
A compter de fin août, Christophe devra abandonner la Renault Zoé qu’il utilise régulièrement avec le service RégionLib
Fin 2015, nous donnions la parole à Christophe, grand habitué des forums et blogs où l’on parle de véhicules électriques, afin de présenter son utilisation de Régionlib. Fin août, le service d’autopartage fermera définitivement ses portes : il ne serait pas rentable. Derrière la communication officielle, reproduite plus ou moins fidèlement dans un quotidien, se cache sans doute une raison plus difficile à défendre.
Un abonné idéal
Christophe est certainement l’abonné Régionlib qui correspond le mieux au profil que cherchent à capter les opérateurs de services de location de véhicules électriques en autopartage. Très soucieux de son impact sur l’environnement, il tient une comptabilité de l’impact carbone de son foyer. C’est cette démarche qui lui avait fait choisir de s’abonner à Régionlib, afin de bénéficier d’une voiture faiblement émissive lors de ses besoins en déplacements non satisfaits par la marche ou le train. Pas seulement, car notre interviewé est aussi un militant. En novembre 2015, il nous révélait : « J’ai adhéré à Régionlib mi-2013 pour encourager et aider au développement du service ». Une attitude qu’il aura conservé jusqu’au bout, payant sur ses propres deniers la location d’une Zoé d’autopartage pour la rendre visible au Vendée énergie tour. C’est dire si l’ingénieur dans le bâtiment n’est pas prêt d’avaler la première explication venue pour justifier la fermeture d’un service autour duquel il a bâti son autonomie.
Un service souvent cité en exemple
Pour rappel, ouvert aux particuliers par la Région Poitou-Charentes en 2013, Régionlib proposait à ses abonnés une trentaine de voitures électriques réparties à Niort (79), Saintes (17) et Châtellerault (86), et accessibles en libre-service 24/7.
« Proposait », car même si le service est encore exploitable en juillet-août, des voitures ont déjà été retirées dans les stations. Les Mia, en particulier, ont été restituées à la Région. Le ticket d’accès à l’autopartage branché coûtait 5 euros, avec une facturation au quart d’heure de l’utilisation d’un VE, à raison de 6 euros l’heure, kilométrage illimité. Toutefois, de 9 à 24 heures d’affilée, un forfait de 51 euros était appliqué. En 2 ans, Christophe a parcouru lui-même plus de 7.000 kilomètres en 90 réservations.
Trop peu d’abonnés
Un article publié dans La Nouvelle République de mercredi dernier, 6 juillet 2016, chiffrait à environ 70 les abonnés actuels : respectivement 59 pour Niort, 10 à Saintes, et 2 à Châtellerault. « Pas mal pour un service qui n’a pas bénéficié d’une publicité suffisante et qui est finalement trop peu connu des habitants du territoire ! », souligne Christophe, précisant que derrière un abonnement peut se cacher plusieurs utilisateurs du même foyer, comme, par exemple, sa compagne et lui-même.
« Trop peu, ont estimé les actionnaires qui, après avoir calculé que le dispositif ne serait jamais rentable – 500.000 euros par an dont 90% supportés par la région – ont décidé le 8 juin de ne pas le reconduire en septembre », commente le rédacteur de l’article. C’est là que le doute s’installe définitivement.
En étudiant les comptes de la société publique locale « Poitou-Charentes Autopartage », on remarque que ce chiffre ne correspond pas à la réalité. Si effectivement la SPL a bénéficié de presque 590.000 euros d’aides en subventions d’investissement, c’est sur 3 exercices : 268.631 euros pour celui (sur 21 mois) clos le 31 décembre 2013, 167.234 pour celui à fin 2014, 151.515 euros pour le suivant. Ce qui n’est pas du tout la même chose ! Erreur du journaliste ou du liquidateur interrogé, qui n’est autre que Benoît Roussey, ex-directeur de Régionlib ? Possible et très certainement. Mais l’étude de la comptabilité, que s’est procuré Automobile Propre, révèle une situation loin d’être catastrophique, ni même préoccupante d’ailleurs.

