Une ONG a alerté sur les risques de réchauffement climatique engendrés par les fuites d’hydrogène, de sa production à son utilisation.

Si le moteur électrique est prêt à s’imposer en Europe, l’hydrogène est encore en course pour fournir l’énergie, en alternative aux batteries XXL et bornes de recharge. Cette solution a l’avantage de redonner toute l’autonomie en quelques minutes, le temps de faire un plein à la station. 

Preuve que la pile à combustible intéresse, de nombreuses marques travaillent sur ce type de motorisation. BMW vient par exemple d’évoquer le lancement de plusieurs modèles à hydrogène. Mais une ONG américaine, Environmental Defense Fund (EDF), alerte sur les risques de cette énergie.

EDF estime que le développement du marché des véhicules fonctionnant à l’hydrogène peut favoriser le réchauffement climatique. La hausse des ventes pourrait ainsi annuler l’intérêt environnemental que représente cette technologie, les véhicules à hydrogène ne rejetant que de l’eau à l’échappement.

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Mais l’hydrogène, une fois libéré dans l’air, peut avoir de graves effets sur le climat, avec un pouvoir polluant bien plus puissant que le CO2. Or c’est un gaz très volatil, en raison de la petite taille des molécules qui le compose. Il s’échappe ainsi facilement. EDF s’inquiète donc de toutes les situations où le dihydrogène peut fuiter, que ce soit lors de sa production, de son transport ou de son arrivée dans le réservoir des voitures.

Selon l’ONG, tout va dépendre du taux de fuite. Avec un taux de 1 %, l’hydrogène permet de réduire l’impact climatique sur 20 ans de 95 % par rapport aux énergies fossiles, si c’est de l’hydrogène dit vert, produit de manière décarbonée. Avec de l’hydrogène bleu, produit à partir d’énergies fossiles (avec capture du CO2), l’avantage reste de 70 %.

Mais si le taux de fuite est de 10 %, la réduction de l’impact sur le climat avec l’hydrogène vert tombe à 66 %. Surtout, avec le bleu, la situation s’inverse, avec une hausse de l’impact sur le climat à 20 ans de 25 % !

Évidemment, dans l’équation, les variables étant multiples, aussi bien du côté de l’hydrogène que de l’énergie fossile, les résultats sont à prendre avec prudence. Mais l’ONG souhaite attirer l’attention sur une solution qui pourrait devenir un problème.