Alors que l’Europe imposera aux utilitaires de réduire leurs émissions de CO2 dès 2025, les constructeurs s’organisent. Chez Renault, la stratégie est multi-énergies. Pionnier de l’électrique, la marque au losange s’attaque cette année au marché de l’hydrogène. L’hybride suivra rapidement pour électrifier une grosse partie de la gamme.
Aujourd’hui concentrés sur l’électrification de leurs gammes de voitures particulières, les constructeurs songent déjà à la suite. Dès 2025, autrement dit « demain », les utilitaires seront également soumis à des contraintes avec un premier objectif de réduction de 15 % des émissions de CO2 la première année. Ne souhaitant pas mettre tous ses œufs dans le même panier, Renault s’oriente sur trois grandes technologies pour verdir les flottes des professionnels.
Leader de l’électrique
« L’électrique est un segment sur lequel nous sommes très présent. On a été pionnier en 2011 et on reste aujourd’hui leaders avec 30 à 40 % de parts de marché en Europe où nous réalisons l’essentiel de nos ventes avec Kangoo ZE » souligne Philippe Diviné, directeur de la stratégie des véhicules utilitaires chez Renault. Un succès qui tient en grande partie à l’intérêt économique pour l’acheteur. « Entre 150 et 200 km/jour, le Kangoo ZE revient moins cher qu’un thermique équivalent. C’est aussi beaucoup la technique qui fait le marché. Quand nous sommes passés de 22 à 33 kWh de batterie, on a doublé nos ventes » détaille t-il.
En 2020, la marque lancera la nouvelle version de son utilitaire star. « Il aura plus d’autonomie et cela accroîtra forcément la pertinence du véhicule. Sur le dimensionnement de la batterie, on essaie de trouver le meilleur équilibre. Il faut faire attention il y a beaucoup de véhicules dédiés à des tâches répétitives avec des besoins en autonomie limités » avertit notre interviewé. « De notre expérience, proposer entre 150 et 200 km d’autonomie permet de couvrir une grosse fraction des missions. Une grosse batterie n’a pas forcément de sens pour tout le monde » complète-t-il.

Annoncée par un show-car révélé en 2019, la nouvelle génération du Kangoo électrique sera officialisée courant 2020.
Premiers pas dans l’hydrogène
Pour Renault, 2020 marquera également l’arrivée d’une première offre dans le domaine de l’hydrogène. Construite en partenariat avec Symbio, entreprise iséroise spécialiste des piles à combustible, celle-ci sera lancée sur Kangoo et Master.
« Ce que l’on a voulu faire, c’est trouver la solution la plus intelligente qui soit sans se disperser. On utilise des véhicules de série sur lesquels on vient greffer un petit pack hydrogène de 5 kW en ‘range extender’ pour doubler l’autonomie. L’idée est de pouvoir couvrir les besoins ponctuels. En clair, la batterie doit être capable de faire 90 % des missions. La pile à combustible n’est là que pour apporter le complément en cas de besoin » détaille le représentant de Renault.
Une façon de lever la barrière de l’autonomie tout en gardant la philosophie d’un véhicule zéro émission. « C’est particulièrement vrai sur Master ZE où les ventes sont plus modestes pour l’instant » explique Philippe Diviné qui voit deux principales applications. « Il y a les cas où on dépasse ponctuellement l’autonomie et ceux qui permettent d’élargir les missions vers des zones plus proches du bout de l’autonomie » détaille t-il.

Equipés d’un range-extender fourni par la Symbio, les Renault Kangoo et Master ZE Hydrogen débuteront leurs livraisons cette année.
Pour Renault, le choix d’attaquer la filière hydrogène par l’utilitaire se justifie principalement pour des questions d’usages et d’infrastructures. « Sur les utilitaires, les clients ont des usages pointus avec des missions très répétitives. Après, il y a la question des stations. La plupart des utilitaires sont utilisés en tourneurs (c’est-à-dire qu’ils retournent toujours à leur point d’origine ndlr). En Ile-de-France, avec une station de recharge hydrogène à Rungis, on couvre déjà toute la moitié sud de Paris. Située à Roissy, une autre couvre la partie nord. Avec une infrastructure réduite, il y a déjà une part importante de véhicules qui peut être convertie » estime notre interlocuteur. « L’utilitaire a cet avantage de se satisfaire d’une infrastructure modeste. On espère créer un cercle vertueux qui poussera le développement des stations et nous permettra d’attaquer d’autres marchés ».
En France, Renault prévoit de livrer ses premiers véhicules à hydrogène entre fin mai et début juin. « Les ambitions restent modestes. On ne parle pas de centaines de milliers de véhicules tout de suite. L’intérêt suscité par l’hydrogène est toutefois significatif et va même au-delà de ce que l’on pouvait attendre » précise notre interviewé.
De l’hybride avant 2025
Lancée sur Clio, Captur et Megane, la technologie hybride E-Tech de Renault est aussi appelée à s’étendre aux utilitaires.
« Pour tenir les objectifs européens à moins 15 % de CO2 en 2025, il faudra passer massivement par l’électrification. L’hybridation fait sens. L’intérêt c’est de récupérer l’énergie au freinage. On a beaucoup de véhicules utilisés en urbain. On a donc tout intérêt à les hybrider pour qu’ils soient plus efficients. Après, il y a différentes solutions : le mild-hybrid, l’hybride simple ou l’hybride rechargeable. On le développe déjà sur la voiture particulière. Sur l’utilitaire, on le fera très probablement avant 2025 » détaille-t-il.
