Nio au salon de Shanghai 2023

Ralf Brandstätter, patron de Volkswagen en Chine, estime que « la Chine a deux à trois ans d’avance dans la mise en place d’un écosystème complet autour de la voiture électrique ».

L’Europe a deux à trois ans de retard sur la Chine

La Chine prend sa revanche. Longtemps distancé par les grands constructeurs européens, américains, japonais et sud-coréens à l’ère du thermique, l’Empire du milieu entend bien se rattraper avec les véhicules électriques. Et c’est déjà le cas. Environ 120 constructeurs chinois spécialisés dans les véhicules électrifiés se disputent le marché et certains jouent déjà dans la cour des grands, par exemple BYD, qui vient d’écouler 274 386 véhicules électrifiés au mois d’août 2023.

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Dans un récent entretien accordé à l’AFP et relayé par nos confrères du Stuttgarter Zeitung, en marge du salon IAA Munich 2023, le patron de Volkswagen en Chine Ralf Brandstätter estime que l’Europe doit agir « pour ne pas rater le coche ». Selon lui, le Vieux contient s’est déjà fait « largement devancer » alors que les États-Unis ont apporté une réponse solide avec l’Inflation Reduction Act (IRA). Un texte dont l’objectif est de protéger les intérêts nationaux du pays. Joe Biden cherche notamment à inciter les constructeurs automobiles du monde entier à produire des véhicules électriques sur le sol américain.

L’Empire du milieu prend sa revanche sur l’électrique

Le dirigeant de Volkswagen estime qu’en Europe il manque une approche holistique qui consisterait à « développer la recherche, sécuriser les matières premières et réindustrialiser les territoires ». La Chine a réussi à mettre une telle stratégie en place pour développer tout un écosystème autour des voitures électriques. Sur le marché chinois, Ralf Brandstätter est chargé de redresser les « performances décevantes de la marque allemande sur le segment de l’électrique ».

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Pour y parvenir, Volkswagen a récemment décidé de casser le prix de son ID.3 en l’affichant à 16 000 euros. Et ça cartonne ! La marque a écoulé près de 10 000 unités de son modèle électrique en août 2023, contre seulement 1 819 en juin. Mais il y a un problème : à ce prix là, Volkswagen vend à perte. Contrairement aux constructeurs européens, la Chine a bâti depuis plusieurs années « un véritable écosystème pour la motorisation électrique ».

Le constructeur européen compte bien améliorer sa stratégie « en Chine pour la Chine ». Volkswagen a notamment renforcé ses partenariats avec Xpeng et SAIC. Des collaborations avec des acteurs locaux pour développer de nouvelles plateformes et des véhicules électriques spécifiquement pensés pour les utilisateurs chinois. En localisant la production et la conception de ses modèles électrifiés, la marque compte raccourcir de 30 % le temps d’introduction de ses nouveaux produits sur le marché chinois.