La Renault Zoé Régionlib pose aux côtés d’une Tesla Model S
Un probable équilibre
Fin 2013, la SPL accuse des pertes de 114.131 euros, reportées sur l’exercice suivant. Avec un résultat de 82.856 euros, 2014 éponge une grande partie du chiffre, mais un nouveau report de 31.275 euros est nécessaire. A la clôture de 2015, un résultat de 23.937 euros permet encore de diminuer le delta à 7.338 euros. Tout cela, alors même que les subventions diminuent, mais aussi les dettes fournisseurs et les dettes fiscales & sociales, passant respectivement de 335.871 et 108.769 euros fin 2014, à 162.024 et 47.851 euros au 31 décembre 2015. Sans plus d’éléments pour 2016, il semble probable que le prochain report à nouveau aurait pu être positif.
Pour comparaison, le service d’autopartage Otolis à Poitiers, avec des voitures thermiques, est parvenu à l’équilibre financier en 5 ans. Et tout le monde était content ! L’évolution de Régionlib paraissait donc cohérente et plutôt encourageante. Si l’on gratte encore un peu, on trouve d’autres motifs d’être confiant, dont une excellente trésorerie disponible, de 222.800 euros, contre 109.700 l’année précédente.
Manque d’intérêt des habitants
Sur son site, Régionlib évoque plutôt un manque d’intérêt des habitants du territoire : « Créé en 2012 et porté par la société publique locale Poitou-Charentes Autopartage, l’expérience Régionlib a permis de tester des formes nouvelles de mobilité, mais n’a pas semblé correspondre à un besoin suffisant ».
Voilà qui semble plus crédible que la raison de la rentabilité attribuée par l’article de La Nouvelle République. Une explication qui ne satisfait pourtant pas davantage Christophe. Lui a senti le vent tourner, avec le nouveau découpage régional en France. La région Poitou-Charentes est fondue dans un ensemble plus vaste, avec le Limousin et l’Aquitaine. Dans une interview accordée au même quotidien, et publiée le 22 février 2016, le président de la « Nouvelle Aquitaine », Alain Rousset, s’inquiétait d’une anomalie budgétaire spécifique en Poitou-Charentes pesant 132 millions d’euros de règlements en attente : « Ce qui, à mon avis, pose problème en Poitou-Charentes, c’est peut-être la multiplicité, sinon l’émiettement de toutes les actions qui ont été menées. Ce que nous découvrons là va nous amener à avoir des choix de politiques publiques plus accélérés que ce que je prévoyais ».
Sacrifice régional ?
Doit-on trouver dans les propos d’Alain Rousset la véritable justification de la disparition de Régionlib ? Pour Christophe, le service d’autopartage branché représentait une exception régionale : « Soit il se généralisait à tout le territoire de la nouvelle collectivité, soit il disparaissait ».
Une idée qui a, comme beaucoup d’habitants du territoire de Poitou-Charentes, traversé l’esprit du rédacteur de l’article publié le 6 juillet dernier dans La Nouvelle République. Il pose franchement à l’ex-directeur de Régionlib la question : « Imaginée par Ségolène Royal, Régionlib a-t-elle été sacrifiée par la Nouvelle-Aquitaine ? ». Mais Benoît Roussey, qui conserve son poste à la Région, peut-il répondre autrement que : « Non, cette décision ne relève pas du ‘Poitou-Charentes basching’. Même avec la région Poitou-Charentes, l’expérience aurait été arrêtée ».
En doute au VET
Début juin dernier, c’est donc avec une légitime appréhension que Christophe a participé au Vendée énergie tour au volant d’une Renault Zoé de Régionlib, pas vraiment étonné que les responsables du service d’autopartage ne s’approprient pas un minimum l’opération.
