Photographie : Wikimedia

Le 21 novembre 2023, le président de la COP28, Sultan al-Jaber, a tenu des propos « à la limite du déni climatique ». Selon cet homme qui est aussi directeur général de la compagnie pétrolière Abu Dhabi National Oil Company (Adnoc), « mettre fin aux énergies fossiles pourrait ramener l’humanité à l’âge des cavernes ». Des propos qui ressortent et qui dérangent en pleine conférence sur le climat.

Les propos dérangeants du président de la COP28

À l’occasion d’un échange par visioconférence avec Mary Robinson, l’ex-présidente de l’Irlande, Sultan al-Jaber a tenu des propos qui remettent en cause son engagement pour lutter contre le réchauffement climatique. Un événement en ligne organisé par l’initiative She Changes Climate, durant lequel l’homme, qui est aussi ministre de l’Industrie des Émirats arabes unis, a estimé que la sortie des énergies fossiles n’était pour le moment « pas compatible avec le développement socio-économique, sans renvoyer le monde à l’âge des cavernes ».

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Déjà particulièrement controversé pour son rôle en tant que patron d’une société pétrolière, Sultan al-Jaber s’enfonce un peu plus dans son rôle de défenseur des combustibles fossiles. Ce qui ne fait pas bon ménage avec la COP28 qui se tient actuellement et qu’il préside. Il rappelle durant son échange avec Mary Robinson que « 1,5 °C est mon objectif », mais ne tarde pas à préciser que pour réduire l’utilisation des combustibles fossiles, il faut être « sérieux, réaliste et pragmatique ».

Quand Sultan al-Jaber frise le « déni climatique »

Avant de s’agacer et d’ajouter : « aidez-moi, s’il vous plaît, montrez-moi la feuille de route pour une élimination progressive des combustibles fossiles qui permettra un développement socio-économique durable, à moins que vous ne vouliez ramener le monde dans les cavernes ». Des propos « révélateurs, inquiétants et belliqueux », selon Bill Hare, directeur de Climate Analytics, une ONG qui lutte contre le dérèglement climatique. Pour lui, « cela frise le déni climatique ».

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C’est pourtant bien le discours que tient Sultan al-Jaber depuis plusieurs mois. Il admet qu’une réduction des fossiles « est inévitable », mais que cela n’est pas envisageable tant que le « système énergétique de demain ne sera pas prêt ». Au niveau de l’industrie automobile, nous observons pourtant une transition majeure. Les véhicules diesel sont passés pour la première fois derrière les modèles 100 % électriques en Europe. Sur les 10 premiers mois de l’année 2023, les voitures électriques ont représenté 14 % des ventes totales, contre 13,9 % pour le diesel.