Le ministre de l’Économie a annoncé que le bonus baisserait l’année prochaine. Des critères plus stricts sur l’origine des voitures pourraient être ajoutés. 

Ce 26 septembre, le gouvernement a présenté le projet de loi de finances (PLF) 2023. La transition écologique y tient une bonne place. L’exécutif va ainsi continuer à soutenir financièrement le « verdissement » du parc automobile. Sur ce point, un budget de 1,3 milliard d’euros est prévu.

Toutefois, les montants du bonus écologique vont baisser. Ce n’est pas une surprise. C’était prévu à l’origine pour le 1er juillet 2022. Mais le gouvernement a prolongé de six mois les aides en vigueur depuis le 1er juillet 2021. Bruno Le Maire a ainsi confirmé que le bonus maximal passerait de 6 000 € à 5 000 € en 2023. Le ministre de l’Économie n’est pas entré dans les détails du barème, mais ce devrait être la fin du bonus sur les hybrides rechargeables.

En revanche, lors de son discours de présentation du PLF, il a sous-entendu que des critères pourraient être ajoutés à propos de l’origine des véhicules électriques. Il a ainsi fait référence aux États-Unis, sur le point de mettre en place des aides à l’achat pour les véhicules électriques produits aux USA.

Bruno Le Maire a déclaré : « Nous devons garantir à nos concitoyens que notre bonus ira à des véhicules produits sur le territoire européen ou strictement conformes aux nouveaux standards environnementaux ». Le ministre joue donc la carte d’un protectionnisme très large !

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Déjà parce que les règles européennes ne peuvent laisser passer un bonus qui ne concernerait que les voitures made in France. Et surtout parce que les marques françaises, notamment du côté de Stellantis, ne produisent pas toutes leurs autos électriques dans l’Hexagone. La Peugeot e-208, électrique la plus vendue en France, vient de Slovaquie.

L’idée semble être donc de viser les USA, en réponse au bonus made in Joe Biden…, et la Chine. Ce week-end, Le Parisien évoquait déjà la piste d’aides à l’achat mieux ciblées pour « éviter de financer des véhicules chinois ». L’Empire du Milieu commence à faire trembler l’industrie automobile européenne. MG vient ainsi de frapper fort avec sa MG4, nettement moins chère que les véhicules européens.

Reste que bloquer l’attribution du bonus à des véhicules électriques parce qu’ils sont made in China, c’est compliqué : cela touche par exemple la Dacia Spring, un produit du groupe Renault… et qui a le mérite d’être l’auto électrique quatre portes et quatre places la moins chère chez nous. En clair, elle participe grandement à la démocratisation de la voiture électrique !

On comprend alors la formule très évasive du ministre, qui dit que le bonus « ira à des véhicules produits sur le territoire européen ou strictement conformes aux nouveaux standards environnementaux ». Si l’idée fait son chemin, on sent que cela ne va pas exclure grand monde !

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