« Après avoir demandé l’autorisation pour participer à l’événement, j’ai reçu une enveloppe pour régler l’inscription fixée par le SyDEV, la location de la Zoé restant à ma charge. A aucun moment on ne m’a demandé de communiquer autour de l’événement, et mes photos n’ont pas été exploitées par Régionlib », témoigne-t-il. Un peu rageant quand on a scrupuleusement joué le son rôle d’ambassadeur du véhicule électrique et de Régionlib !
Heureusement, il conserve un souvenir inoubliable du VET : Le passage du Gois. C’est à l’AG du 8 juin 2016 que les actionnaires présents apprennent la dissolution programmée de Régionlib. Deux jours plus tard, Christophe reçoit un message lui indiquant que ses réservations de septembre et octobre sont annulées. L’une d’elles devait lui permettre de rejoindre le village du Vendée Globe, aux Sables-d’Olonne : « La Zoé que je devais prendre disposait du badge pour se recharger sur les bornes du département ».

La Renault Zoé empruntée par Christophe à Régionlib lors du passage du Gois au Vendée Energie Tour
Une question de sous ou d’environnement ?
Pour celui qui fait des efforts permanents afin de modérer l’impact de son quotidien sur l’environnement, la question se pose forcément : « Un service comme Régionlib doit-il être appréhendé sous la seule question de la rentabilité financière, quand on sait qu’il participe à moins libérer de pollution et de CO2 dans l’air ? ». Une question qui lui pèse d’autant plus sur la conscience que les médias ont relayé en juin dernier quelques chiffres inquiétants diffusés par l’Agence nationale de santé publique : 48.000 décès, dont 34.000 pourraient être évités, sont enregistrés en France à cause des émissions de particules fines.
Si les comptes révèlent une situation financière correcte, elle aurait encore pu être améliorée par une meilleure communication qui se serait immanquablement traduit par de nouveaux abonnés, notamment pour les vacances. « Et puis, avant de dissoudre un service novateur, on aurait pu réduire la voilure dans les stations peu exploitées », plaide Christophe. « Les gestionnaires de ces services comptent habituellement 1 voiture pour 10 abonnés : pas la peine d’en avoir 3 à Saintes pour 10 utilisateurs », recommande-t-il.
A Niort, où il réside, il ne ressent pas de volonté d’une véritable politique de réduction des nuisances apportées par la circulation : « Avec sa culture de l’automobile, Niort, sous l’influence de la nouvelle municipalité, a déprogrammé des projets majeurs et intéressants, comme les bus en sites propres. Les bouchons y sont très nombreux. Comment aurait-elle pu reprendre à son compte le principe de Régionlib, conformément aux dispositions de la loi NOTRe ? », déplore-t-il.
Quel impact pour Christophe de la disparition de Régionlib
Chacun des abonnés à Régionlib va devoir trouver une autre solution pour ses déplacements. Pour Christophe, 2 possibilités : Renault Rent, ou acheter une micro-citadine.
Fin 2015, il chiffrait, sans compter l’énergie pour faire avancer le véhicule : « Entre l’assurance, le parking et l’entretien, j’y laisserais dans les 900 euros à l’année, soit 18 jours de location Régionlib ». Finalement, à 19 euros par jour, à condition de la récupérer après 8 heures et de la restituer avant 18, la Renault Zoé proposée par le Losange à Niort serait encore plus économique que le service d’autopartage. Mais elle ne sera certainement pas toujours disponible lors de ses propres besoins en déplacements. Et notre ingénieur n’est pas tout seul à envisager cette solution !
Automobile Propre et moi-même remercions Christophe d’avoir répondu immédiatement à notre sollicitation pour produire le présent article.
https://www.nouvelle-aquitaine.fr/grands-projets/neo-terra-feuille-route-transition-environnementale-climatique.html#T%C3%A9l%C3%A9charger-la-feuille-de-route-N%C3%A9o-Terra
Voir fiches actions et plus particulièrement la fiche n° 35 « Développer les services d’autopartage », la région semble découvrir les bienfaits de l’autopartage.
