Conséquence directe du DieselGate, Volkswagen a accepté de verser 14.7 milliards de dollars aux Etats-Unis pour dédommager ses clients et les pouvoirs publics.

Plus de 9 mois après la révélation du scandale, l’affaire de la fraude au diesel continue de faire des vagues au sein du groupe Volkswagen. Aux Etats-Unis, le constructeur a accepté de verser 14.7 milliards de dollars pour en finir avec le scandale.

Jusqu’à 10000 dollars d’indemnités par propriétaire

Alors que 475.000 véhicules diesel seraient concernés par le logiciel fraudeur outre-Atlantique, Volkswagen s’engage à racheter où à réparer chaque véhicule. Dans l’hypothèse d’un rachat complet du parc, qui s’établira à la côte « argus » nord américaine de septembre 2015, l’opération coûterait pas moins de 10.3 milliards de dollars au groupe allemand auxquels viendront s’ajouter des indemnités versées à chaque propriétaire. Celles-ci s’établiront en moyenne à 5200 dollars par véhicule. Certains propriétaires pourront même toucher jusqu’à 10.000 dollars tandis que ceux ayant pris leur véhicule en LOA toucheront 2700 dollars au minimum.

Pour limiter les frais, Volkswagen a donc tout intérêt à convaincre les propriétaires de s’orienter vers une réparation de leur véhicule. Une tâche sans doute loin d’être facile, la plupart des conducteurs risquant de trouver plus « bénéfique » d’être directement remboursés. En termes de calendrier, Volkswagen devra avoir traité 85 % des véhicules concernés d’ici à fin juin 2019, soit dans 3 ans. A défaut de respecter le délai, le constructeur recevra une pénalité de 85 millions de dollars pour chaque point situé en dessous du seuil fixé.

En sus de ces sommes directement affectées aux véhicules et à leurs propriétaires, Volkswagen devra également verser 2,7 milliards de dollars à un fond géré par l’EPA, l’agence américaine de protection de l’environnement, et s’engage à investir 2 milliards de dollars dans le développement de solutions de mobilité zéro émissions.

D’autres pénalités à venir

Aux Etats-Unis, les ennuis du constructeur semblent loin d’être terminés, le groupe étant également poursuivi au pénal et soupçonné de trucage sur 100.000 véhicules diesel supplémentaires équipés de moteurs 3 litres.

Et si la facture nord-américaine sera sans doute la plus salée pour Volkswagen, le constructeur risque également de devoir mettre la main à la poche dans d’autres pays du monde. C’est notamment le cas en Corée du Sud où le gouvernement a intenté une action en justice à l’encontre du constructeur, allant même jusqu’à publier il y a quelques jours un mandat d’arrêt contre l’un de ses dirigeants.

En Europe, le dieselgate aura également un coût puisque le constructeur s’est également engagé à réparer 8.5 millions de véhicules. Quant à savoir si les propriétaires européens de véhicules truqués pourront bénéficier, au même titre que les américains, d’une possibilité d’être remboursé de leur véhicule, rien ne semble avoir été prévu par le constructeur. Une décision contestée par l’association française des consommateurs (CLCV) qui dénonce l’écart de traitement entre les consommateurs américains et européens. « La peur des conséquences économiques beaucoup plus importantes aux Etats-Unis a poussé le groupe automobile à prendre en considération la demande des consommateurs » explique l’association dans un communiqué « Pour les Européens qui subissent le même préjudice, rien d’autre que la mise aux normes n’est prévu. »