
Image : BFS Bio Fuel Systems
Les réserves de pétrole dont nous disposons encore aujourd’hui sont le produit d’un long processus naturel de dégradation de matières organiques. La nature a mis plusieurs millions d’années pour créer cet or noir. Le principe que propose la société BFS est innovant, presque miraculeux, car il s’en inspire.
Il s’agit de recréer les conditions naturelles à l’origine de nos réserves de pétroles, en récupérant le CO2 de l’atmosphère qui contribue à l’effet de serre, pour accélérer la fermentation de micros algues spécifiques. Ce procédé permettrait de créer du pétrole biologiquement, voir du pétrole biologique…
Ce concept est encore expérimental mais prometteur. Créée avec des capitaux Français et Espagnols, la société BFS (Bio Fioul Systems) est implantée dans la région d’Alicante en Espagne. La jeune société affirme être capable de reproduire et d’accélérer le processus naturel pour créer du pétrole fossile en quelques semaines, mais également qu’aucune modification ne sera nécessaire sur le moteur de nos voitures.
Les procédés utilisés sont la photosynthèse et le recyclage de surplus de CO2 dans l’atmosphère, par exemple issus d’usines voisines. Il est actuellement assez difficile d’obtenir des détails sur le process industriel utilisé. Voici le premier schéma de fonctionnement pour illustrer son fonctionnement :
Mais d’ici à quelques années, BFS espère pouvoir créer une usine en Europe qui serait capable de produire plusieurs millions de barils par an. De quoi donner de la visibilité, d’apporter de la stabilité et de l’indépendance au vieux continent, tout en contribuant aux objectifs de réduction des émissions de GES.
En effet, pour fabriquer un baril de Blue Petroleum (ou Pétrole Bleu), il est nécessaire de capter 2 168,76 Kg de CO2 dans l’atmosphère. Or, la combustion d’un baril de ce même Blue Petroleum ne rejetterait que 1 230,91 Kg de CO2 dans l’atmosphère, soit 937,85 Kg de CO2 économisé. Voici le second schéma de fonctionnement pour illustrer le bilan carbone du baril de pétrole de BFS :
Cependant, ce schéma ne me permet pas de comprendre dans quelle mesure cette neutralisation de CO2 est calculée sur de l’énergie primaire ou de l’énergie utile. C’est-à-dire qu’on peut se demander si ce bilan intègre le coût en énergie grise de la fabrication et du fonctionnement de l’usine BFR ? Intègre t-il le transport des barils jusqu’aux pompes à essence par exemple ? Inclut-il le rendement des moteurs thermiques, etc… ?
Il semblerait que oui, puisque BFR nous montre sur ce troisième document qu’un véhicule électrique fonctionnant avec de l’électricité issue d’une centrale à charbon émet +55 Kg de CO2 pour 100 Km. C’est le chiffre le plus important, toutes catégories confondues. Alors que le même VE fonctionnant avec de l’électricité nucléaire, donc très peu carbonée n’émettrait que +0.3 Kg de CO2 pour 100 Km.
Or BFR nous dit qu’avec le Blue Petroleum, nous ne serions plus entrain d’émettre du CO2, et cela malgré la combustion du Blue Petroleum dans nos moteurs, puisque le bilan est négatif. Nous serions à -48 Kg de CO2 pour 100 Km.
Du coût, BFR va encore plus loin en nous disant que la fabrication d’électricité via des centrales à pétrole (Blue Petroleum bien sur) disposeraient d’un bilan CO2 positif donc absolument imbattable :
Si au vu des premières lignes, certains pouvaient penser que BFR allait signer la fin de la voiture électrique car fabriquer du pétrole étant devenue facile et écologique, il n’en est rien. Les voilà prêts à faire d’une pierre deux coups :
Pour conclure, je dirais que cette société promet effectivement de belles perspectives pour le futur. Cependant, nous n’avons pas encore eu l’opportunité de les rencontrer et d’éclaircir certains points qui nous semblent rester obscurs.