« AMI : Implantation de voitures en autopartage sur les principales gares TER de Nouvelle-Aquitaine : lancement d’un AMI et étude d’opportunité et de faisabilité. À la suite de cet AMI, pourra être lancé un appel à projets et l’appui de la Région pourra porter sur l’acquisition des véhicules électriques ou hybrides, le développement des systèmes et l’ingénierie. »
Il a quand même fallu plus de 3 ans à la région pour s’en rendre compte.
A l’époque la région avait déjà tout pour développer ce type de service, y compris les véhicules.
Avec le trio EDP + train + véhicule en autopartage, je peux faire tous mes déplacements. La trottinette me sert à aller à la gare faute de bus efficients et d’une borne de recharge à mon lieu de rendez-vous si besoin de recharge pour rentrer.
Dans la plupart des cas, une Mia est suffisante pour finir le trajet si le territoire est bien quadrillé par le train.
Et au moins avec sa légèreté (moins de 900 kg), la Mia est parmi les voitures les moins polluantes et sa batterie de petite taille lui permet d’afficher un bilan carbone en ACV imbattable.
Des données intéressantes : http://www.avem.fr/actualite-premiers-resultats-de-l-experimentation-de-free-floating-d-auto-bleue-reveles-lors-des-journees-avem-de-l-electro-mobilite-6773.html
A partir de 2′ : « Au lancement d’Autobleue une voiture attirait à peu près 2 utilisateurs par mois, là (Izzie free-floating) on est entre 6 et 7 utilisateurs par mois et par véhicule. »
Les Zoé (17000 km chacune en 1 an) et le kangoo présentaient bien cette utilisation.
Je note donc qu’à usage équivalent le service est maintenu à Nice.
http://www.lanouvellerepublique.fr/Deux-Sevres/Communes/Sauz%C3%A9-Vaussais/n/Contenus/Articles/2016/09/17/Quatre-nouveaux-vehicules-electriques-2841450
Extrait « Ce dernier vient en remplacement de la Mia, et sera basé au même endroit, au square Marguerite avec une nouvelle borne de rechargement avec charge accélérée. Le dispositif sera en place dès la fin du mois et l’autonomie du véhicule pourra permettre de se rendre jusqu’à Niort.
Pour en bénéficier, il faudra bien entendu être en possession du permis de conduire, signer une convention et remettre un chèque de caution. Le prêt du véhicule lui est gratuit. « .
L’expérience avec la Mia en autopartage avait été arrêtée au bout de 6 mois faute de public.
Manifestement il y a bien eu un effet pédagogique.
On voit bien que la simplification du service permet de réduire le coût.
J’attends avec impatience la mise en oeuvre des mesures de planification relatives à la qualité de l’air issues de l’article 66 de la LTE et plus particulièrement de l’article L1214-8-1 du code des transports qui dit « Des évaluations et des calculs des émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques générées par les déplacements à l’intérieur du périmètre de transport urbain sont réalisés à l’occasion de l’élaboration ou de la révision d’un plan de déplacements urbains. Les modalités de ces évaluations et de ces calculs sont précisées par le décret prévu à l’article L. 1214-13. »
Le décret d’application n° 2016-753 du 7 juin 2016 relatif aux évaluations des émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques à réaliser dans le cadre des plans de déplacements urbains, vient d’en définir la méthodologie.