En complément de ce qu’a écrit ChL61, dont je partage le point de vue, et pour information, les américains utilisent les acronymes suivants pour les chaines de tractions des véhicules électriques::
_BEV (Battery Electric Vehicle)
_FCEV (Fuel Cell Electric Vehicle) pour les véhicules utilisant une pile à combustible pour produire l’électricité soit à partir de l’hydrogène embarqué ou à partir d’un hydrocarbure lui aussi embarqué (méthanol) converti en H2 grâce à un reformer
_et même EREV pour Extended Range Electric Vehicle qui désigne un véhicule électrique doté d’un moteur thermique pour recharger la batterie en roulant
Je n’arrive vraiment pas à comprendre l’entreprise renault.
L’etat détient du capital, l’etat veut des vehicules plus propre.
Renault a une technologie electrique qui n’est pas au top, mais qui a le mérite d’exister et d’etre en production.
Donc pourquoi essayer de developper de nouvelle technologie pas rentable pour dans 10 à 15 ans alors qu’il faut se concentrer sur l’electification massive de toute la gamme ‘gros boulot’.
Avec une electrique si on installe des batteries suffisamment grosse on obtient une autonomie correcte autant donner le choix au consommateur.
Autre possibilité des forces obscure souhaitent continuer a consommer du petrole, ou il ne maîtrise pas le coup des voitures electrique et renault perd un max d’argent sur chaque vehicule…..
L’etat va donner 5 milliards il faut la vérité sur les capacitées du constructeur pas seulement dire on est français on est les meilleurs ( de notre quartier oui)🤣.
Je trouve que, s’agissant d’un blog spécialisé et non pas d’un média généraliste, Automobile Propre devrait être plus précis, plus rigoureux, dans le choix du vocabulaire afin de mieux informer ses lecteurs, notamment ceux non avertis.
Ainsi, j’estime que la stratégie multi-énergies décrite « Electrique, hydrogène, hybride » devrait, pédagogiquement, être formulée en électrique avec batterie, électrique avec pile à hydrogène, hybrique c’est à dire thermique et électrique. Car je constate que bon nombre de personnes ignorent que la mororisation des véhicules à hydrogène est 100% électrique, l’énergie ne provenant pas d’une batterie mais de la pile produisant l’électricité.
Car finalement, sous l’angle de la motorisation, il n’y a que 2 options : électrique (avec un rendement optimal de l’énergie) ou thermique ( avec un rendement énergétique faible).
Ensuite seulement viennent les questions ouvertes concernant la production soit de l’électricité (nucléaire ou issue ENR, ou encore via hydrogène avec plusieurs cas de figure quant à sa propre production) soit du carburant (fossile ou gaz issu ENR).
Renault semble s’éparpiller un peu dans sa stratégie d’offre en allant sur plusieurs voies en même temps et en dilapidant de fait des ressources financières et Intellectuelles déjà moribondes. Pas certains que ce soit intelligent.
Partir vers des offres ou aucune infrastructure de recharge n’existe me semble suicidaire à ce jour. L’électricité est déjà en retard et l’hydrogène inexistant. Je n’ose imaginer un accident sur un véhicule hydrogène ou une station comme on en a déjà vu partir en son et lumière en 2019, et c’en est fini de la confiance des acheteurs potentiels.
La solution hydrogène pour les transports lourds se pose aussi. Plutot que de faite tourner des 40 tonnes avec, le ferroutage couplé a des camions électriques court moyen courrier me semble plus homogène et crédible.
L’hybride rechargeable = un simple avantage fiscal pour les entreprises.
Aucun interêt pour l’environnement. ça pèse entre 300 et 350kg de plus qu’une thermique. Dans les sociétés, elles ne seront probablement pas rechargées régulièrement (l’essence est offerte, donc pas motivant pour les employés de faire l’effort de recharger).
Le coffre est réduit de façon conséquente (captur passe de 422 à 265dm3…(banquette reculée).
Et cerise sur le gâteau, ça revient bien plus cher qu’une 100% electrique.
La 2008 qui en thermique est 3000 euros de plus qu’une Captur revient actuellement (avec bonus 6000 euros) à 31300 euros contre 33700 pour le captur hybride rechargeable.
En plus les coûts d’entretien seront beaucoup plus élevés sur une hybride rechargeable que sur une 100% électrique… donc oui, c’est une aberration économique et environnementale.
Alors même que Renault va très mal ils veulent se lancer dans l’hydrogène! Ils veulent couler leur boite? Technologie plus chère car complexe. Réseau de station quasi inexistant car la demande est faible. Un utilitaire électrique à batterie est dans 95% du temps bien plus adapté car ce ne sont pas des véhicules qui font en moyenne 500kms/jour. Donc 200 à 250 kms d’autonomie réelle sont largement suffisant.
Moi je veux bien que Renault se » gargarise » d’être le meilleur dans les e-vu avec son e-kangoo.
Sauf que quand on enlève les marchés publics ( collectivités, poste, edf etc…) , la pénétration des ve est ridicule par rapport aux volumes des kangoo thermiques !
La raison est pourtant simple et c’est » avoue » dans l’article « quand on est passé de 22 à 33 kW, on a doublé nos ventes »…
Bref prétendre à longueur de temps que les utilisateurs n’ont besoins QUE de 150 ou 200 kms d’autonomie est se cacher derrière des arguments bidons, qui visent à ne pas sortir des versions électriques qui risqueraient cannibaliser les thermiques, source de profit en après vente !
PSA vient de réagir avec une batterie correcte sur la 2ème version de jumpy/vivaro ..
Le problème chez Renault est que le discours sur l’hydrogène ne laisse pas augurer d’une autonomie correcte ( idem pour le e-master).
Il faudrait aussi évoluer sur la charge rapide (100 kW) ou la encore la marque est en retard…
Enfin pour le prix, quand on constate celui des versions thermiques chez les mandataires., on ne oeut que s’interroger sur la volonté réelle de Renault sur les e-vu malgré les discours !