Par exemple les chiffres annoncés sur ce dernier document concernant la combustion du bois. Ils indiquent de 0 à 1500 grammes de CO2 émis par Kwh électrique produit. Alors que le bois pour grandir capte le CO2 de l’atmosphère qu’il stock sous forme de matière (atomes de carbone). En le brûlant, ces atomes de carbones s’oxydent et donnent du CO2, rejeté dans l’atmosphère par les fumées. La quantité de CO2 captée est égale à la quantité de CO2 rejetée dans l’atmosphère lorsque le bois est brûlé. Le bilan carbone de la combustion du bois est donc neutre ou équilibré.
Pourquoi cela serait-il différent pour la fermentation des algues ?
on a trouve du petrole vert pour mon tracteur ! je vais pouvoir curer les fosses de ma commune et eviter aux habitants de ma commune d’ avoir les pieds dans l’ eau !Bravo
« créer du pétrole biologiquement, voir du pétrole biologique »
comment un pétrole industriel pourrait-il être plus bio que le naturel? ;-)
comment peut-on « éliminer » du co² en brulant du pétrole ? Ou va-t’il ?
conbien d’usine en europe vont se crée et en france
conbien d’usine en europe vont se crée
Ce projet semble en effet tenir du miracle, il n’est pas moins interessant.
Par contre ceux qui en lisant cet article se disent « super, on est sauvé, j’peux garder mon véhicule thermique, mieux encore prendre un plus grosse bagnole, plus je consommerai de blue petroleum, plus je reduirai le co2 de l’athmosphère »… soit, c’est peut être vrai…
… Mais, avec cette obsession du zero co2, on oublie vite que la combustion de carburant fossile, notamment le diesel, diffusent bien d’autre saloperie que du co2, et j’ai bien du mal à croire que les particules et NOx soit recapturé pour fabriquer du pétrole!
Bonjour Jean-Philippe, punaise, votre site n’accepte pas la carte American Express, c’est trop bête, je ne peux pas acheter votre guide… dommage !
Bonjour ,
comme tous le monde le sais l’essence est en constante augmentation ,et c’est donc pour cela que je me permet
de vous proposer une solution pour vous faire économiser entre 30 et 35% de vos dépenses.
Moi-même ,j’en ai fais l’expérience et je peux vous assurer de son entière efficacité.
Voici le lien qui m’as permis d’y arriver : VoitureH2O .
Cordialement.
Jean Phillipe.
et le développement du biogaz ???
Les lisiers de porcs bretons peuvent amplement fournir du biogaz, mais l’Etat, très lié aux pétroliers veut taxer ces producteurs…..
mot clef: biogaz fermier
Bjr, jai vu lemission sur tf1 et il montrai un liquide vert jimagine que c t les algues en question que deviennes c algues apres utilisation? On va etre envahi par les algues?
@ Marc-André,
Pour les racines, je ne sais pas vraiment, tout dépend de l’arbre. Il y a des arbres qui font beaucoup de racines, d’autres très peu. Disons, pour un arbre qui ferait des racines « normales », je dirais que 10 à 15% restent dans le sol. C’est déjà pas mal !
Moi j’y crois à cette solution.
C’est techniquement possible de le faire. On fait déjà du méthane dans les fermenteurs agricole !
Par contre, il faut bien-sûr de l’énergie. L’idéal est le soleil, mais cela prend du temps. Donc, même si on utilise un peu du carburant produit par cette technologie, c’est moins grave que d’utiliser le pétrole pour raffiner le pétrole. Chose que fait déjà l’industrie pétrolière à grande échelle. Ce n’est qu’une question de rendement. La seule question qui reste en suspend est celle de la quantité obtenue ? Pourrait-on produire par ce principe une bonne partie des 2 millions de barils-jours importés par la France ? Et quand ? Là sont les questions !