J’ai essayé d’analyser les comptes de cette structure. Cela m’a pris un peu de temps…Ce que j’ai retenu de ce galimatia de comptable, c’est que les recettes sont largement inférieures aux dépenses ( 100 000 euros par an de déficit) et qu’il est impossible dans ces conditions de rembourser les investissements. Regionlib n’a tenu quelques années que grâce à de généreuses subventions et qu’il était temps de mettre fin à ce dispositif déficitaire. Dommage pour ceux qui ont pu en profiter, tant mieux pour les contribuables de la région. Les utilisateurs de ce service n’ont qu’à s’organiser différemment : location de ZOE à titre individuel ou à plusieurs, location de VE à l’aide de site internet ( j’ai mis quelques temps ma C zéro en location), achat de C zéro ( on en trouve à 7 000 euros, etc…
Eh oui, pas rentable …
De nos jours, il n’y a pas assez d’adeptes pour rentabiliser ce genre de locomotion. Car, soit on prend le métro (avec toutes les contraintes associées), soit on choisit la liberté de son VP. Quelqu’un m’avait soutenu que vous allez voir, bientôt le VP est fini, partout, que des auto-partages, des locations, des Blabla-car et des VA. Eh bien je ne le pense pas, du moins pour les ¾ de la population d’ici à 2040. Ces solutions « communautaires » sont certes, valables pour les intramuros, mais pas vraiment pour les autres qui y gravitent. Rien ne vaut la liberté d’aller où on veut, quand on veut. N’oubliez pas que le VP s’est développé grâce à cette autonomie d’usage (le cheval des temps modernes), et ne va pas disparaitre de sitôt de nos cités tentaculaires.
§
Au delà du cas particulier de Regionlib, force est de constater que les services d’autopartages ont du mal à décoller. Même autolib à Paris ne transporte pas non plus les foules, dont la plus part utilisait même précédemment le métro … A y regarder de près, un service tel qu’Uber rencontre un succès bcp plus important. La question sera réglée lorsque arriveront les systèmes de location de VA (Véhicules Autonomes). Des tarifs en chutes libres, plus besoin de permis, de stations sur voies publiques, etc … La question de la rentabilité des TC se posera alors sérieusement pour les collectivités !
Dans un document à priori de 2014 (on y parle du tour PC VE de 2014), il est indiqué : « Régionlib met à disposition de ses 170 abonnés une flotte de 35 Mia electric ».
Cela en fait juste 100 de plus que ce qu’il a été indiqué au journaliste de la NR. Et 170 abonnés cela peut vouloir dire bien plus d’utilisateurs.
Mais on parle aussi de 35 Mia, ayant accès au planning de réservation pour les particuliers sur l’ensemble des sites, je n’en ai jamais dénombré autant, tout au plus une 20aine.
Qu’est-ce qui explique ces différences ?
Manifestement le discours tenu au journaliste de la NR est loin d’être le reflet de la situation.
Les bluecar ont au moins le mérite d’exister et de bien fonctionner, et de ne rien coûter au CONtribuable. Idem pour les Tesla avec réseau de SC pour aller vraiment partout. Laissons les industriels (ceux qui en ont vraiment envie…) mettre en place leurs réseaux, ça marchera forcément mieux que par les élus et les ministres qui n’ont pas vraiment de comptes à rendre sur leurs dépenses d’argent public.
hélas, je ne suis pas étonné.
On paye là les incohérences de la politique néoféodale de notre temps. Chacun y va de son initiative, de « son » plan d’avenir. On remarquera que le déploiement du système faisait l’impasse sur pas mal de lieux importants dans la région, Poitiers, La Rochelle… Bon, un déploiement partiel dans un premier temps, pourquoi pas, mais j’ai des doutes. Il faut plutôt y voir des particularismes politiques locaux, ou plutôt de l’égo politique mal placé de la part d’élus… élus, PAR et POUR le peuple, s’en souviennent-ils parfois ?
Poitou bashing évidemment, de même que personne n’a levé le petit doigt pour sauver Mia, pour clarifier la situation d’un échec qui est avant tout une escroquerie industrielle.
On paye le volontarisme réel mais non dénué d’intérêt de S. Royal et le retour de bâton de ses « amis » politiques. Quand je dis on paye, c’est pas une image.
Deux régions étaient en pointe sur l’électrique il y a 4-5 ans, l’Alsace et Poitou Charentes. Certes les moyens sont différents, mais on mesure l’écart dans les réalisations. L’Alsace a bénéficié d’une prime à l’achat importante, d’un réseau de charge rapide. En Poitou les bornes commencent à peine à sortir de terre, dans les petits villages et quelques villes. À Poitiers même rien en centre-ville ou presque, les seules bornes sont celles de Nissan/Auchan. Où est passée l’initiative publique ? Où est la logique de promouvoir deux constructeurs locaux (Mia et Eco & mobilité) si derrière on n’est pas foutu de placer ne serait-ce que quelques prises dans les parkings urbains.
