Après deux ans et demi de commercialisation, la Volkswagen ID.3 s’offre un léger restylage et remet à jour son logiciel interne. Est-ce suffisant pour continuer à pratiquer des tarifs plus élevés que la référence américaine et les nouveaux concurrents chinois ?   

Lors du lancement de la Volkswagen ID.3, j’avais été à la fois surpris et très déçu de découvrir une voiture compacte avec un design monovolume rondouillard. Mais pourquoi le géant germanique n’a-t-il pas profité de l’immense aura de la Golf pour nous proposer un remake de la version de 1974 aux lignes intemporelles signées Giugiaro ? Le succès de la Mini et de la Fiat 500 depuis plusieurs années et la côte des premières Golf GTI suffit pourtant à prouver la pertinence du design néorétro que Renault compte lui aussi exploiter avec sa R5 électrique. Au regard des modestes résultats commerciaux de la Volkswagen ID.3 et de toute la gamme ID en général, il serait temps de revenir aux valeurs traditionnelles et ne plus considérer l’électrique comme un domaine à part pour une clientèle à part. Faute de pouvoir proposer un tout nouveau modèle, Volkswagen se contente d’un léger remodelage au niveau du capot et du bouclier censé optimiser l’aérodynamique. Rien de franchement excitant. De nouveaux coloris dont un joli vert olive métallisé tente d’égayer la situation. Cela vous coutera 900 € le sourire tout de même !

Finition fignolée, logiciel multimédia optimisé

À bord, de nouveaux matériaux moussés à cœur font leur apparition, l’écran central s’agrandit pour atteindre 12 pouces et les contre-portes reçoivent des bacs de rangement plus spacieux avec un petit bout de moquette antidérapant. Pour parfaire le tout, vous pouvez opter pour le « Pack intérieur Style Plus » qui intègre des surpiqures sur la planche de bord, des applications en faux nubuck et des sièges chauffants à réglages électriques moyennant 4 790 €. Autant opter directement pour la finition haut de gamme Style Exclusive qui intègre ces sièges de série et ajoute un toit vitré, des phares à LED à faisceaux matriciels et des jantes de 19 pouces.

Si la présentation de la Volkswagen ID.3 s’est un peu améliorée, l’ergonomie des commandes n’a pas changé. Baisser les vitres arrière et régler la climatisation nécessitent toujours de détourner le regard de la route et d’appuyer plusieurs fois sur des boutons. Le nouveau système d’exploitation informatique vise à corriger les nombreux bugs de la première mouture et rendre l’écran plus fluide. Nous avons en effet trouvé que les commandes répondaient assez vite. Le système de navigation couplé avec l’affichage tête haute nous a aussi semblé très efficace durant notre essai. Malheureusement, le planificateur d’itinéraire ne permet toujours pas de préchauffer la batterie pour recevoir une forte charge sur une borne rapide en courant continu.

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Espace pour quatre

Le coffre reste identique avec un volume de chargement moyen (385/1267 litres), une banquette rabattable en deux parties et une trappe à skis. Seulement, le double-fond est minuscule et ne compense donc pas l’absence de coffre sous le capot avant. Volkswagen ose même facturer 110 € le plancher amovible. Très mesquin ! À l’arrière, l’espace s’avère généreux, l’assise confortable et les rangements assez nombreux. Mais les contre-portes sont en plastique rigide et la place centrale assez ferme. Notons que la version à grosse batterie de 77 kWh n’est homologuée que pour quatre passagers afin de ne pas dépasser un certain poids. Il faudra donc choisir entre autonomie et capacité d’emport.

