clio en hybride rechargeable avec autonomie sérieuse, 60-80 kms par exemple, et il n’y a pas d’offre. Même chez les concurrents il n’y a pas grand chose mis à part des SUV plus lourds, plus gourmands, plus gros. Une des rares que je vois c’est la VW Golf eHybrid qui a l’air d’avoir baissé en qualité de finitions et qui tape vite à 42.000 €.
A mes yeux une Zoé, voiture qui me plait bien, bien équipée reste trop chère lorsque on la compare a une thermique.
Faut il descendre en taille et acheter une petite Twingo ZE semblant être peu équipée ?
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Comment réduire les émissions de GES si on nous propose des VE chers et des hybrides lourds ? On se retrouve avec des bagnoles chères, mille fois mieux équipées en siège, cuir, électronique, clim, … que nos salons et qui passent le plus clair de leur temps à l’arrêt sur les parkings. Pas étonnant que Dacia vende. Je trouve vraiment que la marché manque de pertinence, qu’il est trop axé sur une surenchère de SUV et de fonctions électroniques.
J’ai accès à une Twingo 1 et pour faire de la ville / péri-urbain, bon sang çà fait bien le job !
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Sur la connectivité il a raison aussi. Nous vivons dans un monde connecté, mais pas forcément plus humain… Sans transformer les voitures en vaisseau spatial ou cockpit d’avion il faut recentrer l’info-divertissement sur les vrais besoins de l’utilisateur qui ne sont pas si nombreux que çà.
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Mis à part les constructeurs haut de gamme qui ont peu de questions à se poser, les autres se cherchent…
Le plan à 3 ans pour le VE Renault doit proposer des modèles segments A et B compact, C et D suv -> 4 modèles.
Pour l’instant ils en ont deux (Twingo et Zoe) dont un (Zoe) à renouveler. Le C suv arrive dans 1 an.
Batterie 40 / 60 / 80 / 100 kWh. Recharge 50 à 200 kW.
Prix serré.
Conso wltp au niveau de Hyundai.
Un écran qui permet de calculer son trajet avec les bornes de recharge ; le reste n’est pas prioritaire.
Un investissement dans le réseau de recharge rapide (Ionity ?).
Il se peut bien qu’en 2024 les VE représentent 50% des ventes en Europe : il y a urgence.
Après viendra le véhicule autonomie ; mais seulement après.
Je ne vois pas très bien en quoi le mode autonome est un argument de vente : le plaisir de conduire une voiture élégante, fun, moderne, confortable ne peut être soustrait au conducteur…
Au mieux, le mode autonome peut être utile dans un contexte professionnel…
Cela ne me fait pas rêver, mais bon, je ne lui jette pas la pierre car il reprend un champ de ruine. Il doit faire des choix et retrouver très très vite des parts de marché et des bénéfices. Il doit remotiver ses troupes, leur redonner envie, et surtout sortir des véhicules qui plaisent, qui se vendent et permettent des bénéfices. Bref, un ENORME chantier. Je lui souhaite le meilleur. Renault et toutes ses parties prenantes en ont un besoin vital.
Franchement, la voiture autonome, c’est vraiment pas le reproche que je ferais dans ce plan…
Qu’ils nous remplacnte la Zoé par une qui soit correctement refroidie, qui charge à 100 kW en DC, et qui contient comme la e-Kona 65 kWh en option, (avec 50 en modèle de base).
Ensuite qu’ils nous sortent plus rapidement que 2022 « la taille au dessus », promise depuis la Zoé (« une gamme de VE »…), un e-captur (la version thermique ayant été renouveler peut continuer), avec version de batterie à 80 kWh sur plateforme dédiée,
Au dessus, il faut une version capable (e-Kadjar pour concurrencer l’ID4, l’Eniacq, mais EFFICIENTE, et pas à 45000 € la version de base, avec batterie ridicule, et qu’ils ne perdent pas leur temps avec un phev, mais une version longue de la plateforme de la e-Mégane (ils n’ont qu’à rebadger le Nissan Qashqai pour proposer un thermique et feront une économie d’échelle) .
He alors? … On veut moins de dépenses énergétiques, moins de voitures sur les routes mais plus de voitures autonomes (qui nécessitent une infrastructure informatique gourmande en énergie actuellement inexistante et non nécessaire?) c’est un non sens…Je ne dis pas que ça ne va pas se faire, hélas.. je dis juste que c’est incohérent vis à vis de l’objectif d’écologie…
après chez Audi mercedes, Peugeot etc c’est pas non plus un argument de vente… pourquoi le reprocher uniquement a Renault ?
Sur le mur derrière Luca, le dessin tout à droite est drôlement suggestif. Ils se sont inspirés des graffitis dans les établissements scolaires?
Le bon côté, c’est qu’ils vont inventer la voiture qui s’améliore tous jours. Capacité de la batterie qui augmente, rouille qui disparaît, rayures qui cicatrisent, c’est magique!
il est lucide, moins visionnaire. il prend encore tesla comme référence. la au moins il se trompe pas :) .
Renault est, et prend du retard. c’est pas la R5 et alpine de 30 ans modifié qui va aider…
beaucoup de bla bla et quelques dessins. Renault et futur ça rime pas :)
dommage.
les premiers à intégrer nativement googlemaps?
1. est-ce réellement utile avec carplay/androidauto
2. Volvo a déjà AndroidAutomotive
Voiture autonome, oui mais pour qui ?
Les gens aiment conduire.
Quand j’achète une voiture, c’est pour la conduire, pas pour qu’elle me conduise. Sinon je prends le bus ou le train.
Et pour aller à l’école, faire les courses ou au bureau, en ai je vraiment besoin ? Le surcoût astronomique d’une telle option est il justifié ?
Pour ma part, un régulateur adaptatif performant et un correcteur de trajectoires est largement suffisant pour ma sécurité.
Valable pour un segment premium supérieur >100 000€, pour des gens pour qui l’argent ne compte pas. Pour les autres, Ce n’est que du superflu .
Ce n’est clairement pas pour de clients de Renault PSA ou VW.
l’option de changement de file pour dépasser sur autoroute est dispo sur les Tesla en europe ?
Pour ce qui est de la voiture autonome l’approche est bonne. Pour la reconnaissance vocale on a fait un bond au début des années 2010 grâce à l’application des percées de la recherche fondamentale du début des années 2000: Siri, Alexa et autres assistants. Mais depuis on est dans l’optimisation et l’utilisateur ne voit pas de grandes avancées. Siri est toujours énervant en 2021.
Il est possible que pour la voiture autonome on rencontre la même problématique : au début des années 2010 on a implémenté industriellement les avancées de la recherche fondamentale sur les réseaux neuronaux, la reconnaissance d’objets etc, mais depuis on avance à petits pas (ça fait depuis combien d’années qu’une Tesla aurait dû faire le trajet d’Ouest en Est des États-Unis sans intervention humaine ?).
Voir à ce sujet l’excellent livre de Kai Fu LEE: I.A. La plus grande mutation de l’histoire
Il indique bien qu’on ne fait qu’appliquer actuellement les percées dans la recherche des années 2000. Et qu’il faudra une autre percée en recherche fondamentale pour connaître un autre bond dans les applications industrielles. Et ce type de percée n’arrive que les 20-30 ans.
Renault fait bien de laisser les autres aller devant déminer. Car comme Siri on en a encore pour quelques années à s’énerver avec les décisions idiotes de Siri et des Autopilot et équivalents.