L’électrique est particulièrement adapté à nos territoires d’habitat dispersé où les gens font souvent 10/20/30 km pour aller à la ville ou au bourg local. La recharge est très largement domestique mais le relais pour aller plus loin manque encore. Les réseaux de la Vienne, de Tourraine, de Vendée se structurent mais c’est pas encore ça.
Bref, on sacrifie un service qui gêne politiquement, sur un prétexte. Faut-il faire de la place pour implanter Bolloré au niveau régional ?. Super on va avoir des Bluecar ?
Admettons que le coût annuel annoncé soit bon (même si AP ne semble pas l’avoir retrouvé dans les comptes), cela nous donne environ 7000 euros / abonné.
A mon avis le service peut fonctionner avec moins de véhicules et engranger quelques abonnés, donc cette valeur ne peut que diminuer.
Le coût de la pollution sonore est d’au moins 20,6 milliards d’euros par an (bruit des transports au domicile).
Le coût des encombrements est de 17 milliards d’euros par an.
Cela nous donne déjà 37,6 milliards d’euros par an soit déjà 564 €/habitant.
Quel est le coût des 48 000 morts par an lié à la pollution ? Un chiffre de 101,3 milliards/an circule.
Quel est le coût de la sédentarité liée à l’usage de la voiture ? Un chiffre de 10,5 milliards/an circule si 5 % des 37 millions de sédentaires changeait son mode de vie.
On est déjà à 170 milliards/an soit 2 552 €/an.habitant.
Admettons que le coût annuel annoncé soit bon (même si AP ne semble pas l’avoir retrouvé dans les comptes), cela nous donne environ 7000 euros / abonné.
A mon avis le service peut fonctionner avec moins de véhicules et engranger quelques abonnés, donc cette valeur ne peut que diminuer.
Le coût de la pollution sonore est d’au moins 20,6 milliards d’euros par an (bruit des transports au domicile).
Le coût des encombrements est de 17 milliards d’euros par an.
Cela nous donne déjà 37,6 milliards d’euros par an soit déjà 564 €/habitant.
Quel est le coût des 48 000 morts par an lié à la pollution ? Un chiffre de 101,3 milliards/an circule.
Quel est le coût de la sédentarité liée à l’usage de la voiture ? Un chiffre de 10,5 milliards/an circule si 5 % des 37 millions de sédentaires changeait son mode de vie.
On est déjà à 170 milliards/an soit 2 552 €/an.habitant.
Maintenant si on investit cette somme de 2 552 €/an.habitant dans des systèmes d’autopartage électrique, est-ce que cela va avoir un impact important sur les coûts indiqués ci-avant ?
De plus il faudrait intégrer le coût lié au réchauffement climatique.
Personne ne va remettre en doute que le VE est bénéfique :
– pour la réduction des émissions de GES, à la condition d’être utilisé de manière intensive,
– pour la réduction de la pollution,
– pour la réduction du bruit.
Et pour aller chercher la voiture et rentrer après l’avoir rendu quoi de mieux que la marche à pied (10 minutes par jour est bénéfique). Des études ont démontré que les abonnés modifiaient leurs comportements dans leurs déplacements en utilisant plus le vélo et en marchant plus.
Un petit élément de réponse : la sécurité sociale n’hésite pas à payer des cours dans des salles de sport à des populations à risque, le coût de cette prévention est inférieur au coût de traitement des maladies qu’ils pourraient déclarer. Est-ce de la bonne utilisation de l’argent public au bénéfice de quelques uns ?
