Pour résoudre la problématique du temps de charge, Renault étudie la technologie de batteries interchangeables pour ses futures voitures électriques.

Souvenez-vous ! Il y a dix ans, Renault, alors dirigé par Carlos Ghosn, officialisait un partenariat avec l’entrepreneur Shai Agassi dans le cadre du projet Better Place pour expérimenter entre l’Israël et le Danemark une flotte de voitures électriques à batteries interchangeables. Reposant sur des Renault Fluence électriques et des stations d’échanges dédiées, le projet avait été finalement abandonné. Il est désormais de retour. Du moins dans l’esprit de Luca de Meo.

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Lors du « Future of the Car Summit » organisé par le Financial Times, le nouveau directeur général du groupe tricolore a annoncé qu’il évaluait les possibilités d’adopter la technologie sur ses futures voitures électriques.

« J’ai demandé à nos ingénieurs de trouver la solution pour revenir à l’idée originale lancée par Renault aux alentours de 2010/11 et peut-être verrons-nous la chose arriver sur certaines voitures. Ce n’est pas décidé, mais je le vois comme une opportunité intéressante », a-t-il déclaré.

À l’échelle mondiale, Renault n’est pas le seul à s’intéresser à l’échange batteries. Tesla avait testé le dispositif il y a quelques années avant de jeter l’éponge. Au final, le chinois Nio est le seul constructeur automobile au monde à persister dans cette voie. Fort d’un réseau de plus de 300 stations en Chine, la marque prévoit également des implantations en Europe. En Norvège, il promet d’ici à fin 2022 le déploiement d’un réseau suffisamment dense pour relier les 5 principales villes du pays.

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Dans le domaine des batteries interchangeables, le chinois Nio fait aujourd’hui office de référence.

Avis de l'auteur

Si la technologie d’échanges batteries permet de repartir avec une batterie pleine en seulement quelques minutes, elle n’est pas sans contraintes. Le principal inconvénient repose sans doute sur l’intégration de la batterie en elle-même. Sur les Fluence ZE testées avec Better Place, celle-ci avait été placée sous la forme d’un gros bloc condamnant une grosse partie du coffre.

La standardisation est également un autre sujet. À défaut de définir des normes communes avec d’autres constructeurs, Renault devra supporter à lui seul le déploiement du réseau de stations.

Compte tenu de la généralisation des bornes de recharge haute puissance sur les aires d’autoroutes (qui elles sont normalisées), j’avoue être un peu sceptique quant à la pertinence de la technologie. Et vous ? Quel est votre avis ? Renault aurait-il un intérêt à proposer des batteries interchangeables sur ses futures voitures électriques ? Ne devrait-il pas mieux miser sur l’optimisation de la charge rapide, notamment via les standards 800 volts ? N’hésitez pas à donner votre avis dans les commentaires !