Renault Megane e-Tech

La Mégane électrique est une bonne voiture. Le problème pour Renault est qu’elle est maintenant concurrencée par deux véhicules qui ont de gros arguments en leur faveur.

Arrivée dans les concessions en mai 2022, la Mégane électrique réalise un bon début de carrière : 33.000 exemplaires ont été  vendus en 2022. Un accueil qui rassure le Losange, ce modèle marquant le début d’une nouvelle étape de sa stratégie d’électrification.

Mais peu de temps après ses débuts, la Mégane électrique a vu débarquer une redoutable rivale : la MG4. Cette chinoise a un argument massue, ses prix cassés. Et comme si cela ne suffisait pas, en plus d’être attaquée par le bas, la française l’est aussi par le haut avec la Tesla Model 3, dont les prix viennent de fondre. La Mégane semble donc prise en étau entre deux types de concurrence, qui pourraient toutes deux détourner une bonne partie de sa clientèle.

La meilleure des MG4 reste moins chère que la Mégane de base

D’un côté, il y a donc ceux qui ne pourront résister à l’argument prix de la MG4. Même s’il y a eu une hausse des tarifs chez MG au 1er janvier (+ 1.000 €), ceux-ci restent canons. La MG4 commence à 29.990 €, contre 39.000 € pour la Mégane. Dans les deux cas, cela correspond a une version technique “dégonflée”.

Mais même sur ce point, la fiche technique de la MG4 est plus flatteuse. A 29.990 €, elle a un bloc de 170 ch et une batterie qui donne une autonomie mixte WLTP de 350 km. La Mégane avance 130 ch et une autonomie de 302 km avec une batterie 40 kWh.

Et côté équipements, la MG4 n’a rien de low-cost. De base, elle a en série l’aide à la conduite dans les embouteillages, les feux de route intelligents, le capteur d’attention, l’écran tactile 10,25 pouces… La clim est automatique alors qu’elle est manuelle sur la Mégane. Cette dernière n’a de plus pas les feux de route automatiques.

Le problème pour la Renault est que la MG4 enfonce le clou avec la version “haut de gamme”, qui coûte 35.990 €, soit toujours moins que la Mégane de base. Et là, on a un moteur de 204 ch, une batterie 64 kWh qui donne une autonomie de 450 km et un équipement enrichi de la vision 360°, des sièges avant chauffants ou encore de la pompe à chaleur. Pour une autonomie semblable, la Mégane commence à 42.000 € (avec moteur 220 ch) !

La fiche technique de la Tesla met tout le monde d’accord

Et là mine de rien, on approche du prix d’une Tesla Model 3 ! Car c’est la bonne nouvelle de ce début d’année 2023. Tesla vient de faire fondre les prix de sa berline. En une nuit, la version propulsion est passée de 53.490 à 44.990 €. Soit 8.500 € de moins. Et cette baisse lui permet de profiter à nouveau d’un bonus, de 5.000 €, une aide que l’on trouve sur la quasi totalité des Mégane (il faut avoir un prix sous 47.000 €).

Autant le dire, avec cette chute du prix, la comparaison est douloureuse pour la Mégane. Car la Tesla annonce 491 km d’autonomie, alors que la Renault plafonne à 470 km avec une variante optimisée au look plus basique. Et la puissance de charge maxi de la Tesla est de 170 kW, contre 130 pour la Renault. A cela s’ajoute un gabarit plus généreux pour l’américaine, qui est ainsi plus accueillante.

D’ailleurs, à ses débuts, la Mégane souffrait déjà de cette comparaison, la Tesla coutant 43.800 € début janvier 2022. Mais ses prix s’étaient envolés en quelques mois, donnant un peu d’air à la Renault, qui a fini par augmenter une première fois ses prix en décembre dernier.

Une Mégane bien finie et made in France

Mais alors, que peut-il rester à la Mégane ? Sur le papier, il n’y a plus vraiment match avec des éléments issus de la fiche technique, même si la Mégane a quelques atouts en sa besace sur ce point, comme la possibilité d’une recharge courant alternatif 22 kW. Au volant, la Mégane avance aussi un bel agrément de conduite.

La française a quand même de vrais arguments à faire valoir, et des arguments rationnels ! Face à la Model 3, la Mégane peut clairement avancer une meilleure qualité de fabrication. C’est un réel défaut de Tesla, dont les produits réservent régulièrement de mauvaises surprises à leurs acheteurs, notamment en matière d’assemblage.

Sur le même sujet, si la MG4 a une finition correcte en rapport avec son prix, Renault a mis les petits plats dans les grands coté présentation, se sachant attendu au tournant sur ce point. En soignant matériaux et petits détails, la Mégane dégage une très bonne impression de qualité. Cela passe aussi par un réussi système multimédia, avec un système OpenR mis au point avec Google de haut vol, à la fois esthétique, intuitif et réactif. La Mégane a ainsi une meilleure ergonomie face à une interface tactile moins bien conçue dans la chinoise.

Autre atout du Losange : le réseau. Celui-ci est vaste. Quand il y a un souci, les clients Tesla peuvent avoir du mal à se faire entendre auprès d’un réseau clairsemé. Renault, c’est un grand nombre de garages et concessions et un SAV plus à l’écoute. Bien sûr, chaque garage est différent, chaque expérience client peut l’être, on trouvera donc des possesseurs de Model 3 ravis, des acheteurs de Mégane agacés.

On peut aussi avancer des arguments moins rationnels, car après tout, l’achat d’une voiture ne suit pas que des critères objectifs. Ainsi, face à la MG, la Mégane peut avancer un look plus soigné, plus moderne. Le look de la Renault est ainsi très apprécié. Dès la version de base, il y a de plus grandes jantes (18 pouces) et les poignées cachées dans la silhouette font leur effet.

Autre argument subjectif pour la Mégane : elle est made in France. D’où d’ailleurs des prix qui sont moins tirés vers le bas. La prendre, c’est favoriser des emplois français, pendant que les MG et Tesla viennent de Chine.

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