Pour donner un avis sur ce dossier, il faudrait des éléments financiers plus clairs : investissements initial et chaque année, recettes et dépenses annuelles depuis le début. L’auteur de l’article nous donne bien quelques données ( des pertes, des résultats), mais ce n’est pas vraiment clair…
Ce que je retiens, ce sont des subventions de 500 000 euros pour 70 utilisateurs, soit environ 7 000 euros par utilisateurs : pour ce prix, vous pouvez donner une C zéro à chaque utilisateur ou lui payer une location de ZOE à 200 euros par mois pendant 3 ans…
Comment peux-t-on dire que cette opération était rentable ou le sera un jour?
Ne cherchez pas, la région Poitou-charentes a été « annexée » par l’Aquitaine et tout est supprimé : culture, éducation, écomobilité, tous ces domaines où la région intervenait ne bénéficient plus d’aide.
Sans doute ces domaines ne sont pas importants pour nos politiques…
Il faut le dire. Je n’aurais pas été intéressé par le service même si je fais la promo du VE. Le constructeur a fait sa pub pour ses véhicules et le politique joue la girouette. Rien de neuf. On pourrait peut être se mobiliser pour que des bornes électriques soient disponibles avec un tarif non pas à l’heure mais à la puissance consommée? C’est le débat du moment. Après si chacun veut être le propriétaire (ou loueur) de son VE (auto, vélo, moto, bus ou je ne sais quoi) on ne peut pas aller au délà. La mise en collectivité des biens peut ne pas plaire…
même si j’aime l’article, je ne peux me résoudre à ce qu’une région fournisse un véhicule à usage unique d’un seul conducteur … alors qu’un bus (électrique BYD ?) peut embarquer 15-25 personnes et faire des ronds dans la ville (ou le territoire).
autre chose : il est aussi probable que ce type de montage ne soit qu’une vitrine pour susciter l’achat d’un véhicule de la marque.
l’ardoise arrivant à 0, la région et le constructeur disent STOP et le constructeur récupère les véhicules en les écoulant en LLD ou LOA.
malheureusement, ce type de but (cible) n’est pas dans des rapports comptables.
Hier le site AP se faisait l’écho d’une expérience d’autopartage de VE qui fonctionne avec des prix relativement similaires mais il y avait une Zoé pour 20 foyers.
200.000 euros annuels d’argent public pour une centaine d’utilisateurs !
L’idée de départ était de créer un débouché pour l’usine MIA.
La fermeture de l’usine et la fusion des régions ont mis fin à l’Utopie.
@ Christophe : achètes-toi une Yaris hybride neuve :
– tu feras travailler des ouvriers français qui cotisent et consomment en France ;
– la TVA sur l’achat ira au budget de l’Etat ;
– si tu prends un crédit, tu feras vivre une banque (et ses salariés) ;
– tu feras vivre la concession Toy de ton coin (et ses salariés) ;
– tu paieras une assurance qui rapportera aux budgets de l’Etat et de la sécu (et qui fera vivre des salariés, niortais entre autres) ;
– tu paieras de la TICPE à chaque plein ;
– les dépenses d’entretien rapporteront de la TVA (et feront vivre des salariés) ;
– etc…
L’individualisme, c’est bien (pour économiser quelques centaines d’euros par an).
Jouer collectif, c’est pas mal aussi.
Je ne connais pas le dossier mais cela ressemble beaucoup à: « qui veut noyer son chien l’accusé de la rage ».
Dans le cas présent il ne semble pas que cela soit préméditer, mais plutôt des dégâts collatéraux.
Il y a un certains nombres de services qui s’impose de plus en plus en milieu urbain où au moins dans les grosses métropoles européennes ce sont les vélos en auto partage Paris Strasbourg évidament mais aussi beaucoup de ville comme Orléans où le succès va jusqu’au vélos electriques où d’autres villes comme Tours où on vous offre le choix entre vélo normale où pliant mais pas encore électrique .
On n’imagine même pas dès ville comme Amsterdam où Copenhague sans vélo.
Pour les voitures il y a beaucoup de ville où c’est un succès avec Car2go Vienne Bruxelles …
Et les Autolib electrique aussi. Mais il faut plutôt des grosses villes pour trouver son public. Sur Orleans c’est aussi un échec pour le moment. Mais c’est le sens de l’histoire.
