Évènement à Munich : les grandes nouveautés sont des berlines. Le règne du SUV est-il fini ? Pas si vite…

Il est le véhicule le plus vendu en Europe. Et pourtant, en ce jour d’ouverture du Salon de Munich, le Model Y est boudé. Sur le petit stand de Tesla, la star est la Model 3. Pas surprennent, puisque c’est la première sortie publique de la Highland, et que cette première journée de salon est dédiée à la presse, avide de nouveauté. Mais il est étonnant de voir de nos jours une berline voler la vedette à un SUV !

Et ce n’est pas un cas unique à Munich. Pour cette édition 2023, la berline est star. Plusieurs nouvelles familiales à trois volumes font leurs débuts au salon. Chez Volkswagen, on découvre l’ID.7, chez BMW l’i5. On pensait d’ailleurs découvrir les déclinaisons breaks de ces modèles à Munich, mais aucune ne s’est montrée. Chez BYD, alors que le stand regorge de baroudeurs, les flash crépitent devant la Seal.

Plus marquant encore, BMW et Mercedes ont dégainé en simultané un prototype qui pose, pour chacune des marques, les bases d’une nouvelle famille ambitieuse de modèles électriques. Il y a la Vision Neue Klasse pour BMW, et le Concept CLA pour Mercedes. Alors que la mode est encore aux SUV, les deux études de style ont des silhouettes de berline. Or, les concepts ont vocation à annoncer l’avenir. Faut-il comprendre alors que l’avenir n’est plus aux SUV ?

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La berline a l’avantage des consommations

Pas vraiment, soyons clairs et honnêtes. Les baroudeurs sont encore nombreux et incontournables. Et vont le rester à court et moyen terme. D’ailleurs, avec les exemples de BMW et Mercedes, dans ces nouvelles familles, des SUV sont bien au programme. Ils arriveront toutefois après la berline, ce qui reste surprenant.

Les raisons peuvent varier. Pour BMW, il peut être question de lancer en priorité un équivalent électrique à la célèbre Série 3, un des derniers véhicules de grande diffusion de la marque qui n’existe pas en électrique. Le SUV viendra prendre la relève de l’iX3, qui existe donc déjà. Pour Mercedes, la forme berline participe grandement à un argument massue du concept, et de la voiture de série qui en découlera en 2024 : Mercedes vise tout simplement la consommation la plus basse du marché, avec 12 kWh pour 100 km. Et c’est forcément plus facile à atteindre avec une fluette berline typée coupé qu’avec un SUV.

C’est d’ailleurs là tout l’avantage de la berline. Son aérodynamique plus favorable permet de faire baisser la consommation et donc d’améliorer l’autonomie. Avec une batterie de 77 kWh, l’ID.7 annonce 620 km d’autonomie. Avec la même capacité, l’ID.4, un SUV, est à 526 km. Quasiment 100 km perdus !

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Le SUV n’est pas menacé, mais il va évoluer

Après, il y a le bon sens, puis il y a la mode. Et difficile de tourner le dos au raz-de-marée SUV. Les clients veulent encore des baroudeurs, appréciant leur position de conduite surélevée et leur volume intérieur. La berline traditionnelle est passée de mode en Europe et le moment de son retour en grâce n’est pas encore venu.

Le SUV va quand même évoluer, il commence même déjà à le faire. D’une part, les formes façon coupé se multiplient, avec par exemple la Smart #3 ou le futur Porsche Macan branché, et puis les modèles perdent des centimètres en hauteur. La nouvelle génération du Scénic, 100 % électrique et aux allures de baroudeur, annonce 1,57 mètre, soit 8 centimètres de moins que l’ancien, tout en préservant une bonne garde au toit à bord. Son designer nous a ainsi expliqué que la barre de 1,60 m fait maintenant figure de frontière à ne pas dépasser pour préserver l’autonomie.

De leur côté, les berlines vont se surélever un peu et ainsi prendre quelques aspects du baroudeur, ce qui est d’ailleurs parfois un impératif à cause des batteries. Opel expose à Munich le concept Experimental, qui prend l’apparence d’une berline réhaussée. L’après SUV ne se fera pas par la fin d’un genre et la revanche d’un autre, mais plutôt par une évolution des deux.