A l’occasion d’une première prise en main de la DS 3 Crossback e-Tense organisée dans les hauteurs de Monaco, Automobile-Propre a pu s’entretenir avec l’ingénieur en chef de la plateforme e-CMP qui sert de base à la nouvelle génération de voitures électriques du groupe PSA.

De l’hybride au tout électrique. Après avoir un temps travaillé sur l’offre diesel-électrique Hybrid4, William Maille est nommé en 2015 ingénieur en chef de la plateforme e-CMP. Une aventure qui dure déjà depuis près de 4 ans et qui aboutira par le lancement en fin d’année de la DS 3 Crossback e-Tense, rapidement suivie par la Peugeot e-208.

Thermique et électrique quasi identiques

Qu’il s’agisse de la DS 3 ou de la 208, il n’est pas facile de distinguer une thermique d’une électrique.

« Nous avons tenu à avoir exactement la même ambiance, le même intérieur, les mêmes volumes habitables que la version thermique. C’est la caractéristique forte de cette voiture électrique. Vous montez dans une DS 3 thermique ou électrique, vous ne voyez pas la différence » explique notre interviewé. Un choix esthétique mais aussi et surtout industriel. Assemblées sur les mêmes lignes de production que ses cousines thermiques, à Poissy dans les Yvelines, cette DS 3 électrique pourra facilement monter en cadence en fonction de l’évolution de la demande entre thermique et électrique.

De 60 à 100 kW de puissance selon le mode choisi

Logée sous les sièges avant, dans le tunnel et sous les sièges arrière, la batterie qui anime la DS 3 électrique – et plus largement l’ensemble des modèles de la gamme e-CMP – cumule 50 kWh de capacité pour une autonomie normalisée à 320 kilomètres en cycle WLTP.

« La batterie est complètement assemblée dans les usines PSA. Ce que l’on achète à l’extérieur c’est ce qu’on appelle la chimie. Les cellules nous arrivent sous forme de modules. On en met 18 pour constituer un pack batteries » précise notre interviewé. Des cellules fabriquées par le chinois CATL.

D’une capacité de 50 kWh, le pack batteries est constitué de 18 modules et fait appel à des cellules fournies par le chinois CATL.

Quant au groupe électromoteur, il développe jusqu’à 100 kW de puissance 260 Nm de couple. Il est industrialisé par PSA en partenariat avec un équipementier dont le nom n’a pas encore été précisé.

« La puissance est accessible via trois modes de conduite » précise l’ingénieur en chef de PSA. « Activé par défaut, le mode normal délivre 80 kW… En mode Eco, à 60 kW, on réduit également le confort thermique – l’énergie prélevée pour faire du chaud ou du froid – pour privilégier l’autonomie » détaille-t-il. Au final, seul le mode sport permet de grimper jusqu’à 100 kW pour un 0 à 100 km/h abattu en 8.7 secondes sur la DS 3 électrique.

A ces modes de conduite s’ajoutent deux modes de régénération. « Par défaut, on a un mode qui permet de récupérer de l’énergie – du freinage régénératif – qui correspond à une décélération moyenne. Et on a la possibilité – via le levier de vitesses – de passer en mode ‘break’. Dans ce mode brake on a un freinage beaucoup plus important. On vient presque jusqu’à l’arrêt total pour venir raccorder ce que l’on appelle le rampage… ». Un mode dans lequel la voiture continue à avancer toute seule à vitesse réduite si l’utilisateur ne pose pas son pied sur le frein.

Selon William Maille, jusqu’à 20 % d’autonomie peut être gagnée grâce au frein régénératif. Un dispositif complété par une pompe à chaleur qui permet de limiter la consommation d’énergie du chauffage et de la climatisation.

Côté recharge, la marque nous a confirmé que les premières DS 3 électriques seraient lancées avec un chargeur 6.6 kW monophasé. Celui-ci sera complété par un chargeur de 11 kW triphasé courant 2020. Une information qui confirme celle déjà communiquée par Peugeot pour la e-208.

Dernier point : William Maille nous confirme l’impossibilité de tracter pour la DS 3 Crossback e-Tense et plus largement sur l’ensemble des véhicules conçus sur la plateforme e-CMP.

Prochaines étapes

S’il ne reste plus que quelques mois avant de voir la DS 3 électrique arriver en concessions, beaucoup de travail reste à faire.

« On rentre dans la période dite de ‘fine-tuning’ qui consiste à régler toutes les fonctions du véhicule, qu’il s’agisse de freinage, de dynamique longitudinale, des sensations de ressenties sur le confort de suspension ou d’agrément de direction. Cette phase de validation finale passe également par des phases de tests en conditions extrêmes que ce soit en grand froid ou en grand chaud » précise notre interlocuteur. « Sur un véhicule tel que la DS 3 électrique, on a une cinquantaine de véhicules qui sont en validation et on va monter rapidement à 150 – 200 véhicules ». Des modèles de présérie essentiels pour préparer la production du modèle.

Des évolutions à venir

50 kWh sur la plateforme e-CMP… ce n’est évidemment pas une finalité et PSA compte bien suivre les dernières évolutions technologiques pour rendre ses voitures électriques encore plus performantes.

« Tout en gardant le même pack batteries avec le même volume, on sera capable d’offrir plus d’énergie grâce à l’évolution de la chimie » détaille notre interlocuteur. « On a les autres segments du groupe sur lesquelles on va aussi proposer de l’électrification. Dans ce cas-là, on sera sur d’autres types de packs avec plus d’énergie embarquée » complète-t-il sans vouloir nous en dire davantage…