Ce type de mésaventure pourrait parfaitement arrivé à Corri-Door mais là la préméditation semble beaucoup plus évidente. En installant qu’une partie des bornes et en ayant moins de 50% d’opérationnelle pour les 200 promises il est évident qu’à un moment où un autre on va nous dire cela ne marche pas.
Échec d’un service qui n’a jamais été operationnelle les conséquences seront évidentes. Et là comme par enchantement ils ne vont pas attendre longtemps pour nous dire que cela ne marche pas il n’y a pas la fréquentation attendu ect…
Enfin, c’est toujours une mauvaise affaire pour une collectivité d’investir dans des voitures, car les achètent au prix fort et les bradent à la revente.
On pourrait considérer que le partage de VE est un service public, mais comme il subira la concurrence énorme de la location entre particuliers et de blablacar pour exactement le même service, cela veut dire que ce n’est pas un service à maintenir en monopole pour le bien de la population. Il n’y a aucune économie « bien commun » la dedans…bien au contraire, c’est un gaspillage flagrant d’argent public, que l’on devrait pouvoir contester dans un TA.
Malheureusement, les politiques abusent de leur pouvoir à prendre des décisions irrationnelles avec notre argent…simplement pour montrer leur pouvoir sur le peuple.
L’erreur de départ est de croire que pour faire rouler un véhicule, il faut le mettre en partage, et d’appliquer ce raisonnement aux VE, car ceux ci doivent dépasser 40.000km pour être écologiquement rentable. Or, par expérience, un VE fait 95% des milliers de petits trajets non planifiés et cela fait au final tant de km que c’est le premier véhicule du foyer. Il est donc impératif que pour ce type de service le cout de transfert soit nul (attente, contrat, déplacement à la place de stationnement) et la disponibilité soit totale.
Donc conclusion, un VE est utilisé de façon optimale en pleine propriété et inversement, il est logique de louer un VT pour les long trajets. Faire l’inverse est non rentable.
Quant à savoir si la collectivité ne doit pas faire des choses « non rentables », c’était vrai à une certaine époque mais cela devient de plus en plus discutable maintenant.
Et pour favoriser la transition vers les VE, il y a des mesures réglementaires que l’Etat peut prendre, sans sortir le chéquier.
Si Christophe aime vraiment les VE, alors pourquoi ne pas acheter en collector une MIA. Elle est selon moi trop bruyante et pas assez puissance, mais coté « message écologique », c’est 10x mieux qu’une zoé !
En matière de mobilité, il est normal que la puissance publique compte ses sous et elle ne le fait souvent pas assez !
Il est clair que ce genre de service n’est absolument pas rentable pour la collectivité, car beaucoup plus cher qu’une solution passant par un véhicule privé.
Si Christophe regarde un peu plus près l’aspect économique, il verra qu’il serait moins couteux pour lui d’investir dans une c-mion de 2012 à 6000€ (et plus de 40.000km pour passer le cap écologique), quitte à demander un prêt à une banque et de revendre le VE dans deux ans à 5000€.
Si Christophe ne fait vraiment que très peu de km, alors il n’y a pas de honte à louer un VT pour les long déplacements occasionnels.
La location entre particuliers se développe et il pourra peut être tomber sur une zoé qu’il semble tant aimer.
Je ne répèterai jamais assez, une c-mion est beaucoup moins cher qu’une Twingo, qui elle même est moins cher qu’une Zoé.
Donc attention à ne pas mettre tous les VE dans le même panier économique.
Article très intéressant. En espérant qu’un autre service vienne remplacer celui-ci.
Pour l’avoir vécu à plusieurs reprises, il est très inquiétant que certaines municipalités ne se rendent pas compte du nombre d’actions en faveur de l’environnement qui peuvent être réalisées. Le manque de connaissance dans la matière de certains élus et leur manque d’implication n’est pas du tout à la hauteur des objectifs environnementaux que notre pays a.