Douce, maniable et confortable

Grâce à ses 4,24 m de long et son diamètre de braquage très court (10,2 m), la Volkswagen ID.3 demeure toujours aussi plaisante à mener en ville. Le démarrage sans clef et sans boutons est un vrai bonheur tout comme la caméra à 360° qui facilite les manœuvres (mais en option). Le mode Brake accentue le frein moteur pour limiter l’usage de la pédale de frein, mais ne permet malheureusement pas d’aller jusqu’à l’arrêt complet du véhicule. Urbaine accomplie, la Volkswagen ID.3 se montre aussi très agréable sur petite route où son excellent équilibre assure un bon comportement routier et un amortissement un poil ferme à basse allure, mais efficace. Bien que dépourvue de suspensions pilotée (en option à 1 660 €) et chaussée de grandes jantes de 20 pouces, notre modèle d’essai filtrait bien les chocs sans subir de mouvements de caisses. Le poids de 1 815 kg se fait donc oublier sauf au freinage où il faut bien enfoncer la pédale pour avoir du mordant. Cela dit, nous avons eu l’impression que la course de la pédale était moins molle que sur la première génération. Le nouveau logiciel permet aussi d’intervenir sur la centrale ABS et l’ESP. Sécurisante malgré des freins arrière à tambours, l’ID.3 se montre assez silencieuse. L’insonorisation de notre modèle d’essai à « grandes roues » souffrait de bruits de roulements marqués et quelques bruits d’air au niveau des montants de pare-brise à partir de 120 km/h. Une Tesla Model 3 ne fait cependant pas mieux en la matière. Cette évolution de la Volkswagen ID.3 intègre désormais l’aide au changement de voie assisté à condition d’opter pour le pack Assistance Plus à 1140 € qui comprend aussi la caméra 360 et les projecteurs matriciels à LED. Le régulateur de vitesse actif avec l’aide au maintien de ligne fourni de série apparait toutefois amplement suffisant.

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Une autonomie honorable

Avec la batterie de 58 kWh (de type Nickel Manganèse Cobalt), la Volkswagen ID.3 revendique 427 km d’autonomie selon les normes WLTP. Dans les faits, prévoyez plutôt 350 km en usage mixte réel et 250 km sur autoroute, soit environ 50 km de moins que la Tesla Model 3 pourtant plus puissante et rapide (280 ch). Côté consommation, comptez environ 16 kWh/100 de moyenne en ville et sur route et 21 kWh/100 km sur autoroute avec les jantes de 20 pouces. La puissance de charge de 120 kW sur borne ultra-rapide (en courant continu DC) suffit pour recharger à 80% en approximativement 35 min sur voie rapide et le chargeur embarqué de 11 kW permet de faire le plein en 5h sur une Wallbox de même puissance. Notons que le nouveau logiciel de contrôle autorise désormais la recharge bidirectionnelle (10 kW de puissance renvoyée) pour coupler sa voiture avec sa maison.  Cela ne fera pas oublier que le câble type 2 est facturé 230 € et la pompe à chaleur à 1150 € quelle que soit la finition.

En attendant les soldes

Malgré le modeste lancement de sa compacte, Volkswagen n’a pas franchement revu ses prétentions tarifaires. La douloureuse débute dès 42 990 € en finition Life Plus d’entrée de gamme puis 44 990 € en Style et 46 990 € en Style Exclusive. C’est juste en dessous des 47 000 € pour obtenir le bonus de 5 000 €, mais cela reste bien plus cher que la Tesla Model 3 qui fait référence ou la MG4 64 kWh plus généreuse en équipements. La version 77 kWh de l’ID.3 à partir de 50 000 € vient quant à elle se frotter à la Tesla Model 3 Long Range deux fois plus puissante, à l’autonomie supérieure et avec quatre roues motrices. Volkswagen compte cependant sur ses offres de location longue durée attractive pour faire passer la pilule. Dure à avaler quand même.

Nous avons également profité des essais organisés cette semaine pour interviewer Antoine Gaston-Breton, Directeur Marketing de VW France, et faire le point sur la gamme VW et sur les enjeux de l’électrification totale de la marque à l’horizon 2033. Retrouvez l’interview intégrale dans cet épisode de notre podcast.

On aime :

  • La qualité de fabrication
  • Le confort soigné
  • La maniabilité en ville

On aime moins :

  • Les prix hors course
  • L’ergonomie des commandes
  • Les options abusives

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