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Une chose est sûre : il nous faut une nouvelles source d’énergie ou même pleins, reste à les trouver, je pense que déjà chaque tentation est bonne, après faut voir ce que ça donne, y a pas de miracle en tout cas
Si ça marche vraiment, il restera à supprimer le bruit de l’automobile, les rejets polluants des échappement gaz et micro-particules pour voir une solution plus propre.
HOUPS, je n’avais pas fait « gaffe » de la confusion possible !
Dans mon esprit, c’était, « JP » comme jackpot !
En fait, si cette société arrive vraiment à faire des carburants liquides biologiquement, à un coût concurrentiel / au fossile, alors cela sera aussi le « jackpot » pour elle !
Milles excuses pour Marc-André, s’il n’a pas fait « TILT » !
Encore bravo pour l’article.
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ben ça parait très beau tout ça,
un peut trop peut être,
j’ai pas très bien tout compris en regardant les schémas mais il semble que la centrale utilise une partie du carburant produit pour son fonctionnement.
ça vous semble pas louche ça ???
en fait si ils on réussi a faire le mouvement perpétuel il faut vite qu’ils le taise, ils vont se faire enfermer !!!!
lol
tout ça me parait en fait trop beau et donc trop louche, trop floue, trop…
la liste n’est pas exhaustive.
maintenant, encore une fois, SI ça marche, il faut le faire.
Je n’y connais pas grand chose dans ce domaine. Tout ce que je peux dire c’est que dans Silicon Valley c’est en ce moment les startups a la mode: la transformation des bio-masses, surtout les algues, en énergie.
Merci pour ces remarques ;). Concernant le bois énergie est ce qu’on connait la proportion de carbone qui restera dans le sol ?
JP : Excellent article !
OUI, on peut « transporter » l’hydrogène de façon sûre, par des atomes de carbone.
C’est ce que font aussi les plantes et leur photosynthèse avec le soleil.
Ici, on accentue le processus bactériologique de « synthèse » du pétrole, chose qu’a faite notre planète avant notre apparition. Le procédé est simple en fait, il suffit de faire un « collage » d’atomes d’hydrogène sur ceux de carbones, sans présence d’oxygène. Tout réside dans ce « collage » anaérobique.
La plus simple étant la synthèse du méthane : C + 2 H² + Energie = CH4.
Si vous laissez en gros tas votre gazon tondu au soleil plusieurs jours, vous verrez au petit matin des vapeurs de méthane s’échapper de votre tas, la température interne grimpant à plus de 50°C.
Si on mettait ce tas de gazon dans un autoclave de couleur noire en plein soleil, sans air, à une pression élevée, nous obtiendrions de l’huile noire qui est en fait du pétrole. Le seul problème est le temps nécessaire pour en arriver là. Il faut donc trouver des idées pour accélérer les choses. D’où ces sociétés.
Pour le bois, le bilan carbone reste positif.
En fait, on rejette moins de CO² que ce que l’arbre à absorbé durant sa croissance, car une bonne partie reste dans la terre par les racines. Si on gère bien la forêt, en brulant du bois on enlève du carbone à l’air !
Le seul problème qui reste négatif avec le bois est celui des particules fines engendrées par la combustion, mais bon, il existe maintenant des filtres électrostatiques.
Finalement, toutes les solutions sont possibles, et même, devront être nécessaires pour répondre à la demande énergétique de notre futur.
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Je ne dis pas que c’est une arnaque, mais ça paraît quand même fort beau pour être vrai. Tous ces chiffres seront à analyser avec prudence. Mais imaginons qu’on puisse en effet produire un pétrole identique au pétrole fossile avec un bilan carbone au maximum nul, voire légèrement négatif (plus de captation de CO2 que de rejets) à grande échelle, ce serait déjà un miracle et porteur de belles perspectives.
A propos du chiffre annoncé pour la combustion du bois, si on tient compte du transport nécessaire pour amener le bois au lieu où il sera converti en kWh, le bilan est dès lors positif.